Audience AESH en Ille et Vilaine

Le Sgen-CFDT Bretagne a sollicité une audience à la DSDEN d’Ille-et-Vilaine pour faire le point sur la rentrée des AESH et porter des revendications. Malgré une dotation en postes plus généreuse cette année, des difficultés importantes sur le terrain demeurent.

Nous avons lancé l’an passé une grande enquête sur les conditions de travail des AESH et nous avons porté la parole auprès de notre administration. S’ensuivent donc des demandes d’audience dans les 4 DSDEN. Marc TEULIER, DASEN, Frédéric Bodin, adjoint au DASEN parcours 1er degré, Stéphane Boscher, IEN ASH, Pascale BEULZE, secrétaire générale, ont reçu le 16 décembre une délégation du Sgen-CFDT Bretagne, composée de Marion TOSCER et Patricia TANGUY.

PLUS DE NOTIFICATIONS DANS LE 35 ?

En préambule aux échanges, le directeur académique d’Ille-et-Vilaine nous précise que l’ensemble des partenaires rencontrés depuis la rentrée ont chacun parlé des AESH. C’est un sujet qui amène une attention première avec une situation départementale particulière. La croissance importante, entre 3 à 4 % au niveau national, d’enfants déclarés en situation de handicap augmente beaucoup plus rapidement dans le 35. Elle est supérieure au national de 10 à 12 points. Il n’y a a priori pas de raison particulière à cette tendance, mais la sociologie locale pourrait expliquer que davantage de parents sont en mesure de faire valoir leurs droits.

DES COLLÈGUES QUI N’ENTRENT PAS DANS LA PROFESSION PAR MANQUE D’ATTRACTIVITÉ DU MÉTIER…

Un salaire dérisoire, un temps de travail partiel subi, deux difficultés majeures rencontrées par les AESH… La moyenne nationale de la quotité horaire de ce personnel est de 62 %, chiffres identiques dans l’académie bretonne.

Pour combler ce taux de couverture, la DGESCO (direction générale de l’enseignement scolaire) souhaiterait élargir à 35 heures les contrats proposés. Des réflexions sont menées pour élargir le cadre en proposant par exemple des temps de travail périscolaire.

En février 2023, un évènement national en présence du Président devrait annoncer des décisions, sans que nous n’ayons reçu pour autant davantage de précisions !

Dans ce contexte, le département peine à couvrir les besoins, le recrutement de personnel est devenu compliqué. Une journée d’action a été mise en place en novembre 2022 en partenariat avec Pôle Emploi :

sur les 80 personnes initialement prévues, 40 se sont inscrites à la journée, 24 se sont déplacées et seulement 16 ont déposé un dossier de candidature.

Malgré tout, depuis le 1er septembre, 204 personnes ont été recrutées.

….ou qui le quittent prématurément

En Ille -et-Vilaine, un peu plus de 200 AESH dont le contrat est arrivé à échéance entre juin et décembre n’ont pas souhaité le renouveler. Pôle Emploi étudie précisément les motifs de démission suite à ces non-renouvellements.

368 de nos collègues sur 1800 exercent sur plusieurs établissements. 67 % prennent en charge des élèves en aide mutualisée.

Ces quelques chiffres démontrent bien les difficultés de la mission d’AESH et son manque d’attractivité

ACCOMPAGNEMENT DES ÉLÈVES : EN PROGRÈS MAIS PEUT MIEUX FAIRE !

Dans l’Ille-et-Vilaine, 16 % des notifications (soit environ 600 élèves) ne sont pas couvertes, malgré le recrutement de 47 AESH mi-décembre. De nouveaux recrutements vont être entrepris suite à la mise à disposition de moyens supplémentaires.

A ce jour, 67 % des élèves ont une prise en charge en aide mutualisée, contre 25 % en 2020 !

Des chiffres qui relatent bien nos constats de détérioration dans le suivi des élèves. Cette aide varie de 3 heures à 12 heures hebdomadaires par élève. L’administration nous indique adapter l’emploi du temps de l’AESH en fonction des jours de la semaine et selon les besoins de l’élève ou de l’enseignant.

DES PIAL BIEN ORGANISÉS ?

On dénombre 47 PIAL en Ille-et-Vilaine, découpés par secteur de collège. Suite aux nombreuses démissions constatées, les PIAL de Fougères, Rennes, Dol, Cesson, Vern, Val d’Anast et Saint-Malo sont actuellement en tension. Le marché du travail sur ces secteurs est bon, d’où la difficulté à recruter de nouveaux personnels malgré les 67 ETP (équivalent temps plein) accordés en septembre 2022. De plus, il reste difficile pour certains principaux de collège de déléguer certaines démarches aux coordonnateurs. Comment se fier, dans ce contexte, à un organisation fiable et efficiente du personnel ?

Le recrutement des AESH référent.es est une tâche essentielle qui a débuté récemment et qu’il est primordial de poursuivre.

UNE GESTION DU TEMPS DE TRAVAIL DIFFÉRENTE DANS CHAQUE DÉPARTEMENT BRETON BIENTÔT RÉSOLU ?

Le rectorat devrait déployer prochainement un outil commun pour l’ensemble des élèves à besoin éducatif particulier : AGESH (Application de gestion des élèves en situation de handicap). Souhaitons que cette organisation commune permette à tous les agent·es de Bretagne d’être suivi de façon homogène, tant en ce qui concerne leur emploi du temps que le nombre d’heures réellement travaillées !

 

FIN DE CONTRAT ET TRANSPARENCE À L’EMBAUCHE

Nous réclamons une plus grande transparence à l’embauche. Au bout des 3 ans ou 6 ans de CDD, il y a un risque important de ne pas toucher l’allocation de retour à l’emploi (ARE). Comme dans l’ensemble des départements bretons, le rectorat considère le refus de renouveler son contrat comme une démission. Nos interlocuteurs affirment fournir l’information en début de contrat. Quid de la réalité de terrain ?

À QUI S’ADRESSER EN CAS DE PROBLÈME ?

Nous soulignons  la difficulté des collègues qui ne savent pas toujours à qui s’adresser en cas de besoin. Nos interlocuteurs nous précisent que les référents DSDEN disposent d’un répertoire à transmettre aux AESH. Il semblerait que l’information soit de temps en temps égarée !

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