Confinement, dé-confinement, des adjoint·es gestionnaires et agent·es comptables en EPLE sont resté·es sur site pendant toute la période, au service des familles, toujours soucieux et soucieuses d'assurer la continuité du service public.
En raison des problèmes matériels, organisationnels, financiers à régler, des gestionnaires et des agent·es comptables sont, en grande majorité resté·es « sur le pont » dès le début du confinement.
Et ils et elles ne sont pas les seul·es d’ailleurs… (1)
Principale préoccupation : le service public avant tout
D’une part, les applications informatiques mises à disposition des services d’intendance des EPLE ne permettent pas le télé-travail (2). Mais surtout, il a fallu assurer la continuité administrative, matérielle, financière du service public d’enseignement, qu’il y ait cours en présentiel ou pas.
En effet, la continuité du service impliquait par exemple :
- un accueil physique ou téléphonique des usagers, des collectivités, de l’état
- les relations sur site avec les familles, pour permettre en particulier la distribution de matériel (tablettes par exemple), ou de documents (pour les familles n’ayant pas d’accès à internet),
- les relations avec les fournisseurs, et avec les entreprises de maintenance et de sécurité (qui continuaient de venir vérifier les installations de gaz, d’électricité, les extincteurs, les appareils de cuisson, les alarmes, les ventilations, etc.)
Ces missions ont généralement été assurées par les chef·fes d’établissement et/ou les personnels administratifs et parfois aussi par des CPE, des AED et des infirmières.
Parler de reprise d’activité relève donc franchement de la provocation
Par ailleurs, pour les gestionnaires et les agent·es comptables, il fallait aussi continuer, sur site, faute de pouvoir le faire à distance, à :
- assurer la gestion courante du budget,
- liquider et payer les factures des fournisseurs déjà lourdement pénalisés par la crise,
- verser les bourses aux familles,
- rembourser les trop-payés de cantine et d’internat et/ou les avances versées par les famille pour les voyages annulés,
- liquider la paie et verser les salaires des contractuel·les pour les établissements mutualisateurs,
- gérer les stocks alimentaires
- préparer les comptes financiers, etc ….
Alors, si l’activité fut moins « trépidante » que d’habitude, elle n’a donc jamais cessé.
Par conséquent, le Sgen-CFDT sera vigilant à ce qu’ils et elles ne soient pas les oublié·es des primes annoncées pour les agent·es dont l’investissement a été remarquable pendant la crise.
Le dé-confinement n’est donc pas une reprise mais une continuité pour tous ces personnels administratifs présents sur site, bien souvent très (et trop) isolé·es dans leur EPLE et qui venaient parfois travailler « la peur au ventre ».
Arrive le dé-confinement, avec toutes les questions de mise en œuvre actuelles, mais avec aussi toute l’incertitude de la rentrée de septembre et toutes les interrogations qu’elle suscite. Nous pensons par exemple aux lycées avec des internats surchargés ou aux Greta très impactés financièrement par l’arrêt d’activité.
Dé-confinement, ni une fin, ni un début, une étape dans cette crise
Nous pourrions évoquer bien d’autres sujets d’ordre matériel, juridiques, budgétaires ou financiers préoccupant actuellement les services d’intendance. L’impact financier méritera une attention particulière, en terme d’équilibre budgétaire, de manques à gagner (en LP en particulier), et de dépenses imprévues et coûteuses.
Les gestionnaires et agent·es comptables n’ont jamais quitté le navire, ils sont encore dans la tourmente, face à des questions insolubles et des missions impossibles. Et ils et elles savent que la sortie n’est pas pour demain…
(1) Cet article n’est qu’une illustration de situations vécues. Il n’a donc pas pour vocation à être exhaustif ou universel. Chaque EPLE a ses problématiques particulières, et nous aurions pu aussi évoquer la situation des secrétaires ou des fondés de pouvoir présents également sur site pendant toute cette période.
(2) NDLR : l’objet de cet article n’est pas l’obsolescence des applications mises à disposition des services de gestion des EPLE, mais c’est un sujet sur lequel il y aurait aussi beaucoup à dire !