Les contrats des AESH en ASA à cause du COVID ne sont pas renouvelés au bout de 3 années de CDD. Idem pour les AESH en congé de maladie. Une large intersyndicale départementale a donc adressé une demande d’audience à la DASEN pour exprimer son opposition aux pratiques de l’administration.
La demande d’audience émanait des organisations syndicales CNT – FSU – CGT – SUD – Sgen-CFDT – FO -UNSA.
Rejet de la forme et du fond
Les représentant·es des personnels ont dénoncé la forme autant que le fond. Les AESH ont été reçus mais les entretiens ont souvent été bâclés. Parfois, ces personnels venaient de loin pour quelques minutes à peine d’entretien. De plus, les AESH se sont vu remettre par le lycée Thépot des courriers rédigés à l’avance, preuve s’il en est que les décisions étaient déjà prises. Enfin, pour les organisations syndicales, dans le cas de non renouvellement de contrat, la mise en avant des absences, surtout lorsqu’elles sont en lien avec une maladie, s’apparente à de la discrimination.
Le Sgen-CFDT a également pointé le gâchis que constitue le non-renouvellement d’AESH ayant acquis une expérience professionnelle. Ces personnels se sont formés, souvent sur le terrain. Alors qu’ils sont fragilisés par la maladie, on leur dit maintenant « retentez votre chance quand vous irez mieux ». C’est tout simplement inhumain.
Une responsabilité assumée par l’administration
La DASEN adjointe et l’IEN adjoint ont rappelé que le principe qui guide l’action de l’administration est d’améliorer au quotidien le service rendu aux élèves. L’accompagnement des élèves à Besoins Educatifs Particuliers fait partie de ce service. Ce qui prime, ce sont donc les élèves. Les absences des AESH ont pénalisé certains élèves, ce qui ne facilite pas leur scolarité. L’Administration affirme qu’il ne s’agit pas de sanction.
Par ailleurs, certains AESH ont fait l’objet de rapports négatifs. Il convenait donc de les prendre en compte.
De son côté, le proviseur du lycée Thépot reconnaît que certains entretiens ont en effet été très courts, voire trop courts. Il souligne cependant qu’il y a autant de situations que de personnes reçues. Les courriers étaient pré-écrits pour arranger les gens et éviter d’aller chercher le recommandé à la poste. Il ajoute que certaines situations ont été revues au cours de l’entretien.
Impossibilité de remplacer les AESH
Le Sgen-CFDT a proposé de mettre en place un système de remplaçants pour es AESH. L’administration a répondu qu’il n’y a déjà pas assez de budget pour faire face aux notifications…
Il faudrait donc obtenir de nouveaux ETP pour abonder ce budget.
L’administration informe que le Finistère n’est pas prioritaire car notre taux d’encadrement est à 1 pour 3 quand la cible nationale est de 1 pour 7.
La DASEN adjointe tente de relativiser le nombre de non-renouvellements au regard du nombre élevé de notifications.
Les organisations syndicales considèrent pour leur part que pour chaque cas de maladie c’est la double peine !
La Secrétaire Générale précise que sur 1610 AESH en fin de contrats seuls 70 sont non renouvelés. Elle ajoute qu’il est impossible d’anticiper les besoins. Des réclamations de parents arrivent chaque jour à la DSDEN.
Le proviseur du lycée Thépot insiste sur le fait que la raison des absences n’est pas prise en compte. C’est bien l’élève qui n’a pas eu d’AESH qui est pris en compte. Il y a eu certaines maladresses mais non intentionnelles.
L’intérêt du service…
La Secrétaire Générale précise que le non-renouvellement est justifié par l’intérêt du service. (Absence longue ou évaluation négative). Pendant l’entretien, il y a eu des changements de décision. Certaines personnes ne perçoivent plus leur salaire car la durée de leur arrêt est très longue. Pour ces personnes, le non-renouvellement ouvre droit aux indemnités de Pôle Emploi.
S’en est suivi un échange sur la possibilité pour les AESH ne souhaitant pas continuer de refuser le renouvellement sans perdre d’argent par manque d’indemnisation durant 4 mois (il y a un délai de carence).
Ubuesque !
Le Sgen-CFDT a fait le constat hallucinant qu’un AESH qui ne fait pas l’affaire a droit aux allocations chômage alors que l’AESH qui donne entière satisfaction n’y a pas droit s’il veut partir ! Cherchez l’erreur ! Faudrait-il que les AESH commettent sciemment des fautes pour pouvoir être licenciés ? Au risque que les élèves en pâtissent ? Une fois de plus, les personnels sont victimes de leur conscience professionnelle…
De quoi décourager les meilleures volontés !