Le nouveau protocole s'est fait attendre. Largement allégé par rapport au précédent, il reste inconciliable avec un accueil total des élèves dans certains établissements. Présentation rapide et analyse.
Voici donc les grandes lignes de ce protocole qui tient en huit pages et une analyse rapide des difficultés qu’il pose. Nous présentons seulement les points nouveaux, signalés en bleu dans le document.
Distanciation physique
Cela a fuité largement et c’est confirmé :
- aucune en maternelle même à l’intérieur, en revanche distanciation à établir entre élèves de groupes différents
Mais comment feront les collègues dans les cours de récréation ? - en élémentaire et au collège : la rumeur du mètre latérale se confirme dans les salles de classe ou espace clos « lorsqu’elle est matériellement possible ». Solutions proposées si cela ne l’est pas : faire cours dehors, aller en salle informatique, au CDI…Sinon nous devons maintenir la plus grande distance possible (hum….80 cm ? 60 cm ? 50 cm ?) et les élèves de plus de 11 ans doivent dans ce cas porter un masque.
Visiblement le ministère devrait visiter plus de CDI et de salle informatique et emporter un mètre pour les mesurer. - au lycée : 1 m au minimum partout
Heureusement que l’obligation ne s’applique pas aux LGT et LP….ce serait inapplicable. Ah, mince, ça l’est aussi parfois pour les plus jeunes…..
Lavage des mains
pas de changement sauf que les élèves peuvent être à plusieurs face à un lavabo.
Sachant par conséquent qu’un lavage des mains ne peut pas se faire en moins de 20 secondes, et qu’une personne le réalise correctement en 40 à 60 secondes, que ce soit avec du gel ou du savon et de l’eau, nous proposons au ministre un petit problème de mathématiques. En combien de temps un établissement scolaire qui compte quatre points d’eau et 300 élèves réussira-t-il à faire manger tout le monde ?
Port du masque
- Facultatif quand nous faisons cours et sommes à une distance d’au moins un mètre de nos élèves
Soit vous vous jurez de ne pas approcher vos élèves et de ne pas vous pencher sur leurs cahiers, soit vous mettez le masque. A vous de voir.
- De plus, « lorsque le masque n’est pas utilisé, il peut être soit suspendu à une accroche isolée, soit replié sans contacts extérieur/intérieur (ne pas le rouler) et stocké dans une pochette individuelle. »
Hormis la mention d’une accroche isolée qui a de quoi interroger, nous ne comprenons pas la nécessité de cet ajout….
Limitation du brassage des élèves
Le protocole maintient cette limitation voire la renforce. En effet, « Cette limitation est d’autant plus nécessaire lorsque la distanciation entre élèves d’un même groupe est réduite comme à l’école maternelle ou, le cas échéant, à l’école élémentaire et au collège. »
Là encore, on voit mal comment les aménagements actuels qui échelonnent les temps de récréation pour éviter les croisements de groupes pourraient être abandonnés. C’est d’ailleurs ce qui est rappelé en p6 du Protocole. Or ces aménagements rendent difficiles l’augmentation du public accueilli. Ils rendent aussi impossibles la mise en place de certains cours qui mélangent des classes (options, langues vivantes….)
Restauration scolaire
Le mètre est de rigueur entre élèves d’un même groupe au collège et en élémentaire. Mais si on ne peut pas l’appliquer, alors « il convient de faire déjeuner les élèves d’une même classe ensemble et de respecter une distance d’au moins un mètre avec les autres groupes. »
Désinfection des locaux et matériels
La fréquence passe à une fois par jour pour les sols, grande surface comme les surfaces les plus souvent touchées. L’accès aux jeux, aux bancs et espaces collectifs extérieurs est autorisé si un nettoyage quotidien est assuré.
On peut utiliser des objets dans une même classe (ballons….) à condition de les désinfecter au moins une fois par jour ou de les isoler 24 h avant de les réutiliser
Notre analyse in fine
Le protocole devait paraître le 16 juin. Finalement, véritable protocole fantôme, il sort le 17 juin au soir. Pendant ce temps, les équipes accueillent toujours des élèves. Quand peuvent-elles donc avoir le temps de réagir ? Et surtout comment pourront-elles expliquer aux familles que certaines restrictions existent encore qui peuvent dans certains endroits limiter l’accueil alors que le Président a annoncé que l’élève redevenait obligatoire et que tous les élèves seraient accueillis ?
Pour aller plus loin
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