Ajustement de carte scolaire en Ille et Vilaine – déclaration

Ce lundi 8 juillet, le CSA s'est réuni pour les ajustements de carte scolaire 1er degré en Ille et Vilaine. Voici notre déclaration

Nous venons de vivre quatre semaines difficiles. La dissolution de l’assemblée nationale a précipité le pays dans une campagne éclair. Dès le 10 juin, les militant·es CFDT se sont mobilisé·es pour convaincre de voter pour la démocratie, contre l’extrême-droite. C’était notre rôle : offrir des espaces de débat, d’action collective pour l’égalité, le progrès social, la solidarité.

Hier soir, nous avons évité le pire. Pour le moment.

Grâce au front républicain, les électeurs se sont mobilisés. Grâce au front républicain, l’extrême-droite remporte moins de siège qu’elle espérait. Au niveau local, c’est même aucun député d’extrême-droite qui représentera la Bretagne à l’assemblée nationale. Soyons-en fiers.
Ne nous leurrons pour autant. Le nombre d’électeurs d’extrême-droite atteint presque les 9 millions en ce deuxième tour. Ce sont 9 millions de personnes qui ont dit leur colère, leur souffrance, et qui pourront encore se rappeler au bon souvenir des urnes lors des prochains scrutins. Notre futur gouvernement devra agir pour plus de démocratie, d’égalité, de progrès social et de solidarité.
Si l’on veut analyser ce qui nous est arrivé nous devons aussi nous interroger sur les politiques publiques et, pour ce qui nous concerne, sur les politiques d’éducation.

La période électorale a gelé les mesures de carte scolaire et les fermetures de classes.

Mais celles-ci auront bien lieu.
Si l’on prend l’exemple de la situation de l’Ille et Vilaine : le besoin de postes sur le bassin rennais va nécessiter des fermetures dans les communes rurales des 2e, 3e et 4e couronne, dans ces territoires déjà privés de services publics, d’accès à la santé et à la culture… La fermeture d’une classe dans une école en milieu rural n’a pas le même impact qu’en ville. Au-delà du sentiment de déclin de l’école qu’elle génère cela signifie plus de niveaux par classe, une dégradation des conditions d’apprentissage pour les élèves et, pour les personnels, une dégradation des conditions de travail et donc, une moindre attractivité des postes et un turn over plus important des personnels. Cela nourrit un sentiment d’abandon dans ces territoires…

« Ils sont les oubliés, la campagne, les paumés, les trop loin de Paris », ou de Rennes, « le cadet de leurs soucis. ».

Pour autant qu’a-t-on changé dans ces politiques ?

Cela fait plusieurs années que nous demandons à être associés à un dialogue et une réflexion prospective sur la carte scolaire dans l’académie. La désertification des services publics en campagne (écoles, hôpitaux, culture…) ne fait qu’accroitre les inégalités, fait disparaitre la solidarité. Ce sont nos valeurs qui sont mises à mal. C’est en refusant de prendre en compte ces difficultés, dans les campagnes, que le vote vers l’extrême-droite augmente. Regardez les résultats des dernières élections : où l’extrême-droite est-elle arrivée en tête en Bretagne ?
Monsieur le Directeur Académique, demandez des moyens au Recteur, au gouvernement, pour nos élèves, tous nos élèves.
Aujourd’hui, un nouveau souffle, léger, mais bien présent, arrive. Ne le laissons pas s’échapper. Le travail pour plus d’égalité va commencer.

Merci de votre attention.