Comité Technique Académique : déclaration préalable du Sgen-CFDT

CTA du 17 Novembre 2020

Réunis pour la seconde fois cette année, nous nous étonnons cette fois encore de ne pas avoir de point sur la crise que nous traversons à  l’ordre du jour de ce CTA.
Depuis le début, Monsieur le recteur, vous avez fait le choix de ne traiter cette crise que sous son angle sanitaire dans le cadre des CHSCT.
Si elle est essentiellement sanitaire cette crise  pose de nombreuses questions quant à l’organisation de notre système éducatif, à  l’utilisation des moyens, en particulier des moyens de remplacement.

Elle interroge également des décisions de carte scolaire, le plan de formation continue…

Toutes questions qui relèvent bien de cette instance…,

La situation que nous vivons aujourd’hui montre le niveau d’impréparation dans lequel nous nous trouvions à la rentrée…
Le pari de la rentrée normale était un pari risqué, sur lequel tous les représentants des personnels n’ont pas manqué d’alerter.

Aujourd’hui c’est un pari perdu et les personnels sur le terrain en payent les lourdes conséquences.

Comment a t-on pu imaginer que l’année scolaire 2020 2021 serait une année solaire normale ?

pourquoi ne pas avoir anticipé des recrutements supplémentaires ?
Pourquoi ne pas avoir réfléchi à l’organisation des examens et avoir attendu le mois d’octobre pour revenir sur l’organisation des E3C ? pourquoi ne pas, dès aujourd’hui repousser à juin les épreuves de spécialités ?
Pourquoi ne pas avoir repensé les programmes et les attendus en tenant compte d’un fonctionnement  qui ne pouvait se faire qu’en mode dégradé ?
Pourquoi encore exiger la rédaction des projets d’écoles et projets d’établissements au cœur d’une année déjà si compliqué ?

Aujourd’hui, les personnels sont épuisés par les déclarations inconséquentes  et les injonctions  contradictoires…
Il faut un protocole sanitaire applicable, ce qui ne veut pas dire un protocole allégé mais des conditions pédagogiques et des capacités d’accueil aménagées pour rendre possible sa mise en œuvre.
Le protocole sanitaire doit être appliqué dans toute sa rigueur, et pas «dans la mesure du possible».
Cela implique parfois que les élèves ne soient pas tous accueillis tous les jours, au lycée mais aussi au collège et dans les écoles.

Nous entendons dire que vous auriez autorisé, Monsieur le Recteur, un accueil en demi-groupes au collège. Confirmez-vous cette rumeur ?

Par ailleurs toute réorganisation du travail devrait impliquer de facto l’attribution d’un temps de concertation et un minimum d’adhésion de la part des personnels comme des usagers.
Il n’est pas normal que des équipes de direction aient à refaire en un week-end des emplois du temps sans pouvoir en échanger avec leurs équipes au risque de découvrir les difficultés induites et les écueils au jour le jour…
Nous vous demandons, Monsieur le Recteur, de donner cette souplesse aux équipes de direction et que les personnels de direction ou les IEN puissent banaliser un temps de concertation, au lycée, au collège comme dans les écoles.

Le ministre a approuvé face à notre fédération la prise en compte d’un temps de concertation mais ne souhaite pas – et c’est compréhensible – que ce temps se décrète au même moment de façon nationale.

Nous avons toutes et tous à nous adapter très fortement.
Si nous demandons plus d’autonomie pour nous adapter localement aux circonstances, nous revendiquons parallèlement la nécessité d’un accompagnement.
Certaines équipes disciplinaires d’inspection font preuve de volontarisme, y compris en tentant des visioconférences dans des conditions techniques acrobatiques.
Nous saluons ce volontarisme et aimerions qu’il soit davantage partagé.

Nous vous avions demandé au mois de juin la tenue d’un CTA extraordinaire sur la préparation de rentrée…nous réitérons notre demande d’un CTA consacré aux nécessaires conséquences à tirer de cette situation et aux perspectives pour la fin de l’année scolaire.

Je vous remercie de votre écoute