Le point sur la situation sanitaire, le télétravail, la préparation de rentrée... et les positions défendues par vos représentantes du Sgen-CFDT Bretagne Anne-Françoise Jubin Uhel et Corinne Maubert.
Cette réunion était présidée par M. Stoumboff (DRAAF Bretagne). M. Garnier (SRFD), N. Portrait, D. Brunelière, H. Renault (ISST) représentaient l’administration.
Le point sur la situation sanitaire : avril 2021
Pour M. Stoumboff la crise sanitaire dure beaucoup plus longtemps que ce qui avait été imaginé. Les agents comme les usagers sont fatigués. Le « tout distanciel » complique la tâche des agents. La foire aux questions (FAQ) sur Chlorofil est à jour. Il faut régulièrement en prendre connaissance.
La Bretagne arrive en 3ème position sur le plan national.
Forte augmentation du nombre de cas Covid en Bretagne depuis la semaine 11 (du 19 mars 2021) est apparu. Sem 12 : 83 cas. Sem 13 : 90 cas Covid et 360 cas contacts. Deux établissements ont été particulièrement impactés avec 7 cas à St Jean Brevelay et 11 au Rheu en semaine 11.
Pour le Sgen-CFDT Bretagne, il est primordial d’avoir un suivi régulier des cas covid et cas contact. Il permet de cartographier l’évolution de la pandémie et d’identifier les EPL impactés. Localement on nous a signalé des comportements « difficiles à comprendre » de la part des jeunes mais aussi des adultes. Ce manque de citoyenneté et de solidarité créé par endroit un climat « anxiogène ». Il y a de l’agressivité voire parfois de la violence dans certains établissements avec les jeunes, avec les familles, phénomènes assez nouveaux.
Des leçons à tirer de la période écoulée
En réponse, M. Stoumboff reconnaît que ces phénomènes sont nouveaux dans l’enseignement agricole breton mais pas dans l’enseignement en général. « Le mur économique est devant nous » et « les dommages ne sont pas encore tous connus ». Il y aura des conséquences économiques et psychologiques nombreuses et importantes. Il faudra collectivement tirer leçon de l’expérience actuelle.
Pour le Sgen-CFDT, il faut non seulement tirer les leçons de l’expérience passée mais aussi anticiper. Le manque d’anticipation actuel empêche les agents comme les usagers de se projeter. Les évolutions incessantes des protocoles impactent la vie privée et professionnelle de chacun et chacune.
Scoop hors CHSCTREA : vaccin ou pas vaccin? Des informations qui évoluent chaque jour!
- Au 8 avril 2021, Le ministère de l’agriculture indiquait que la vaccination des agents est un sujet en discussion au niveau interministériel. La stratégie actuelle refuse d’afficher une priorité sectorielle. La priorisation de la vaccination était en faveur des personnes âgées de plus de 55 ans (avec vaccin Astra Zeneca). il devrait y avoir une nouvelle offre de vaccination pour les agents du MAA dans le cadre de cette priorité, fin avril. Elle bénéficierait aux agents de l’administration centrale et des services déconcentrés. Les établissements de l’enseignement technique et supérieur pourraient être inclus dans ce périmètre en fonction de leur éloignement avec les sites de l’administration centrale ou régionale (DRAAF). Aucune action est engagée coté EN. Si les actions sont engagées , l’enseignement agricole sera intégré. La pénurie actuelle de vaccins oblige le gouvernement à établir des priorités.
- Le 9 avril 2021, Emmanuel MACRON annonçait que « nous aurons dans les prochaines semaines une vaccination prioritaire pour les enseignants, les AESH et les personnels au contact de personnes très vulnérables en particulier en situation de handicap »
- Jean Michel BLANQUER indiquait pour sa part que la vaccination des enseignants et personnels éducatifs commencera prochainement pour ceux qui travaillent avec les enfants « en situation de handicap ». « Tous les personnels en contact avec des élèves en situation de handicap seront concernés par la vaccination ». Et les AESH ? Pour le moment (ce 16 avril 2021), rien n’est confirmé!
