Dans le cadre du HIS Tour d’avril 2025, de nombreux échanges ont eu lieu avec les agents des services d’hébergement, de restauration et du Patrimoine.
Ces rencontres ont permis de dresser un état des lieux précieux de leur quotidien, révélant plusieurs problématiques récurrentes.
La parole des personnels est claire : les conditions de travail se dégradent, le climat est tendu, et la transparence manque cruellement.
✦ Un climat de travail sous tension
Un peu partout où nous les avons rencontrés, les agents font part d’un climat de travail pesant.
Surcharge, désorganisation, manque de reconnaissance et cloisonnement des informations nourrissent un sentiment d’abandon largement partagé.
Les relations avec la hiérarchie sont souvent jugées distantes, voire inexistantes, nourrissant un besoin fort de dialogue et de proximité sur le terrain.
L’enquête administrative qui a eu lieu, notamment concernant le service Patrimoine, engendre de nombreuses inquiétudes. Ce jeune service est perçu par certains agents comme une source de désorganisation plutôt que de soutien.
Les agents du service Patrimoine nous ont signalé un manque de matériel ainsi qu’un manque de cohérence dans l’organisation de leur service : la complexité des DITS et le manque de retour auprès des agents sur le terrain, nuisent à leur crédibilité lors des interventions sur site.
La rentrée 2024 a été chaotique. Des logements ont été loués alors que les réparations n’étaient pas faites.
« Le patrimoine a été imposé à marche forcée. Ça ne fonctionne pas. »
✦ Des conditions de travail dégradées
En restauration, les difficultés de fonctionnement sont accentuées par un manque chronique de personnel, avec des postes vacants non pourvus et un recours massif à des contrats précaires.
De plus, la fréquentation des usagers est en forte augmentation. Une crainte subsiste concernant la généralisation du repas à 1 euro pour tous, tandis qu’un sentiment d’incompréhension persiste : 80 agents travaillent pour le patrimoine, mais aucun renfort dans les restaurants universitaires, notamment pour les repas du soir et les week-ends.
Dans plusieurs structures, les agents se heurtent à l’insuffisance – voire à l’absence – d’équipements essentiels : matériel de cuisine, vestiaires, espaces de stockage ou encore équipements de protection individuelle (EPI).
Certain·es agent·es vont jusqu’à devoir financer eux-mêmes leurs chaussures ou vêtements de travail, ce qui pose une véritable question.
✦ Une communication interne à revoir
Les agents expriment aussi une forte attente de transparence.
Les décisions budgétaires, les dispositifs de primes (CIA), ou encore les modalités des travaux en cours ou à venir restent flous.
Ce manque d’information renforce l’insécurité et le sentiment d’exclusion dans les processus de décision.
✦ Des perspectives incertaines
Nombreux sont les agents qui s’interrogent sur l’avenir :
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Comment réorganiser les services après les travaux ?
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Quels moyens pour accompagner les équipes ?
Des besoins clairs émergent, notamment en termes de recrutement, d’équipement et d’aménagements adaptés, ce que les agents attendent.
Les recommandations sont claires :
- Plus de proximité managériale et d’écoute sur le terrain ;
- Une réorganisation du service Patrimoine ;
- Un renforcement des effectifs et des moyens matériels ;
- Une meilleure transparence sur les décisions ;
- Des conditions de travail dignes pour tous.
Ce tour de terrain confirme à quel point l’engagement des agents est fort… mais que leur besoin de reconnaissance et de soutien l’est tout autant.
L’équipe CFDT CROUS Bretagne : ( de gauche à droite )
Philippe TAUZY, Amal ROUTEAU, Frédérique NALON, Sébastien BERTHOU