Inclusion scolaire : nos revendications

Parce que le Sgen-CFDT Bretagne est attaché à une inclusion scolaire de qualité, qui préserve élèves et personnels , nous avons des exigences afin d'en améliorer les conditions.

L’expérience de Margot ( suivre le lien ) réactive sans aucun doute en chacun de nous des souvenirs d’une situation de même type.
Que nous l’ayons vécu personnellement ou relaté par d’autres collègues au sein de son école ou dans une autre école.

Trop souvent des collègues contactent  le Sgen-CFDT parce qu’ils se sentent démunis face à des situations d’inclusion qui les mettent en souffrance, qui épuisent les équipes.

Une grande partie des signalements par fiches SST sont liés à des problématiques de gestion d’enfant ayant de forts troubles du comportement.

Des collègues envisagent de quitter l’Education Nationale ou de se reconvertir suite à un vécu similaire.
Le manque de réponse et d’aide concrète de notre institution les poussent à changer de métier car il ne se retrouvent plus dans ce qu’ils font dans leur classe au quotidien.
Ils nous disent ne pas « faire ce pour quoi ils ont été recrutés ».

Dans des situations extrêmes, les équipes font le choix d’aller au clash, de laisser les crises s’amplifier, pour pouvoir faire constater la dite crise par les services d’urgence.

Quelle inclusion ! Plutôt de la maltraitance au final. Quel vécu de l’école pour l’enfant ainsi traité ?
Quelle culpabilité pour l’équipe enseignante qui doit en venir à cette extrêmité !

Cette problématique est plus prégnante dans l’enseignement primaire que dans le secondaire.

Nous avons les enfants en classe 6 heures par jour, 4 jours par semaine. A moins d’une équipe forte et solidaire, l’expérience est souvent vécue dans la solitude par la·le PE en responsabilité de la classe.

L’inclusion correspond pleinement aux valeurs de la CFDT.
Nous souhaitons qu’à l’école se posent les bases d’une société inclusive,  mais la mise en œuvrent peut se faire sans les moyens humains, sans la formation, sans adaptation des parcours et sans coordination de tous les partenaires impliqués.

Trop souvent, la déscolarisation reste la seule mesure proposée quand une situation devient critique et dangereuse. Elle n’est qu’un pis aller. Quid des droits de l’enfant ?

Quand des solutions locales sont trouvées , il arrive que des décisions administratives désorganisent un équilibre déjà fragile. Par exemple, la prise en charge d’enfants par les AESH sur le temps méridien est un sujet important qui ne trouve pas toujours de réponse satisfaisante.
Ce temps n’est pas du temps scolaire. Mais toutes les communes ne peuvent financer l’accompagnement individuel nécessaire. Or il est parfois indispensable…

Des exemples d’inclusion réussies existent :

voir l’action des SESSAD, avec les multiples intervenants dont l’action est coordonnée autour des besoins d’un enfant. L’inclusion des enfants mal-entendants se fait en lien avec les organismes spécialisés prenant en charge la surdité. Les divers intervenants collaborent en ayant un seul but commun : les progrès et la réussite de l’élève inclus en milieu scolaire.

Des choix politiques doivent être faits

Donner aux structures de santé et à l’Ecole les moyens de développer une approche de ce type pour accompagner chaque élève de manière adaptée à sa situation de handicap.

A noter, une initiative semble avoir vu le jour à cette rentrée : l’Equipe Mobile ressource. Elle n’est pas saisie directement par les équipes, mais via l’IEN, puis l’IEN ASH. Nous serons attentifs aux conditions de son déploiement et de son usage.

  • Il faut que la variable d’ajustement , le disjoncteur cessent d’être la·le PE, l’AESH, l’équipe de l’école.
  • nous souhaitons qu’on cesse de dire au collègues qu’ils·elles sont « fragiles ».
  • nous demandons un vrai accompagnement de ces projets de scolarisation, dans le respect des élèves et des personnels.

En Italie l’inclusion des élèves en situation de handicap est une réalité depuis des décennies et de façon beaucoup plus large qu’en France.
La question est donc bien une question de mise en oeuvre, d’organisation et sans doute aussi de moyens.

Pour aller plus loin

L’Italie, un exemple européen d’inclusion scolaire