Les bilans se suivent et se ressemblent, face à des problèmes systémiques qui impactent de plus en plus fortement les conditions de travail des personnels les réponses ne peuvent demeurer des réponses individuelles.
Bilan annuel des accidents de travail
Nous constatons une très nette hausse des accidents de travail (+126), en particulier des accidents de trajets ou de mission et d’arrêts de travail consécutifs.
On constate dans le même temps une augmentation de l’indice de fréquence (qui prend en compte le nombre d’accidents par rapport aux effectifs concernés.) Cet indice est passé de 7,7 à 9 pour l’académie cette année. (à titre indicatif il oscille entre 7 et 50 pour le régime général.
Le nombre moyen de jours d’arrêts (suite à un accident de travail) est passé de 30 à 37
Sur un total de 698 accidents de service reconnus en 2023, 358 ont conduit à un arrêt de travail, soit 51,3% des accidents de service reconnus, pour un total de 13 370 jours d’arrêt, toutes typologies d’accident confondues, soient :
- Un nombre moyen de 37 jours d’arrêt par accident
- Un indice de fréquence des accidents du travail avec arrêt de 9.
Les atteintes psychologiques son plus facilement reconnues en tant que maladie professionnelle que comme accident du travail.
Bilan annuel du dispositif « StopDiscri »
« Le dispositif académique de signalement a pour objet de protéger, d’accompagner, de soutenir les agents de l’académie de Rennes qui pensent être victimes d’un acte de violence, de discrimination, de harcèlement moral ou sexuel ou d’agissements sexistes et de les orienter vers les services compétents. »
Il y a une là encore une augmentation du nombre des saisines, 131 cette année contre 81 l’an dernier.
(il faut noter que 429 saisines ont été réorientées car elles relevaient plutôt du harcèlement scolaire)
Sur les 131 saisines,
- 93 ont été instruites et sont closes
- 12 sont en cours d’instructions suite à passage en commission
- 1 doit passer en commission
- 25 sont en attente de retour de l’agent déposant
Les motifs de clôture pour les 93 saisines
- 8: départ de la personne présumée auteure des faits
- 1: enquête administrative
- 1: entretien de recadrage
- 8: insuffisance d’éléments
- 16: souhait des déposants
19 : témoins
40: orientation services internes
64% des saisines émanent des personnels enseignants dont 46% du premier degré et 54% du second.
Le Sgen-CFDT est intervenu pour rappeler que de nombreux personnels ignorent encore l’existence de ce dispositif malgré les campagnes d’information. Il est nécessaire de continuer à informer, de former les corps d’encadrement.
Nous avons également demandé qu’un travail soit mené en commun avec les collectivités pour une information partagée sur les VSST dans les établissements, pour que tous les personnels d’un même lieu de travail soient formés et informés.
Bilan annuel des fiches réceptionnées dans le registre santé, sécurité au travail
Pour la période observée, 4 009 signalements RSST ont été saisis par 805 écoles ou établissements de l’académie.
Par comparaison avec l’année précedente, pour la même période, ces données représentent :
- 1 221 signalements de plus soit une augmentation de +43,8% du nombre de signalements
- 181 écoles ou établissements de plus soit une augmentation de +29%.
78,9% des signalements saisis proviennent du 1er degré. Comme l’année dernière et comme tous les ans…
51,6 % des signalements saisis proviennent du département 35, 40% des signalements proviennent du premier degré 35
La hausse générale du nombre de signalement RSST provient du 1er degré qui enregistre une hausse de +43,7% (+963 signalements) et des collèges du 2nd degré qui enregistrent une hausse de +74,8% (+217 signalements). Le nombre de signalement pour les lycées reste quasi-stable par rapport à l’année dernière.
Comme tous les ans, près de 80% des fiches émanent du 1er Degré, dont une grande part du premier degré d’Ille et Vilaine (40% des fiches de l’académie)
A toutes les difficultés commune à tout le premier degré, conditions de l’inclusion, effectifs trop importants, manque criant de formation continue… il y a une situation particulière à l’Ille et Vilaine :
- Un P/E particulièrement bas (l’un des plus bas au niveau national) et donc des classes plus chargées
- Une plus grande difficulté à recruter des AESH, en particulier sur le bassin rennais
- Un déficit chronique de place en IME et ITEP
L’institution n’est plus en mesure de répondre à toutes les interpellations des collègues, la moitié des fiches ne sont même pas visées par les supérieurs hiérarchiques, quand des réponses sont apportées elles ne sont pas à la hauteur des attentes des collègues qui se retrouvent seul·es face à leur problématique.
Nous l’avons redit, le caractère massif du mal-être des personnels du premier degré est systémique, il est le symptôme d’un dysfonctionnement général et pas seulement de problématiques individuelles.
Si l’on note de véritables avancées dans les prises en charge individuelles de nos collègues par le rectorat, une vraie prise de conscience de l’ampleur du problème, nous ne voyons toujours pas de propositions en termes de postes, de formation, d’organisation de l’école, de programmes…