CSA du 25 mai : Formation continue et requalification de la filière administrative.

Dernier CSA de l'année scolaire, cette instance va entre autre sujet se pencher sur la formation continue des personnels. Un champ laissé en friche dans le premier degré.

Monsieur le Recteur, Mesdames, Messieurs les membres du CSA

Une année éprouvante (encore une)

Ce CSA sera le dernier d’une année scolaire éprouvante (une fois de plus) pour les personnels de l’Académie.
Une année marquée par le mouvement social d’opposition à la réforme des retraites. La question de l’âge de départ a été un puissant révélateur du mal être au travail des salariés et parmi eux celles et ceux dont vous avez la responsabilité Monsieur le recteur.

Un mal-être connu

Les signes de ce mal être se multiplient depuis des années et se sont largement amplifiés depuis la crise COVID.
Démissions, ruptures conventionnelles, difficultés de recrutement… Les fiches SST sont elles aussi un indicateur de ce mal être.
Comme nous l’avons déjà dit ici, la loi de transformation de la fonction publique avait pour volonté de rapprocher les instances CT et CHSCT. Nous attendons toujours une vraie évolution du CSA pour une meilleure prise en compte de ces questions de santé et conditions de travail.

des décisions qui malmènent les personnels…

Malgré ces alertes, cette année a encore été riche en annonces maltraitantes pour les personnels. De la suppression de la technologie à la  réforme de la voie professionnelle, de la fusion des missions AED-AESH aux revalorisations qui n’en sont pas… On pourrait encore parler de la réforme du lycée et du baccalauréat qui épuise nos collègues.
Les questions que nous traitons dans cette instance ne peuvent plus être déconnectées des problématiques de bien-être au travail.

…et qui aggravent les inégalités femmes/hommes

Les académies se sont par ailleurs dotées de plan pour l’égalité professionnelle dans le cadre de la loi de transformation de la fonction publique. Pourtant le choix d’une revalorisation par des missions supplémentaires est, tout le monde le sait, un choix qui va creuser et aggraver ces inégalités.
Moins accessible aux PE il va également creuser l’écart de rémunération entre 1D et 2D.

la formation continue contribue au bien-être au travail

La formation continue dont nous étudions aujourd’hui le plan académique est un élément indispensable du bien être au travail. Or c’est une fois de plus un plan qui ne répond que très partiellement aux attentes des personnels.

Nous le redisons ici, il n’y a pas de plan de formation continue pour le premier degré

Lors du groupe de travail préparatoire nous avons fait les mêmes constats que ceux que nous établissons chaque année. En particulier concernant la formation continue dans le premier degré.

un jour sans fin

Nous avons le sentiment de revivre la même journée tous les ans depuis que l’on étudie le PAF 1D à cette période de l’année.
Les constats sont donc toujours les mêmes.

  • absence de choix, la totalité des formations est à public désigné
  • une formation de proximité centrée sur math/français
  • une absence de prise en compte de la diversité des publics

Si des formations inter-catégorielles sont en principe ouvertes aux PE. Elles sont en réalité largement inaccessibles (quel pourcentage de PE dans ces formations ?) :
Soit elles ne leur sont pas proposées, soit elles ne sont pas connues, soit la totalité des 18h est déjà imposée dans le cadre des formations de proximité.

Nous demandons que les formations inter-catégorielles soient ouvertes à tou·te·s les PE de l’académie. Nous demandons aussi qu’elles puissent être défalquées des 18h. Que le libre choix soit laissé entre formations de proximités et formations inter-catégorielle.

Formation des AESH : on peut, et on doit,  mieux faire

Quant aux collègues AESH, le compte n’y est toujours pas malgré les progrès. Le nombre de places proposées au regard du nombre de collègues en poste reste largement insuffisant.
Nous demandons plus de places sur plus de formations en présence réservées aux AESH  mais aussi plus de formations inter-catégorielles et pluridisciplinaires. Même si nous tenons à souligner les efforts réalisés en ce sens ces deux dernières années.  Il faudrait aussi impérativement répondre aux besoins de formation de proximité.  On ne peut pas oublier ce que représentent des frais de transport pour des personnels précaires. Il est urgent de créer des espaces d’échanges entre pairs pour rompre un isolement délétère. Les formations de proximité répondraient à cette double problématique.

Un problème structurel

Globalement vous pourrez nous présenter le meilleur plan de formation, s’il continue de se heurter aux mêmes obstacles de réalisation, les frustrations resteront fortes. Tant que certaines catégories de personnels ne seront pas en mesure de construire leur parcours de formation, l’écart entre l’offre et la demande créera de l’insatisfaction. Tant que certaines catégories ne pourront pas accéder à la formation en raison des lacunes du remplacement, l’iniquité de traitement générera amertume et sentiment de relégation.

C’est ce qui vous a amené à  proposer des formations sur période de vacances, une mauvaise réponse à un vrai problème. Car cela ferait reposer sur des choix individuels une amélioration qui doit pourtant être collective. De même, poser en modèle de formation pour les personnels administratifs le tutorat ou le mentorat, sans se préoccuper de l’augmentation de leur charge de travail, c’est là encore faire peser cette amélioration sur les individus.

Enfin, la formation en distance peut certes offrir une souplesse horaire et éliminer les problèmes de transport. Pour autant il convient de ne pas confondre sensibilisation et formation, information et formation. Pour nous, les formations en présence doivent rester majoritaires et l’hybridation doit offrir la part belle à la « vraie vie ». Il ne faudrait pas non plus oublier de reconnaître la montée en compétence et l’augmentation de travail que ce volet numérique induit pour nos formatrices et nos  formateurs.

Dans le contexte actuel de surcharge mentale de nos collègues, nous réitérons nos alertes en insistant sur le besoin de pause. Un des critères de réussite d’une bonne formation ne serait-ce pas justement de donner aux personnels une bouffée d’oxygène pour leur redonner énergie et motivation ?