Alors qu'une nouvelle rectrice arrive et qu'Emmanuel Ethis quitte le rectorat pour une mission interministérielle après 5 ans à la tête de l'académie de Rennes, nous souhaitons faire un bilan de l'état du dialogue social et des conditions de travail des agents.
Monsieur le Recteur, au début de cette année scolaire avait fait part de sa volonté de revitaliser le dialogue social dans notre académie… A l’heure ou il quitte ses fonctions nous ne pouvons que constater que le compte n’y est pas et que sur la question pour nous centrale, des conditions de travail des personnels nous n’avons pas beaucoup avancé.
Si certains propos peuvent parfois blesser les un·es ou les autres,(et il n’y a pas de monopole en la matière) le dialogue social est le plus souvent serein et cordial dans notre académie, il reste cependant nettement améliorable pour être réellement constructif.
Le dialogue social dans les instances 
Pour commencer par cette instance, nous la vivons plus comme une chambre d’enregistrement que comme un réel lieu de débat. Certes nous en respectons la forme…mais cela ressemble plus à un succédané qu’à un réel dialogue social.
Si nous avons des échanges plus informels dans le cadre des groupes de travail qui permettent parfois quelques avancées. Sur les grandes orientations, les votes ou les apports des représentants des personnels sont sans effet sur les décisions.
Des constats et après ?
L’exemple de la formation continue dans le premier degré en est une bonne illustration : L’an dernier le rectorat a réalisé une enquête sur les attentes et les besoins en formation des professeur·es des écoles. Le résultat de l’enquête corroborait largement ce que nous disions depuis des années…Quelles conséquences et quelle évolution depuis ?
Nous regrettons par ailleurs régulièrement que cette instance ne s’empare pas de toutes ses prérogatives et ne respecte pas totalement le cadre défini par la loi de transformation de la fonction publique…
des obligations légales
Ainsi le CSA devrait chaque année débattre de son programme de travail, l’avons nous fait une seule fois ? (article R 253-2)
Il devrait encore débattre au moins une fois tous les 2 ans sur les orientations générales relatives à la prospective (anticipation de l’évolution des métiers, des effectifs, des emplois et des politiques de recrutement) et plus particulièrement sur la politique d’organisation du travail et de qualité de vie au travail. Ce que nous demandons régulièrement et qui n’est jamais mis à l’ordre du jour.
Ces points ne sont pas en option, ce sont des obligations légales !
De l’absence de certains débats
Par exemple, sur les questions de suppressions de poste à l’ordre du jour, la baisse démographique nécessiterait des choix collectifs. Au-delà du renforcement des taux d’encadrement que tous les syndicats appellent de leurs vœux, il nous faudrait prendre à bras le corps la question du maillage territorial.
Réfléchir ensemble comment faire pour maintenir un service public d’éducation sans se retrouver avec des équipes dont la moitié voire plus exerce sur deux établissements.
Ce n’est pas la première fois que nous évoquons ces questions. La cour régionale des comptes a clairement visé des collèges au recrutement trop fragile. Il y aurait au moins l’équivalent de plus de 7 lycées qui disparaitraient du fait de la diminution du nombre d’élèves dans les 10 ans qui viennent.
Comment se fait-il que nous n’ayons aucun débat sur ce qui va inévitablement aura des conséquences lourdes sur les personnels et en premier lieu sur leur mobilité.
La F3SCT une instance fantôme
Nous aurions pu espérer qu’à défaut de traiter la question des conditions de travail en CSA nous en aurions l’occasion au sein de la F3SCT. Mais ce n’est pas le cas, cette instance fonctionne à minima. Avec 2 réunions dans l’année, l’une en octobre l’autre en juin, sans aucun travaux intermédiaires, aucune visite, aucun GT…
Tout se passe comme si il n’y avait pas de sujet sur les conditions de travail dans notre académie ! Pourtant le registre SST, les situations dont nous vous faisons part mais aussi celles dont vos services ont directement connaissances sont suffisamment nombreuses et alarmantes pour que cette question soit centrale dans nos échanges.
Il y a urgence à s’en emparer, à partager les constats et à proposer des solutions, trop de collègues sont en souffrance au travail !
Concernant la feuille de route RH de l’académie
Nous y reviendrons lors des échanges sur le document, mais nous regrettons qu’il n’y soit pas plus fait référence au RSST. Le travail sur cette feuille de route aurait pu s’appuyer utilement sur les constats effectués dans les F3SCT.
Aussi, si il y a dans cette feuille de route des points qui nous semblent essentiels pour accompagner les collègues, comment croire à une véritable mise en œuvre au regard de la réalité du terrain.
Quand nous lisons par exemple « accompagner et prévenir les situations professionnelles complexes » et que nous regardons dans le même temps les réponses apportées aux collègues sur le RSST on mesure l’écart existant entre les belles intentions et la réalité vécue.
Si l’on veut attirer les talents en « valorisant une communication authentique basée sur la réalité des conditions de travail « , et si nous devons « cibler notre action sur l’amélioration continue de ces conditions de travail » nous avons tout intérêt à engager un véritable dialogue social sur ce sujet et sans attendre.