CROUS : des agents mobilisés, des alertes à faire remonter

À Rennes, la parole des personnels est claire : les conditions de travail se dégradent, le climat est tendu, et la transparence manque cruellement.

Mercredi 2 avril – Villejean : HÉBERGEMENT & RESTAURATION

✦ HÉBERGEMENT – Site de Villejean

Les agents rencontrés dénoncent un manque criant de suivi et de lisibilité concernant les DIT (demandes d’intervention technique). Les réparations traînent, l’information ne circule pas. La suppression du poste en charge du suivi (anciennement tenu par la gouvernante) a aggravé la situation.

📌 « La rentrée 2024 a été chaotique. Des logements ont été loués alors que les réparations n’étaient pas faites. »

Les conséquences ? Conflits avec les étudiants, incompréhensions, surcharge mentale pour des équipes déjà affaiblies par deux démissions non remplacées à temps.

Les agents s’interrogent aussi sur :

• l’enquête administrative en cours lancée par le CNOUS : inquiétudes profondes sur l’avenir du service Patrimoine (60 personnes à Rennes concernées).
• le climat délétère autour du directeur du Patrimoine.
• la gestion du CIA (Complément Indemnitaire Annuel) : manque de transparence, flou sur les heures sup’ incluses.

Les problèmes matériels ne sont pas en reste :

• Conteneurs de déchets pris pour cibles lors de manifestations étudiantes
• Pas de point d’eau pour les laver
• Manque d’équipements de protection (EPI), besoin de tenues adaptées (chaussures légères, polaires sans manches, pantalons pratiques)

✦ RESTAURATION – Restaurant Le Métronome

Avec 82 agents sur trois sites, dont 40 en CDD, la restauration n’échappe pas aux difficultés. Parmi les doléances :

• Pénurie de personnel titulaire, notamment en préparation froide
• Accès difficile à l’outil de pointage HOROQUARTZ hors des locaux Crous
• Risque de troubles musculosquelettiques (TMS) lié à des gestes répétitifs
• Incompréhensions sur le fonctionnement de Crous & Go (ex : couverts gratuits sur appli, payants sur site)

Un autre sujet majeur : le départ massif à la retraite prévu dans les deux ans, sans visibilité sur les remplacements.

Jeudi 3 avril – Beaulieu : Des agents en souffrance, des moyens qui manquent

✦ HÉBERGEMENT – Site de Beaulieu

Les agents (essentiellement femmes de service) n’ont jamais vu le Directeur Général. Le sentiment d’abandon domine. Depuis la centralisation autour du service Patrimoine, leurs conditions de travail se sont fortement dégradées :

• Réquisition de leurs anciens locaux
• Charge de travail doublée (jusqu’à 250 chambres par personne)
• Manque de matériel : points d’eau à chaque étage, aspirateurs dorsaux
• Remplacements en CDD à 80 % pour des postes à temps plein

💬 « Le patrimoine a été imposé à marche forcée. Ça ne fonctionne pas. »

L’absence de médecin du travail, les choix vestimentaires imposés par deux personnes non concernées, ou encore l’exigence de fournir un avis d’impôt pour obtenir la prime de départ à la retraite, viennent nourrir un sentiment d’injustice.

✦ RESTAURATION – RU L’Astrolabe

Dans une ambiance particulière (équipe partagée avec l’INSA), les agents dénoncent :

• Un restaurant neuf… mais mal pensé (moquette au sol, trajets pénibles avec les chariots)
• Fabrication des sandwichs dans des locaux inadaptés
• Matériel usé non remplacé (ex : roues de chariots)
• Tous les travaux prévus sont à l’arrêt, le budget aurait été absorbé par le service Patrimoine

Le Directeur du Patrimoine est directement mis en cause : recrutement douteux, gestion opaque, rotation excessive du personnel administratif (5 secrétaires en 18 mois). Le malaise est tel que c’est désormais le CNOUS qui pilote l’enquête.

Conclusion : un signal d’alarme clair

Cette première étape du HIS tour révèle des tensions profondes et un urgent besoin de reconnaissance, de moyens et de clarté dans les décisions. La CFDT reste mobilisée pour faire entendre les revendications des agents, demander des comptes aux directions, et garantir que la réforme éventuelle du Patrimoine ne se fasse pas au détriment des conditions de travail.