- Jean CASTEX, le 15 avril 2021 a annoncé que la campagne de vaccination va s’accélérer dès le week-end prochain avec l’ouverture de « créneaux dédiés ». Certaines catégories professionnelles, dont les enseignants de plus de 55 ans sont ciblés.
Pour le Sgen-CFDT Bretagne, les agents exposé.es au risque de contamination, notamment ceux âgés de plus de 50 ans, atteints de comorbidités, en contact direct avec le public et particulièrement (AESH) ceux accompagnant des élèves/ étudiants à besoin particulier (handicap) doivent être ciblés. Cette semaine, les annonces s’accumulent, ne se recoupent pas forcément. La politique de vaccination perd en lisibilité, ce que l’on peut regretter.
Inégalité de traitement entre le public et le privé ?
Des établissements privés n’auraient pas respecté la demi jauge pourtant imposée par l’administration. En réponse, M. Stoumboff pense que ce n’est pas le cas. Le privé et public doivent suivre les même règles et que celles ci sont appliquées de la même manière. Ces règles ont été rappelées fermement pour les portes ouvertes et aussi à certains directeurs d’établissements privés. Si des situations anormales se manifestent, il faut les signaler.
Le Sgen-CFDT sur le plan national a alerté la DGER sur ce sujet et signalé les établissements qui ne respectaient pas la règle..
Renforcer le télétravail
M. Stoumboff souhaite que l’on amplifie le télétravail dans les EPL comme dans les autres services de l’administration, pour les missions « télétravaillables ». A la DRAAF, les personnels n’ont que 2 jours maximum de présentiel. M. Garnier précise qu’à la mi-novembre, 2 à 4% des agents bénéficiaient du télétravail. Depuis début février, augmentation avec 9% de télétravail. En semaine 12, 17% de télétravail et semaine 13, 24% pour 29% en semaine 14 soit 40% d’agents touchés dont les missions sont « télétravaillables ». Certains établissements bretons ont mis en place le télétravail et d’autres pas.
Pour le Sgen-CFDT Bretagne, la mise en place du travail à distance doit progresser car c’est la santé des agents, des familles qui peut être en jeu. Tout doit être fait pour protéger les personnes. Il est incompréhensible que certains EPL ne suivent pas cette injonction. Il faut aussi permettre aux agents isolés, voulant se rendre au travail en présentiel de le faire, au moins un jour par semaine comme les textes le prévoient.
En réponse, M. Garnier reconnaît que la Bretagne est mal classée pour le télétravail et qu’il y a un réel effort à faire. Pour M. Stoumboff 100% des agents pouvant télétravailler doivent télétravailler. Il va vérifier l’exactitude des données chiffrées communiquées et que ces consignes d’amplification du télétravail soient bien appliquées.
CoHS : une instance de dialogue social à faire vivre
H. Renault (inspecteur santé et sécurité au travail – ISST) indique que le rythme de réunion des CoHS n’est pas plus important avec la crise sanitaire. Par contre, le thème télétravail est bien abordé en CoHS quand elles sont réunies.
Le Sgen-CFDT Bretagne demande à ce que l’on réunisse les CoHS régulièrement. Cette instance ne doit pas être « une coquille vide ». Une remontée d’infos des échanges ayant eu en CoHS doit être faite vers le CHSCT-REA
Le point sur les portes ouvertes / DGH en Bretagne:
M. Stoumboff précise que l’on n’a pas autorisé l’organisation des journées portes ouvertes (JPO . L’an dernier, les recrutements ont été contrastés selon les filières, les niveaux. La DGER a accepté une baisse de DGH inférieure (-300h) à celle que la Bretagne aurait du avoir au regard du nombre d’apprenants recrutés cette année.
Pour le Sgen-CFDT, il faut abandonner la baisse du schéma d’emploi au niveau national. La crise sanitaire a engendré des besoins nouveaux qui doivent être pris en compte. Le fait que la Bretagne soit relativement épargnée par ces coupes budgétaire cette année ne résout en rien le problème de fond.
