A l'heure de la fermeture du mouvement intra-académique, tour d'horizon de l'impact des mesures budgétaires sur les postes proposés et surtout supprimés dans notre académie.
Bilan académique : des suppressions ….
183 créations et 259 suppressions soit solde négatif de 76 suppressions. Le rectorat a axé ses priorités budgétaires sur le niveau collège et pour le lycée professionnel.
Voici le tableau par département des mesures programmées pour la rentrée 2024 :
| Créations | Suppressions sur poste vacant | Suppressions sur poste occupé | Solde | |
| Côtes d’Armor | 29 | 51 | 15 | -37 |
| Finistère | 39 | 51 | 12 | -24 |
| Ille et Vilaine | 77 | 66 | 10 | +1 |
| Morbihan | 38 | 43 | 11 | -16 |
… qui touchent beaucoup certaines disciplines : impact sur la technologie
Nous notons le nombre très important de suppressions touchant la technologie. En 2 ans, les Côtes d’Armor ont perdu 23 postes. 1/3 des suppressions du Morbihan concerne cette discipline.
Au nom de la CFDT nous exprimons à nouveau le désarroi des collègues. Au moment même où les collègues suivent les formations sur les nouveaux programmes, certain·es subissent une mesure de carte ou un complément de service. Comment garder sa motivation dans un tel contexte ? Nous craignons en outre que certains collèges, situées dans des zones excentrées, se retrouvent, comme c’est hélas le cas dans beaucoup de départements hors de notre académie, sans professeur de technologie du tout. Face à des postes qui n’auront pas un temps plein à proposer ou à des postes avec compléments de service éloignés, ne va-t-il pas devenir impossible de recruter des personnels contractuels ?
La secrétaire générale nous répond que l’an passé le rectorat a accompagné au maximum les collègues pour limiter les mesures de carte en acceptant des sous-services via des mesures d’ajustement. Mais les moyens donnés à l’académie ne permettent plus d’atténuer les effets de la suppression de la technologie en 6ème. Cette suppression se conjugue avec la diminution démographique. Sur le recrutement des personnels contractuels, l’inspection essaie de maintenir les collègues avec des reconversions sur le lycée de spécialités porteuses d’avenir…en essayant conscience que le nombre de postes au bout est très limité.
Impact du choc des savoirs sur l’organisation : dégradation des conditions de travail en vue
En français et en maths
Au nom de la CFDT, nous soulignons la dégradation importante des conditions de travail que vont entraîner les groupes de niveau. Pour les collègues de lettres comme de mathématiques, l’alignement des heures va générer des compléments de service, quand bien même il y a suffisamment d’heures sur place à faire. En effet, personne n’a le don d’ubiquité. Dans un petit établissement – il y en a beaucoup dans l’académie – un même collègue ne pourra plus avoir deux classes d’un même niveau. 4 classes en tout ne suffisent pas à faire un temps plein.
Nous dénonçons le risque important de complément de service que cela va entraîner. Il est important d’alerter sur l’augmentation de la charge de travail pour les collègues qui devront avoir plus de niveau sans compter le temps pour pouvoir se concerter. Nous nous inquiétons également des conséquences sur l’attractivité dans une discipline comme les mathématiques où les collègues titulaires peuvent se reconvertir plus aisément, celles et ceux en contrat pouvant chercher directement un autre emploi.
La secrétaire générale nous répond que le rectorat rencontre des difficultés de ressources humaines pour l’instant plutôt en lettres.
Le rectorat craignait également la multiplication des compléments de service et a surveillé de près leur nombre. Ce n’est pas pour l’instant ce qu’on observe au global; leur nombre a même diminué de 20% , (94 en moins), il n’y a que 4 postes Spécifiques Académiques avec complément en plus. Mais la SG confirme que c’est contre-intuitif. Par ailleurs, les personnels de direction partageaient la même crainte.
Ndlr a posteriori : ne risque-t-il pas d’y avoir une apparition tardive en juin de ces compléments ?
Dans les emplois du temps
L’UNSA approuve le propos et le prolonge en soulignant également les conséquences sur les autres disciplines. A moyens constants, donner aux uns revient à enlever aux autres.
Effectivement, certains dédoublements dans d’autres disciplines ne sont plus possibles.
La Secrétaire Générale répond qu’il y a dans cette réforme une dimension organisationnelle forte. Les mises en barrette peuvent avoir des incidences importantes sur les emplois du temps, notamment en EPS. Les contraintes vont se cumuler.
Bilan par discipline
- lettres modernes : 41 créations ; mathématiques 25 créations
- anglais : +4/-19. Le rectorat pense que les groupes de niveau ont dû faire disparaître des dédoublements en collège.
- HG : +8/-21
- techno : +1/-39
- SVT +3/-9
- Biotechno : +4/-7
Méthodologie académique de financement des groupes de niveau
Voici les éléments pris en compte lors des travaux du mois de décembre pour constituer les groupes. Le rectorat a cherché à compter le nombre d’élèves à besoins (groupe 1) et d’élèves aux compétences fragiles (groupe 2) pour extrapoler le nombre de groupes nécessaires à partir de:
- des évaluations 6èmes de l’année en cours (Ndlr : ce qui permet d’avoir le nombre de groupes en 5ème mais pas pour les futurs 6èmes…)
- des Indices de Positionnement Social des collèges
- sans comptabiliser les élèves de Segpa
- en ajustant à la hausse comme à la baisse.
Stagiaires
135 stagiaires temps plein, 180 stagiaires mi-temps; cible actuelle; 66 contractuels alternants : 2nd degré
1er degré : 158
Classes « prépa- lycée »
On rappelle qu’il s’agit d’un dispositif expérimental ouvert aux élèves sur volontariat. Les élèves qui auront échoué au DNB pourront s’ils/elles le souhaitent intégrer une classe dans chaque département pour leur permettre d’améliorer leurs résultats en vue d’intégrer une seconde générale ou professionnelle. Comme il n’y a qu’un seul établissement d’accueil par département, il fallait obligatoirement choisir des lieux avec internat.
- dans le Finistère le lycée Thépot
- En Ille et Vilaine à Rennes le lycée Mendès France
- Dans le Morbihan le lycée Jean Macé de Lanester
- en Côtes d’Armor, nous avons la surprise de découvrir que le rectorat avait choisi un lycée privé, le lycée Balaven. Le recteur aurait beaucoup insisté pour que l’enseignement privé puisse fournir sa contribution à l’accueil d’élèves en difficulté. A la question de savoir si cela entraînerait un surcoût pour les élèves issus du public, la réponse a été non.