La suppression de postes au profit d'heures sup dans le 2nd degré est un symptôme d'un mal plus vaste : une gestion peu humaine des personnels avec des effets catastrophiques sur les élèves.
Jusqu’à présent, dans notre académie de Rennes, les temps partiels sur autorisation étaient majoritairement acceptés. Mais pour faire absorber un plus grand nombre d’heures sup, l’administration incite les chefs d’établissement à les refuser, comme dans d’autres académies. Par cette pétition, nous protestons cette logique comptable qui va à l’encontre de l’intérêt du service public.
REAGISSONS !
Dans l’immédiat
- Nous refusons l’augmentation du volume des heures supplémentaires. Nous demandons l’abrogation du décret du 13 avril 2019 (portant d’une heure à deux les heures qu’on ne peut pas refuser)
- Nous demandons l ‘acceptation de toutes les demandes de temps partiel sur autorisation dans le second degré.
- Nous incitons tous les agents qui se verraient refuser un temps partiel sur autorisation à épuiser tous les recours. Le Sgen-CFDT Bretagne accompagnera tous les collègues dans cette démarche.
- Nous incitons tous les personnels à déposer des fiches sur le registre santé, sécurité au Travail sur toutes les maltraitances individuelles dont ils sont victimes.
Nous vous invitons à signer et faire signer notre pétition très largement.
POUR NE PAS ALLER EN ABSURDIE
Pourquoi cette pétition ? Comment en arrive-t-on là ?
Un marché de dupes : heures postes contre heures sup
En filigrane l’idée que le fonctionnaire ne travaille pas suffisamment.
Ainsi, le fonctionnaire bashing n’est pas loin. En d’autres termes c’est un nanti qui a du travail, se plaint sans cesse, a beaucoup de vacances. Un nanti dont il faut éventuellement se débarrasser en le transférant à une collectivité (médecin, infirmière, gestionnaire).
Il doit donc travailler plus. Sauf que deux heures de cours de plus, c’est beaucoup plus que deux heures de travail en plus : préparation, correction, conseils de classe, nombre d’élèves en plus. Mais ce n’est pas ce qui compte puisque c’est un travail invisible. Non, ce qui compte, c’est l’économie réalisée en diminuant le nombre de profs et en les faisant travailler plus.
En effet, en volume global le nombre d’heures sup augmente de 0.5 point en collège et de 1 point en lycée dans notre académie, ce qui porte à plus de 11% dans les LGT leur part. Cela représente un nombre énorme d’heures !
Nous ne voulons pas travailler plus. Nous voulons faire notre travail correctement
Risques psycho-sociaux
Quand un prof est envoyé faire des heures de cours ailleurs parce qu’on diminue le nombre d’heures postes, il court davantage de risques d’accident de la route et de surmenage.
Quand un prof perd son poste sur son établissement et est affecté sur une zone de remplacement loin, voire très loin de chez lui, il encourt aussi ces risques.
Répercussions sur les élèves
Quand un·e prof au bout d’une journée de cours n’arrive plus à être assez patient·e et disponible pour ses élèves, ce sont les élèves qu’il forme qui en pâtissent.
Quand on dépasse 30 élèves pour former une classe en collège et 35 en lycée, ce sont les élèves qui subissent les dégradations de leur condition de travail.
Des conséquences sur le remplacement
Or, il n’y a plus eu assez de profs pour assurer les remplacements cette année dans notre académie. La majorité des profs remplaçants était déjà mobilisée ! Là encore, ce sont des élèves, sans profs, qui paient le prix.
Les personnels de l’Education nationale sont des femmes et des hommes qui ont à cœur l’intérêt du service public. Ce qui est réclamé ce ne sont pas des avantages personnels ! Ce sont les moyens d’assurer leur mission envers les élèves correctement.
Temps partiel : soupape de sécurité ou palliatif de mauvaise gestion ?
Par ailleurs, les temps partiels sur autorisation dans le 2nd degré ont constitué des soupapes de sécurité. Ils ont par conséquent compensé une mauvaise gestion des ressources humaines.
Parfois, il s’agit d’éviter un complément de service sur un autre établissement ou une suppression de poste.
Parfois, il s’agit de garantir un équilibre entre la vie de famille et la vie professionnelle.
Parfois, il s’agit de vivre une fin de carrière de façon moins difficile, en l’absence de cessation progressive d’activité.
Cette soupape n’existe même pas pour les personnels administratifs ou les enseignant·es du 1er degré. Il s’agit donc désormais, pour faire absorber l’augmentation du volume des heures sup de refuser des temps partiels sur autorisation aussi dans le second degré. Car un personnel à temps partiel ne peut pas faire d’heures sup…
A quand une gestion vraiment humaine de tous les personnels ?
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