Première expérience dans une instance de l’Éducation Nationale : S comme Sécurité ou Sexisme ?

La Formation Spécialisée Santé Sécurité au Travail (ex CHSCT) des Côtes d'Armor s'est réunie pour sa première séance le 16 mars.
Notre représentante, Virginie BOSSER, nous décrit sa première expérience dans ce type d'instance. Hélas, bien à l'image de la réalité.

Ma 1ère fois dans un CSA départemental – Commission santé et sécurité au travail (FS SST)

Nouvellement élue, je siégeais pour la première fois dans une réunion de ce type. Voici mon ressenti.

Chacun à sa place

Il y avait environ une quarantaine de personnes, 1er et 2nd degré, personnels administratifs, syndicats et représentants de l’administration. Les places étaient marquées au nom des personnes, donc impossible de s’installer où on voulait. J’ai très vite remarqué que les places avaient leur importance : il est plus facile de s’adresser à l’administration quand on est en face d’elle qu’en bout de table dans un coin…. Je m’installerai en face la prochaine fois… si on me laisse faire !

Parole aux hommes, mesdames écoutez-nous !

La répartition homme/femme était équilibrée (ce qui n’est pas le cas dans le 1er degré), mais force est de constater que seuls les hommes monopolisaient la parole, que ce soit pour lire les déclarations liminaires (pourtant il me semble que les femmes aussi savent lire…) ou lors des débats. Cette règle tacite, patriarcale à tendance misogyne s’appliquait jusque dans notre administration : 2 hommes, 2 femmes, quasiment aucune prise de parole pour les femmes…

L’ensemble était plutôt harmonieux cependant, ces messieurs se coupant peu la parole, se respectant, les échanges étaient fluides, virils, testostéronés. Le but du jeu étant de dire ce qu’on avait à dire, de prendre la parole, tant pis si son voisin venait de le dire juste avant avec les mêmes mots…

Que dire du débat sur les VSS (Violences Sexistes et Sexuelles), mené par des hommes… pendant que les femmes écoutaient sagement… une hérésie ! En même temps il est tout aussi absurde que les débats sur les violences faites aux femmes ne soient menés que par… des femmes ! A quand la mixité sur un sujet qui nous concerne tous ?

Chacun pour sa pomme

Un secrétaire de séance accompagné d’un remplaçant devaient être élus. Le syndicat majoritaire a proposé un secrétaire qui, majorité oblige, a donc été élu pour 3 ans.

Cependant ce même syndicat a refusé que les 3 autres syndicats minoritaires alternent au sein du poste (symbolique) de secrétaire remplaçant … assez peu démocratique comme réponse.

A son crédit, il a été cependant proposé que le suppléant au poste VSS (Violences Sexistes et Sexuelles) ne soit pas issu de la formation syndicale majoritaire.

 

Les débats :

1-Plusieurs fiches STT ont été traitées. Plus de 140 fiches ont été écrites depuis novembre 2022.

Les fiches se catégorisent souvent en 4 thèmes :

  • Elèves perturbateurs*
  • Agressivité des parents
  • Conflits avec la hiérarchie
  • Conflits entre collègues

* Le nombre d’enfants perturbateurs est en hausse au niveau national. Cela peut être mis en parallèle avec la fragilité du tissu pédopsychiatrique. Un travail est en cours avec l’ARS mais le processus est très long.

2-Un groupe de travail sera mis en place pour proposer des solutions aux collègues étant confronté·es à ce type de situation.

3-Médecins de l’Éducation Nationale : 1 poste sur 2 vacant.

4-Pérennité des fiches SST : Elles ne peuvent plus être retirées une fois qu’elles sont saisies, ce qui peut poser problème dans le cas d’accusations mensongères (à l’égard d’un collègue par exemple).

Un rappel : il faut anonymiser les fiches avant publication

5-La FS SST propose de se rendre prochainement sur les écoles de Paimpol.