Déclaration au Comité technique académique (CTA, mars 2018)

A l'ordre du jour de ce CTA notamment la répartition des moyens administratifs, ceux de PsyEN, de langues et cultures régionales, le dispositif Parcoursup...

Quelle fonction publique voulons-nous et avec quels moyens?

La CFDT, deuxième organisation syndicale de la fonction publique en France et première dans notre Région, dénonce le non respect des promesses de campagne du candidat Macron concernant la rémunération des fonctionnaires. Elle rejette aussi un certain nombre des mesures annoncées dans le programme « Action publique 2022 » concernant les agents publics.

Pour la CFDT l’approche uniquement budgétaire de la Fonction publique n’est pas acceptable. Il n’y a qu’une question qui vaille, quel service public voulons-nous et avec quels moyens ? Il doit être de qualité, garant de la cohésion sociale et accessible à tous. Et cela nécessite des moyens qui manquent actuellement ce dont témoignent notamment pour les personnels administratifs les documents à l’ordre du jour de ce CTA .

Pour la CFDT la qualité du service public va de paire avec le statut de la Fonction publique que le protocole PPCR garantit. La CFDT revendique également que l’esprit du protocole PPCR prévoyant une réduction de la part individuelle dans la rémunération soit respectée. En conséquence elle attend une revalorisation de la valeur du point d’indice pour 2018.

Mais la CFDT ne refusera pas la concertation annoncée sur ces sujets et sur d’autres prévus par le programme « Action publique 2022 » jusqu’à la fin de l’année 2018. Durant cette période, elle continuera à interpeller les élus et les citoyens pour faire avancer ses revendications et ne s’interdira pas un appel à la grève si elle le juge opportun.

Faire cesser les suppressions de postes administratifs

Parmi les points soumis à consultation nous déplorons la suppression de postes administratifs. Ces suppressions démontrent encore une fois la gestion purement comptable des ressources humaines dont les fondements ne sont pas précisés,  alors que dans les services et les établissements, nous constatons une surcharge de travail toujours croissante.  Comme nous l’avons déjà exprimé dans cette instance la dotation en postes de notre Académie génère des situations compliquées dans de nombreux petits établissements.

Remplacement, MLDS, petits établissements, des besoins administratifs existent

Nous regrettons aussi que la baisse de dotation en personnels administratifs ne puisse prendre en compte les besoins qui apparaissent ici et là, nous pensons en particulier aux missions de prise en charge du décrochage. Dans les  MLDS, la charge de travail a fortement augmenté alors que les moyens en personnel restent stables, ceci est en lien pour partie à l’accueil, souhaitable, des migrants, comme à Brest.

Nous sommes cependant conscients de l’effort de l’administration pour opérer les suppressions de postes imposées par le Ministère  de la manière la moins douloureuse possible et nous approuvons le choix du rectorat de maintenir les moyens de remplacements. Mais nous regrettons vivement  que ces moyens, très nettement insuffisants ne puissent augmenter. Nous exprimons aujourd’hui encore notre souhait de créations pérennes de remplaçants titulaires, en particulier sur les fonctions très techniques d’adjoint gestionnaire. Plusieurs situations récentes d’établissements mis en situation de fragilité par absence ou insuffisance de remplacement nous confortent dans cette demande.

Des fiche de postes trop souvent absentes

Dans un contexte national de modernisation, d’évolution des droits des agents, d’apparition de droits nouveaux, de portabilité des droits et dans le cadre de la réflexion sur l’amélioration du dialogue social, inscrite dans la projet de « refondation du contrat social avec les agents publics », nous souhaiterions pouvoir obtenir pour l’Académie un nouveau label « respect des droits et volonté d’appliquer les droits nouveaux ».
Respect des droits, car nous devons malheureusement une nouvelle fois soulever un certain nombre de problématiques de notre académie, relative à la gestion des personnels administratifs :
nombre d’agents, au moins 20 %, n’ont pas de fiche de poste réglementaire à jour, et/ou ne bénéficient d’aucun entretien professionnel annuel,  obligatoire lui aussi. Ces deux points  sont tout de même les outils préalables et indispensables à la gestion de leur carrière, que ce soit en termes  de mobilité, d’avancement ou de régime indemnitaire.
L’absence d’évaluation signifie aussi absence d’entretien de formation pour nombre des personnels administratifs de notre académie. Nous réitérons notre demande d’une réelle étude des besoins en formation, basée sur les comptes-rendus d’entretiens de formation. En l’absence de ces comptes-rendus, nous nous interrogeons sur les modalités d’élaboration du PAF (Plan académique de formation) actuel, déconnecté des besoins du terrain et dont les formations sont trop souvent éloignées de l’ouest de l’Académie.
Est-il besoin de préciser que  l’absence de fiche de poste
à jour entraîne une méconnaissance du travail effectivement réalisé par les agents. Et l’on peut raisonnablement s’interroger sur les fondements de l’organisation du travail et de la répartition des tâches, ainsi que sur la faculté de prendre  en compte les évolutions réglementaires, et les  nouveaux outils  dans des structures où les fiches de postes sont inexistantes, ou ne sont jamais mises à jour.  Autre conséquence, la multiplication des heures supplémentaires et des congés non pris.

 

Mettre en place de Compte Epargne Temps dans l’Académie

Nous dénonçons encore une fois, le non respect de la législation relative au compte épargne temps, que les agents de l’académie n’ont pas la possibilité d’alimenter,  alors qu’il appartient à l’administration de se donner les moyens de  mettre en œuvre les lois de la République. Cette demande se place aussi dans le contexte  de la portabilité des droits et de recherche d’équité : les concours communs, la BIEP (Bourse interministérielle de l’emploi public), le mouvement amènent dans nos services et nos EPLE, des personnels ayant bénéficié de ce dispositif dans l’enseignement supérieur ou dans d’autres ministères ou académie,  et  il nous semble inéquitable de ne pas appliquer les mêmes droits à tous les personnels.
Ce sujet concerne d’ailleurs les personnels administratifs mais aussi les personnels de direction, que nous représentons également.

Mettre en oeuvre le Compte personnel de formation et le télétravail

Enfin, la CFDT et le Sgen-CFDT, sont très attachée aux possibilités de  parcours professionnels des agents, à la qualité de vie au travail, et s’interrogent sur la volonté de notre académie de mettre en œuvre CPF(Compte personnel de formation) et télétravail.
Comment se fera la mise en œuvre du CPF pour les personnels administratifs, dans le contexte
que nous avons décrit ? Si nous n’avons pas de réponse aujourd’hui nous souhaitons l’avoir en juin, pour les personnels administratifs comme pour les autres, à l’occasion de la présentation du PAF.
Le CTA
doit aussi être consulté sur les modalités de mise en œuvre du télétravail. Comment le télétravail pourra-t-il être mis en œuvre dans l’académie, alors que les missions des agents ne sont pas formalisées dans un cas sur deux ? le préalable étant la détermination des missions pouvant être télé travaillées. Qu’allez-vous faire, Mme la Rectrice, pour permettre aux collègues qui en feront la demande d’utiliser ces nouvelles modalités légitimes de travail ?