Caméléon et Double bind (injonctions paradoxales)

D’injonctions paradoxales en injonctions paradoxales

Exemple

« Tous les élèves doivent désormais  aller à l’école tout en suivant un protocole qui ne leur permet pas d’être à l’école ».

Cette notion a été particulièrement étudiée dans le domaine de l’éducation parentale. Elle engendre en effet des perturbations  supposées à l’origine de troubles mentaux parfois graves et durables dont la schizophrénie.(Wikipédia )

Un concept merveilleusement vulgarisé en trois minutes par Cynthia Fleury :

Autre illustration célèbre :

Autre exemple

Réclamer plus de décentralisation tout en imposant aux acteurs de l’Education nationale d’attendre un nouveau décret ou un nouveau protocole sanitaire émanant de la rue de Grenelle, à Paris.

 … et des agents de l’E.N. caméléons bien malmenés

Si l’on regarde en effet sur le site dédié aux  informations du ministère covid19 censé être à jour, nous découvrons au 15 juin 2020, après l’allocution du Président de la République….RIEN.

Le retour selon notre Président devrait se dérouler dans des conditions « normales ». Faut-il comprendre par là que « l’aspect normal » se limite uniquement à l’abandon du volontariat des familles ?

C’est en tout cas ce que laisse penser J.M. Blanquer en annonçant une « adaptation » et non un abandon du Protocole sanitaire mardi 16 juin.

Cette adaptation se traduit déjà par un décret en date du 14 juin paru au Journal Officiel le 15 juin donnant quelques éléments sibyllins sur les conditions de l’accueil.

Nous citons :

« Dans les écoles élémentaires et les collèges, l’observation d’une distanciation physique d’au moins un mètre s’applique uniquement dans les salles de classe et tous les espaces clos, entre l’enseignant et les élèves ainsi qu’entre chaque élève lorsqu’ils sont côte à côte ou qu’ils se font face. L’accueil est assuré par groupes qui ne peuvent pas se mélanger. »

Sommés de nous adapter encore une fois dans l’urgence

Les agents de service vont donc avoir le plaisir de remettre tables et chaises dans les salles ….mais ils ne savent pas encore comment (1 m sur le côté ? pas devant ni derrière ? allez, encore un effort, il suffit d’abattre les cloisons latérales ….). Quant aux cantines, bonne chance, car il ne faut pas mélanger les groupes.

Les gestionnaires ne savent pas non plus s’ils vont devoir passer de nouvelles commandes de gel hydroalcoolique (parce que pour les points d’eau ne se multiplieront pas comme les pains dans les Évangiles d’ici lundi 22 juin).

Les personnels de direction ne savent pas s’ils doivent faire revenir les personnels dits « fragiles » ni s’ils doivent continuer de les faire travailler à distance.

Quant aux enseignants, comme de toute façon, ils sont déjà en vacances, n’est-ce pas, cela ne compte pas….

L’art et la manière….et la porte ouverte au dénigrement anti-fonctionnaire (bis)

Encore une fois, ce n’est pas tant la décision en elle-même qui a de quoi heurter. On pouvait en effet constater un net décalage entre l’application d’un protocole sanitaire très strict dans les établissements et des pratiques bien différentes à l’extérieur …

Mais il s’agit bien de la façon dont notre ministère s’adresse à nous. Le sommet de la pyramide décide, qu’il soit question de réforme des lycées ou d’application du protocole sanitaire. Au terrain, chefs d’établissement, enseignants, gestionnaire, personnels de vie scolaire d’appliquer. Comme ils peuvent. A aucun moment il n’est question – je ne parle même pas ici de demander notre avis ! – de nous interroger sur nos difficultés.

Nos personnels de direction, directeurs et directrices d’école, principales et principaux viennent donc de recevoir des consignes du Rectorat.

Et ces consignes, que se passera-t-il s’ils n’arrivent pas à les appliquer en raison, à nouveau de complexités du protocole ?

Il sera alors facile de faire porter la faute … aux agents de l’E.N. Les parents mécontents pourront toujours porter leurs doléances à leurs « interlocuteurs de proximité. »

Une rentrée à préparer…comme on pourra !

Le ministre avait annoncé une concertation pour la préparation de la rentrée.

Peut-être avons-nous mal compris. Il s’agissait peut-être doute de cette quatrième reprise que nous effectuons  ? 1. accueil des enfants de soignants en primaire et en collège 2. puis accueil de certains niveaux le 12 ou le 15 mai, 3. complétés par d’autres niveaux au 4 juin 4. pour finir par l’accueil complet au 22 juin.

Ah non, justement il n’y a pas eu de concertation sur les conditions de cette reprise.

Peut-on en espérer une dans les quinze derniers jours de juin ? ou faudra-t-il attendre le 15 août pour espérer des nouvelles de la préparation de rentrée ?

Pour l’instant, pas d’écho de cette concertation au niveau national. Et au 15 juin sur le plan académique, toujours aucune réponse du rectorat sur la tenue d’un CTA extraordinaire de préparation de rentrée pourtant réclamée par plusieurs syndicats dans notre académie.