Conseil Académique de l’Education Nationale du 27 novembre 2025 : Déclaration de la CFDT

c'est dans une salle au trois quart vide, sans représentant de la préfecture et sans la rectrice que s'est déroulé ce premier CAEN de l'année, le premier depuis un an. Une instance qui peine à susciter l'intérêt de ses membres faute de réels débats et enjeux.

Une instance qui doit devenir un espace de dialogue social réel

Cela faisait un an que cette instance ne s’était pas réunie. Nous le regrettons, bien qu’elle fonctionne aujourd’hui davantage comme une chambre d’enregistrement de décisions prises ailleurs que comme un véritable lieu de dialogue social.
>Pour autant, les sujets inscrits à l’ordre du jour sont importants et nous aurons l’occasion d’y revenir en détail au cours de la séance.

Nous souhaitons centrer notre déclaration sur l’enjeu majeur qui devrait structurer l’ensemble de nos travaux : la baisse démographique durable et ses effets profonds sur l’ensemble de l’académie.

Démographie : Un enjeu central 

Les projections sont claires : les effectifs scolaires vont continuer à diminuer dans tous les départements. Cette baisse est durable, structurelle et prévisible.

Pour la CFDT, cette évolution n’est pas seulement un risque à gérer mais une opportunité unique pour :

  • améliorer l’encadrement des élèves,

  • réduire les inégalités territoriales,

  • renforcer l’attractivité des métiers de l’éducation.

Améliorer le service public d’éducation, c’est refuser une approche purement comptable. La baisse démographique ne doit pas mécaniquement se traduire par des suppressions de postes, mais être mise au service d’une amélioration qualitative de l’enseignement sur tous les territoires.

Des choix politiques qui doivent changer

1. Réduire progressivement la taille des classes

Avec un cadrage académique clair, ambitieux et pluriannuel, décliné par cycles, par bassins et territoires, tout en tenant compte des réalités locales et sociales.

2. Construire une répartition transparente et équitable des moyens

En intégrant notamment : une attention renforcée aux écoles rurales et petites structures, une véritable ambition  pour une école réellement inclusive.

3. Mettre en place une politique RH anticipée, protectrice et concertée

Ce qui implique : un accompagnement pour les personnels concerné·es par d’éventuelles réorganisations, la garantie de mobilités choisies, non subies, et une vision pluriannuelle des moyens.

Nous sommes très loin de ces principes dans certaines situations actuelles, nous pensons notamment au campus de Kerichen, où les collègues sont mis·es devant le fait accompli, sans dialogue ni concertation.

Mixité sociale et scolaire : le réseau privé doit prendre sa part

Dans ce contexte de forte baisse démographique, il est indispensable de tenir compte de la concurrence entre les deux réseaux et et de s’assurer, à minima que le privé prenne pleinement sa part de mixité sociale et scolaire.

La CFDT porte une exigence claire :
l’attribution d’aides publiques doit être corrélée aux IPS des établissements.

Dans les documents nous manquons de données sur ce point, en particulier pour ce qui concerne l’Enseignement agricole. Cependant les chiffres dont nous disposons pour l’enseignement scolaire sont parlant  :

  • l’enseignement privé scolarise 40 % des élèves du primaire mais seulement 25 % des élèves d’ULIS,

  • il scolarise 44 % des collégien·nes, mais moins de 20 % des élèves de SEGPA.

Il est temps d’établir une politique réellement contraignante : Le réseau privé doit assumer pleinement la mission de service public pour laquelle il est largement financé.

Des données transparentes et complètes pour tous les réseaux

Pour mener à bien une anticipation sérieuse dans un contexte de baisse démographique, il est indispensable de disposer des données sociales et scolaires des établissements publics comme privés, dans l’Éducation nationale comme dans l’enseignement agricole.
Certaines instances départementales présentent déjà les IPS des établissements. Pourquoi ne pas intégrer ces données à toutes les instances ?

Notre demande : un groupe de travail académique pérenne

La CFDT souhaite  l’installation d’un groupe de travail académique sur la démographie scolaire, associant l’ensemble des acteurs dont les organisations syndicales représentatives, afin d’assurer un suivi précis des données et des décisions.

La carte des formations professionnelles : une vision pluriannuelle… très partielle

Dans cette perspective nous comprenons la démarche pluriannuelle concernant la carte des formations, mais celle-ci ne porte aujourd’hui que sur les ouvertures. Les fermetures potentielles, pourtant sujet sensible s’il en est, ne sont examinées que pour l’année scolaire suivante.
>Nous sommes par ailleurs en désaccord sur la notion de complémentarité des réseaux, il est pour nous essentiel de respecter un principe simple de priorité au réseau public, accessible à toutes et tous.