Emplois infirmiers : Gérer la pénurie

Lors du CTA de préparation de rentrée le 29 mars, le Sgen-CFDT Bretagne a voté contre la dotation en emplois infirmiers inchangé malgré la crise sanitaire, nous nous sommes également interrogés sur l'écart à la cible observé sur la répartition des postes, un gros déficit dans les collèges.

 

2 années de pandémie et pourtant…

C’est presque jour pour jour 2 ans après le premier confinement que s’est tenu ce groupe de travail sur les emplois infirmiers.
Cette période a quels sont les manques de moyens mis en évidence par la pandémie : Le manque de personnels de santé, les difficultés de remplacement des infirmières pourtant indispensable dans la période.
Malgré l’espoir de pouvoir enfin sortir de cette crise qui dure, nous constatons une nouvelle reprise épidémique. Au-delà nous avons de nombreuses alertes sur la santé mentale de nos élèves depuis le premier confinement.

…des moyens en berne

Dans ce contexte, c’est sans augmentation de moyens que se prépare la rentrée 2022.
On nous a présenté au CTA de novembre la dotation 2021 qui comptait 316 ETP.
Sur celle-ci le rectorat a provisionné 3,5 ETP pour les suppléances et 1 ETP pour les décharges syndicales.

Au 1er octobre la consommation était de 321,58 ETP, soit une surconsommation (sur la ligne suppléance) de 8,71 ETP. Les budgets de suppléance ont explosé.

Pendant la crise le rectorat a assoupli les conditions d’engagement de la suppléance.
En temps normal, le remplacement n’est assuré que sur 50% du service. En fonction des situations des établissements les remplacements peuvent être assurés au-delà de cette quotité.
Le rectorat reconnait la difficulté à recruter.

Une répartition des moyens qui oblige à des choix

L’attribution des postes dans les établissements répond en principe à un barème. Celui-ci prend en compte un certain nombre de critères.
Ces critères comportent des éléments sur la ruralité, l’éducation prioritaire, les effectifs, la présence de structures spécialisées, de filières professionnelles…
Ce barème est supposé définir une dotation théorique pour l’établissement.
Pourtant lorsque l’on regarde les dotations académiques il apparait que relativement à cette dotation théorique il manquerait 24 ETP en collège. Ce que l’on peut lire comme une sous dotation de 24 ETP pour le niveau collège alors que les LP aurait une dotation supérieure de 11,7 ETP et les LGT une dotation supérieure de 16 ETP toujours par rapport à la dotation théorique.
Ces choix montre la difficulté à gérer la pénurie quand les besoins sont réels sur le terrain.

Et la prévention ?

Nous nous étonnons  de cette répartition.

Elle conduit objectivement à abandonner la politique de prévention pourtant préconisée par le ministère.

En sous-dotant les collèges, il est évident que les bilans infirmiers dans les écoles sont rendus quasi impossibles et que cela oblige les collègues à faire des choix.

Au delà de la situation particulière liée à la pandémie, nous nous demandons quelle est la politique de santé scolaire que traduisent les choix budgétaires du ministère rentrée après rentrée.
Ils ressemblent de plus en plus à un abandon en rase campagne.