Quinze jours après la rentrée des vacances, on constate un ralentissement de la baisse épidémique. A l'heure de la levée des restrictions, notamment sur le port du masque, il convient de maintenir la prudence. Données de l'ARS et du rectorat.
Tous les 15 jours ont lieu des visio sanitaires associant l’ARS représentée par sa directrice de cabinet Mme Bili, le rectorat, les directions académiques et les organisations syndicales. Le point au 9 mars 2022.
Léger rebond dans la baisse, taux d’incidence toujours important chez les jeunes
La baisse des taux d’incidence se poursuit mais on constate une petite augmentation depuis la reprise des cours, comparable à celle des autres régions de la même zone que la nôtre.
Cette tendance est la même dans d’autres pays comme le Royaume Uni.
Taux d’incidence pour 100 000 personnes | Côtes d’Armor | Finistère | Ille et Vilaine | Morbihan | Bretagne |
population générale | 850 | 936 | 713 | 626 | 778 |
0-11 ans | 1305 | 1488 | 911 | 875 | |
12-17 ans | 1257 | 1351 | 773 | 711 |
On constate le même décalage que précédemment sur le Finistère. Touché plus tard, ce département connaît son augmentation avec retard.
La tranche d’âge la moins touchée est les 66 ans et plus avec 400 cas pour 100 000 personnes.
Taux de positivité élevé, taux de vaccination aussi, réduction du nombre de centres de vaccination
Le système de santé a permis la réalisation de 10 millions de tests tout type confondu, soit en moyenne 3 tests par habitant.
L’ARS a suivi 15 000 clusters depuis le début de l’épidémie.
La Bretagne déplore 2500 décès survenus à l’hôpital et 300 en Ehpad. Il s’agit essentiellement de décès dans la population âgée, présentant des comorbidités parfois avec seulement deux doses de vaccin ou immuno-déprimée. On est certain que la vaccination a évité bien des décès.
L’ARS comptabilise 900 000 contaminés depuis le début de la pandémie en Bretagne, dont 700 000 par la vague Omicron, soit 85% des contaminés par ce dernier variant
Au plus fort de la pandémie, on a pu constater 40 à 50% de test positif; aujourd’hui on en dénombre 30% ce qui reste un taux de positivité important.
La levée des restrictions s’explique par la baisse du nombre d’hospitalisations et de patients admis en soins intensifs. Elle s’explique également par un taux de vaccination important et très élevé dans notre région : 96% plus les de 12 ans, 80.6 pour la 2ème dose, 85% pour la dose de rappel.
Il n’y a pas de consignes actuellement quant à une quatrième dose.
Les autorités médicales ferment progressivement les centres de vaccination d’ici fin mars.
On arrive en effet au bout du public ciblé.
Arrivée du Novavax
On constante cependant un petit sursaut, avec mise à disposition de Novavax pour les + de 18 ans qui n’ont pas démarré un schéma vaccinal.
Il s’agit du vaccin sans ARN messager. Il y a déjà un nombre non négligeable de rdv pris, les professionnels de villes pourront en commander cette semaine pour être livré.
Les particuliers qui souhaitent se faire vacciner pourront le faire dans un centre par département dès cette semaine : dans les centres de Ploufragan, Brest, Vannes et Bru.
Rappel de prudence, comment passer de la crise à une gestion ordinaire ?
Vu le taux d’incidence, Mme Bili rappelle qu’il faut porter le masque en cas de symptômes et/ou si on se trouve au milieu d’une foule importante.
Il va falloir savoir vivre avec le Covid et réussir le passage d’un mode de contrainte à un mode de recommandations quant aux mesures sanitaires. On espère une transition d’une phase épidémique à une phase endémique. Mais il faut rester prudent en raison de la survenue possible de variants.
Nous avons posé la question de la saisonnalité du virus et la façon d’assurer désormais sa surveillance dans ce contexte conjuguant rebond et levée de restrictions.
Selon le dernier avis du conseil scientifique, on arriverait dans une phase épi-pandémique. Il s’agirait d’une stabilité avec petites vagues durant la même période que virus hivernaux. On parle d’endémie quand les taux ne bougent pas.
Pour la grippe on a des réseaux sentinelles qui déclarent les cas rencontrés sans test. Les remontées des médecins permettent de suivre l’arrivée de la grippe.
Difficile à ce stade de savoir comment assurer la surveillance du Covid à l’avenir notamment dans le suivi des pathologies. Mais il faut se poser cette question. Quelle sera la stratégie de test ? Un arrêt total des tests avec uniquement prescription pour les populations fragiles ?
Le covid fera-t-il partie des maladies à déclaration obligatoire ?
Pour l’instant l’assurance maladie prend toujours en charge les tests.
Le suivi des nouveaux variants potentiels se poursuit. Toutes les semaines on réalise des séquençages à l’institut Pasteur. On évalue le BA2 – sous-variant d’Omicron- en France à 30% de circulation des cas recensés. Au Danemark on constate un peu moins de recontamination par le BA2.
