F3SCT Académique, Conditions de travail : Il est temps d’entendre les personnels !

Ce mardi 13 février se tenait la F3SCT académique. Une instance importante qui a du mal à agir réellement sur les conditions de travail des personnels. Voici la déclaration que nous avons lu à l'ouverture de l'instance.

Un contexte délétère

Cette formation spécialisée Santé, sécurité et conditions de travail se tient à la suite des CSA académique et départementaux qui ont conduit à la suppression de 113 postes dans les Lycées GT de 25 postes dans les collèges et de 55 postes dans les écoles.
Elle se tient également dans le contexte d’une réforme du collège rejetée par l’ensemble de la communauté éducative, conduite qui plus est sans moyen. Cette réforme va entrainer une nouvelle dégradation des conditions de travail.

Elle est par ailleurs en totale opposition avec les valeurs qui ont conduit nos collègues à s’engager dans cette profession.

Enseignantes et enseignants, nous croyons à l’éducabilité de toutes et tous, nous refusons une école du tri social et scolaire.

Des choix politiques…

Nous le redisons ici, il y a un lien direct entre l’exercice budgétaire, aussi conceptuel soit-il, que nous avons mené lors du CSA Académique de janvier et les conditions de travail des personnels.

La baisse démographique aurait pû (aurait dû) être l’occasion d’améliorer les taux d’encadrement, de mettre en place des dispositifs « plus de maîtres que de classes », d’améliorer le remplacement de courte et surtout de longue durée.
Bref de donner les moyens à notre système de respirer, au bénéfice des élèves et des personnels.

…et des discours qui abiment

Alors que nos conditions de travail se détériorent, que l’école est en crise, les ministres se succèdent et tiennent des discours dévastateurs pour l’image de l’école publique.
La juste reconnaissance des personnels passe avant tout par le respect de la hiérarchie à leur égard. Bien plus que par le port de l’uniforme, le redoublement et autre « fariboles du retour de l’autorité  » comme l’a dit Madame BELLOUBET avant d’être ministre.
Considérer que l’on a raison contre l’ensemble des professionnels n’est pas respectueux. Jouer l’opinion contre les personnels est peut-être payant d’un point de vue électoral. C’est délétère pour l’école et pour celles et ceux qui la font.

Des constats répétés ad noséum

Le rapport récent sur le climat scolaire dans le premier degré reprend point par point des constats que nous faisons ici et dans les différentes instances académiques depuis des années.

Ainsi l’appréciation du climat scolaire dans les écoles se dégrade fortement.

73,5% des collègues le jugeait satisfaisant ou très satisfaisant en 2011 ils ne sont plus que 58,5% aujourd’hui. Une baisse de 15 points en 12 ans !

Quant aux difficultés face à des élèves ayant des troubles du comportement, 40% des collègues du 1D les trouvaient fréquentes ou très fréquentes en 2011 ils sont aujourd’hui 73,5 %.
Nous rappelons cette constante académique, 80% des fiches SST concernent le 1er degré dont 50% dans le seul département d’Ille-et-Vilaine. 70% de ses fiches portent sur des RPS.

Un peu de respect !

Aujourd’hui 74% des personnels ne se sentent pas respectés par leur hiérarchie directe ou plus distante…et nous en avons malheureusement de trop nombreux exemples

Le constat est terrible aujourd’hui, en 7 ans le taux d’insatisfaction des PE par rapport à leur métier est passé de 39,5% à 52%. C’est un point de bascule !

Un taux que l’on peut mettre en corrélation avec l’augmentation des départs volontaires (je le rappelle + 400% depuis 2017 !)

Alerte sur la formation

Dans ce rapport l’accent est mis sur la formation, ou plutôt le manque de formation. Plus de 68% des répondants considèrent avoir été mal formés à l’exercice de leur métier.
C’est particulièrement vrai pour nos plus jeunes collègues qui sont 77,5% à la penser.
Quand à la formation continue ce sont plus de 70% qui se disent insatisfaits, on retrouve ici les résultats du rapport de l’inspection générale de 2017 et de l’enquête académique.

Les leviers d’amélioration sont pourtant connus…

Les leviers du mieux-être au travail, dans le premier degré comme ailleurs, sont pourtant connus.

Réduire les effectifs en classe. Réactiver les dispositifs plus de maîtres que de classe.
Laisser le temps aux réformes de s’installer, cesser les changements de caps intempestifs.
Former les personnels en tenant compte de leurs attentes et à leurs besoins.
Travailler à la mise en place d’équipes pluridisciplinaires pour mieux prendre en charge les difficultés de comportement des élèves. Ecouter et cesser de mépriser les personnels.

Peut-être serait-il temps de faire avec celles et ceux qui font l’école.

 

Pour aller plus loin : Rapport de l’ASL sur le climat scolaire à l’école primaire

Ce que dit le Programme Annuel de Prévention Académique sur le rôle des instances :

« La fusion des instances a pour objectif d’assurer la cohérence entre les attributions respectives du CSA et de la formation spécialisée en matière de santé, de sécurité et de conditions de travail instituée au sein du CSA.
Cette nouvelle organisation doit permettre à l’instance (le CSA) de se prononcer sur les questions de santé et sécurité au travail, en prenant en compte les problématiques de l’organisation des services dans toutes leurs dimensions (organisationnelle, santé au travail, conditions de travail, ressources humaines…). »