E3C et climat social dans l’Académie de Rennes

Lors du Comité Technique Académique du 4 février dernier, le Sgen-CFDT Bretagne est intervenu sur le climat social actuel en particulier dans les Lycées à l'occasion de la mise en oeuvre des E3C (épreuves de commune de contrôle continu).

La semaine qui vient de s’achever a été marquée dans certains établissements de notre académie, par des blocus violents d’établissements, liés notamment au passage des E3C.
Ces blocus ont été émaillés de nombreuses atteintes aux élèves, aux personnels, ou aux locaux.

Les E3C constituent des épreuves dont la définition et les modalités n’ont rien de pertinent et doivent être contestées par des moyens légaux.

Mais ces blocus, les intrusions violentes mais aussi les injures, pressions ou intimidations qui les accompagnent ne sont pas acceptables, d’où qu’ils viennent.
En particulier, il ne nous semble ni acceptable ni raisonnable que des organisations de personnels ou d’élèves soutiennent ou pire encouragent de tels moyens d’action, qui ne sont pas légaux et mettent en danger les élèves et les personnels.

Maintenir, coûte que coûte, parfois par l’application de directives contestables, cette 1e session d’E3C, alors même qu’elle est marquée par de nombreux dysfonctionnements, à la fois en amont, pendant les épreuves et en aval de celles-ci, ne nous paraît pas aujourd’hui un choix responsable.
C’est même un choix qui nous semble dangereux, tant nos inquiétudes aujourd’hui sont grandes pour la sécurité des élèves et des personnels dans les jours et les semaines à venir.

Ainsi demain mercredi, prévenus seulement trois jours à l’avance, tous les élèves de 1ère de la voie technologique du lycée Bréquigny composeront au lycée Victor Hélène Basch sur quatre matières dans une seule et même journée.
Quel sens prend donc un contrôle continu conduit de cette façon ? 

Le Sgen-CFDT appelle ainsi l’ensemble des acteurs de la communauté éducative à l’apaisement afin d’éviter de nouvelles violences.
Dans ce contexte, la responsabilité du ministère est particulièrement importante.

Nous rappelons qu’au comité de suivi du 3 décembre nous avions demandé du temps de concertation pour nos collègues, nous avions aussi demandé quand se tiendrait un autre comité de suivi, deux demandes accueillies par une fin de non-recevoir.

Nous avions alors pointé les risques psycho-sociaux pour nos collègues, la fatigue accumulée depuis le début de l’année et le mécontentement grandissant. Les faits malheureusement nous donnent raison.

Pour l’heure nous demandons souplesse et indulgence pour les élèves qui n’ont pas passé leurs épreuves, quelles qu’en soient les raisons afin qu’ils puissent composer dans de bonnes conditions.

Il faut, par le dialogue et non par la violence, trouver les conditions d’une sortie de crise démocratique. La suspension de cette 1e session d’E3C, en attendant les recommandations du comité de suivi de la réforme du lycée, permettrait de retrouver le calme et les conditions de travail sereines dont les lycées ont aujourd’hui tant besoin.

Le Sgen-CFDT sera, fidèle à ses valeurs de démocratie, tolérance et dialogue, porteur de propositions pour faire évoluer la situation, notamment dans le cadre du comité de suivi.

Pour notre organisation la solution doit passer par la suppression des E3C au profit d’un véritable contrôle continu.

Le gouvernement a, dans l’instauration de ce climat délétère, une responsabilité majeure.
Le refus du dialogue, les tergiversations sur certains projets et la marche forcée sur d’autres, le choix du contournement et de l’affaiblissement des corps intermédiaires via par exemple la diminution du rôle des commissions administratives paritaires, bref des modalités de gouvernance verticales et fermées au dialogue ne pouvaient avoir d’autre issue que les dérives que nous constatons aujourd’hui. Le gouvernement brutalise le corps social et notre ministère maltraite ses personnels.