L’ARS échange toujours avec l’éducation nationale en faisant des points réguliers pour savoir s’il faut fermer une classe ou une école.
Importantes conséquences sur la santé mentale
Le premier confinement avait entraîné une diminution très forte de l’offre psy aux enfants et ado entre mars et avril 2020.
L’enjeu lors du deuxième confinement a été de maintenir l’offre.
On a constaté une très forte augmentation des soins psy en nov 2020, de façon hétérogène.
La tendance s’est confirmée en 2021 notamment par le nombre de passages aux urgences pédiatriques.
Les professionnels de santé ont noté une augmentation des indicateurs de dégradation de la santé mentale : troubles anxieux, troubles du comportement alimentaire, TS, etc.
Les données réunies par l’Hôpital Guillaume Régner de Rennes montrent une situation tendue aujourd’hui avec un tableau clinique sévère sur fond de forte tension pour les ressources humaines pédo-psy.
La crise sanitaire aura des conséquences importantes notamment sur la santé mentale même si elle se finissait aujourd’hui.
Et dans les classes ? Fermetures et nombre de contaminations
Au 8 mars on dénombre 65 classes fermées pour l’académie dont 18 dans les Côtes d’Armor, 25 dans le Finistère, 6 en Ille et Vilaine, et 16 dans le Morbihan soit 65 classes en tout.
On dénombre dans toute l’académie 1189 élèves positifs au covid dont 252 dans le 22, 503 dans le 29 ; 312 dans le 35 et 122 dans le 56.
Pour les Personnels le rectorat dénombre 116 cas dont 40 dans les Côtes d’Armor, 29 en Finistère, 33 en Ille et Vilaine et 14 dans le Morbihan.
Ordre de mission pour les personnels chargés de directions d’école, autotests et masques : résultat de notre action syndicale
Nous avons rappelé notre demande d’un ordre de mission pour aller chercher les masques et surtout de la nécessité de rembourser les personnels qui ont cherché des masques pour leurs collègues avec leur véhicule personnel.
Le rectorat n’établira pas un ordre de mission permanent mais s’engage à rembourser les frais engagés.
Nous avons demandé que les personnels bénéficient toujours d’un accès aux auto-tests, ainsi qu’à la fourniture de masques, en réitérant notre demande pour certain·es collègues (par ex des FFP2 pour les AED lors de la surveillance des repas).
Le rectorat maintient la possibilité de retirer en pharmacie les autotests. Le réassort pour les masques est fait.
Les stocks présentent des quantités suffisantes que ce soit pour les FFP2, chirurgicaux et masques inclusifs, il n’y a pas de difficulté à assurer cette fourniture. Pour les FFP2 le rectorat a pris la décision de les fournir aux AED qui le souhaiteraient même en l’absence de consigne nationale. Les stocks le permettent en effet.
Ces possibilités d’octroi de masques, y compris spécifiques, sont le fruit de demandes syndicales répétées…de beaucoup d’obstination et de la mobilisation du 13 janvier dernier.
Le rectorat souligne l’importance de signaler les besoins en masques inclusifs puisque les stocks existent.
Bilan des recrutements pour le remplacement
Pour les écoles, les dsden ont recruté en tout 87 personnels contractuels sur l’enveloppe d’une centaine d’emplois prévue pour notre académie, 21 dans les Côtes d’Armor, 25 en Finistère, 28 en Ille et Vilaine et 28 dans le Morbihan.
Le rectorat a recruté 54 personnels administratifs pour les circonscriptions sur une enveloppe de 71 ETP dévolus à notre académie.
Il a également embauché 50 temps plein d’AED dont 19 ETP pour renforcer l’enveloppe de remplacement et 31 en renfort, surtout en lycée, internat et pour d’ autres situations particulières, à raison d’un demi poste par situation jusqu’à fin de l’année.
Par ailleurs, il a procédé au recrutement pour le second degré de 115 contractuels depuis janvier 2022. La Dgesco n’a pas fixé d’enveloppe.
Enfin, l’académie a recruté 68 médiateurs sous contrat en renfort quand c’est possible des personnels infirmiers pour faciliter la résorption de tâches qui n’ont pu être faites en raison de la pandémie.
Qualité de l’air
L’Etat s’est engagé à financer l’achat de capteurs, des subventions ont permis l’acquisition de 1209 capteurs. Il y a eu 105 dossiers de subventions pour un montant de 216 000 euros. Il n’est pas possible de faire un bilan total des équipements puisque certaines collectivités ont équipé les établissements avant que l’Etat n’ait fixé ce principe de financement.
Nous avons rappelé que le but n’est pas d’acheter des capteurs mais bien d’améliorer la qualité de l’air dans les établissements scolaires. Nous demandons un dialogue social incluant les collectivités dans les instances, dont le CAEN (Conseil Académique de l’Education Nationale). Les informations que nous a données la région sur la démarche entreprise doivent être partagées, discutées. Il ne faudrait en particulier pas qu’il y ait un angle mort sur les cantines, dans ce plan élaboré avant la pandémie.