Déclaration du Sgen-CFDT au CAEN du 24 Novembre

Le CAEN de l'académie de Rennes était réuni le 24 novembre pour se prononcer sur la carte des formations présentée par la région Bretagne, faire le bilan de la rentrée et voter (enfin) l'ouverture du lycée Mona Ouzouf de Ploërmel...

La voie professionnelle malmenée

Nous devons lors de ce CAEN entre autres sujets, nous prononcer sur la carte des formations professionnelles pour la rentrée 2023.

Il est impossible d’évoquer ce sujet sans parler des inquiétudes des collègues des lycées professionnels.
Ce qui les a amené à faire grève massivement le 18 octobre à l’appel de toutes les organisations syndicales.

La voie professionnelle a besoin de visibilité et de stabilité.

Prétendre augmenter la durée des périodes de stages sans réduire les enseignements généraux, sans expliquer ni comment ni quand c’est plonger les personnels dans l’inquiétude sur leurs conditions de travail et sur la pérennité de leurs postes.

Avant toute nouvelle réforme il faut

  • établir un état des lieux réellement partagé de la transformation de la voie professionnelle.
  • reconnaître que les périodes de formation en milieu professionnel (PFMP) sont un moyen et non une fin.
    Ce n’est pas de plus de PFMP mais des PFMP mieux inscrites dans la dynamique de formation globale dont les élèves ont besoin.
  • prendre en compte la réalité des parcours des élèves qui arrivent de plus en plus jeunes au diplôme pour penser leur formation en articulant enseignement général, enseignement professionnel et PFMP
  • Il faut enfin s’appuyer sur les réalités de travail de tous les personnels de la voie professionnelle et reconnaître leur expertise pour accompagner les élèves vers la réussite.

Une carte des formations qui manque singulièrement d’ambition

Pour revenir à l’ordre du jour de ce CAEN, sur les 53 demandes émanant des établissements publics comme privés, 27 mesures sont retenues, à peine plus de 50%, dont 8 seulement pour les lycées Professionnels Publics.

Sur ces 8 mesures, 5 sont compensées par des fermetures…

Ainsi d’année en année nous vérifions que les ouvertures de formations ou les augmentations de capacités se font à moyens constants, elles sont trop souvent conditionnées à des fermetures, partielles ou totales y compris dans des filières dont le taux de pression est suffisant pour remplir des divisions complètes.

Nous le disions déjà l’an dernier, nous le répétons aujourd’hui cette carte des formations manque singulièrement d’ambition pour l’enseignement professionnel.

Ne pas désespérer les équipes

Par ailleurs, si l’augmentation des moyens à attribuer sur le bassin rennais peut sembler logique au regard de l’évolution des effectifs, il ne faut pas pour autant fragiliser et délaisser les autres bassins !
Aussi lorsque M. le DAFPIC nous dit mardi en CTA que les augmentations de capacité ne concerneront désormais que le bassin Rennais. Cela ne peut que nous inquiéter et décourager les équipes porteuses de projets.

Les équipes des LP se remettent à peine de la réforme précédente qu’une nouvelle réforme arrive. Dans le même temps les moyens en berne ne permettent pas de porter des projets réellement ambitieux pour la voie professionnelle.

Il y a dans ce contexte de quoi alimenter encore plus l’inquiétude légitime de nos collègues.

Budget des lycées

Alors que nous entrons doucement (mais surement) dans l’hiver, la question du chauffage et de l’aération des locaux scolaire se pose.

Le président de la région annonçait fin aout que la température des salles de classe ne dépassera pas 19 degrés.
Les circuits de chauffage des établissements ne permettent pas toujours une régulation uniforme des températures. Il faudra veiller à maintenir des températures compatibles avec des conditions de travail acceptables par tous, élèves comme personnels.
D’autant que les mesures sanitaires liées à la COVID nécessitent toujours l’aération des locaux le plus souvent possible…

Qu’en est-il par ailleurs des budgets des établissements, entre augmentation des couts de l’énergie, du papier et des denrées alimentaires.
Comment la région envisage-t-elle les mois à venir ?
Avez-vous prévu un abondement des budgets des établissements pour faire face ?

Enfin, et pour terminer peut-on avoir un retour sur la mise en œuvre de la tarification sociale ?

Je vous remercie de votre écoute.