Peu de demande de rupture conventionnelle en Bretagne
M. Stoumboff indique qu’il y a une demande de rupture conventionnelle dans l’enseignement agricole breton. Ce dispositif de rupture conventionnelle a eu beaucoup de succès au niveau du ministère et a pris beaucoup de retard, retard amplifié par la situation sanitaire.
Lors d’une audience ministérielle, le Sgen-CFDT a récolté des informations. Moins d’une centaine de dossiers au niveau national ont été déposés. 70 % ont été traités (pour les titulaires et les ACEN-CDI). Deux douzaines de dossiers ont reçu un avis favorable. Le Ministère vérifie que le candidat ne soit pas « trop proche » de l’âge de départ à la retraite, ait un vrai projet de reconversion, n’ai pas des compétences « rares » qui feraient défauts au système.
Un regain de démissions ?
Le Sgen-CFDT Bretagne signale qu’après une période relative de calme, les démissions reprennent en Bretagne. La DRAAF a t’elle des infos sur les démissions des personnels ?
En réponse l’administration recense moins de 10 démissions depuis la rentrée scolaire.
Zoom sur la fusion St Jean Brevelay / Pontivy
M. Stoumboff informe le CHSCT-REA qu’il y a eu vote à l’unanimité pour la fusion des EPL de St Jean Brevelay et Pontivy. Ce projet permet de redonner des perspectives à ces 2 établissements sans résoudre cependant tous les problèmes. La fusion n’en est qu’aux balbutiements. Le processus vient d’être lancé. Une fusion dès le 1er janvier 2022 parait prématurée.
Les retours terrains indiquent que les personnels de Pontivy sont d’accord pour réfléchir mais ne veulent pas que cela aille trop vite.
Le Sgen-CFDT Bretagne indique qu’à St jean la fusion est programmée au 1er janvier 2023. Le CA de l’EPL de Pontivy a voté la fusion sans date précise sachant que cette fusion ne pourra pas être effective avant le 1er janvier 2023.
Des représentants du personnel souhaitent connaître les conséquences pour ces établissements et s’inquiètent d’une fusion sans étude préalable des forces et faiblesses des 2 EPL. Ce projet n’en est qu’au début avec des groupes de travail qui se mettent en place. Certains personnels sont peut être « contre » ce projet mais d’autres sont « pour ».
Un accompagnement nécessaire
Le Sgen-CFDT estime que ce projet doit être accompagné par la DRAAF. Les groupes de travail démarrent. Les personnels de Pontivy et St jean ont été bien informés sur les caractéristiques de chaque établissement. Ils s’engagent dans les groupes de travail en connaissance de cause. Cette fusion si elle est bien menée est une opportunité pour ces établissements.
En réponse, M. Stoumboff rappelle l’historique de cette démarche de fusion. Il n’est pas question de mariage forcé. Il souhaite accompagner ces 2 établissements vers cette fusion. Tout reste à faire. Chacun des 2 établissements peut faire machine arrière. Les « comptes » des 2 établissements sont « bons ». Il n’y a eu aucune demande nationale pour fusionner. C’est une initiative régionale. Derrière cette fusion, il n’y a pas « d’arnaque, ni entourloupe . La balle est dans le camp des agents. S’il n’y a pas de projet, les choses ne se feront pas.
Pour le Sgen-CFDT Bretagne, l’implication d’un maximum de collègues aux groupes de travail, permettrait de construire un projet collectif qui a du sens.
Si les personnels le souhaite, M. Stoumboff propose son aide dans la conduite de ce projet.
Pour tout demande d’information ou d’appui vous pouvez contacter les élus Sgen-CFDT :
- au niveau régional
Anne-Françoise Jubin Uhel (anne-francoise.jubin-uhel@educagri.fr )
Corinne Maubert (corinne.maubert@educagri.fr),
- au niveau national Jean François Le Clanche (jean-francois.leclanche@agrocampus-ouest.fr ).