Rentrons couvert·es !

La reprise du 3 janvier 2022 risque d'être très chaotique. Face à la menace que fait peser le variant omicron sur la santé des personnels et des élèves, comment pouvons-nous toutes et tous agir ? Des pistes d'action

Les obligations de notre employeur en matière de protection y compris mentale

L’employeur doit assurer la sécurité et protéger la santé mentale et physique de ses salarié·es. Ce principe ne vient pas de dangereux ou de dangereuses syndicalistes, mais du code du travail

qui en général ne s’applique pas à la Fonction Publique, sauf  en matière de santé et de sécurité comme le stipule le décret.

Or, force est de constater que le ministère de l’Éducation nationale ne remplit pas correctement ses obligations à plus d’un titre. Tout d’abord, les masques qu’on nous a fournis ne l’ont pas été en nombre suffisant. D’autre part, face au variant omicron, il convient d’opter pour des masques plus protecteurs.

Enfin, notre ministère a largement sous-estimé les  nécessités de l’aération, ne l’introduisant dans son protocole qu’en avril 2021. Blanquer a concédé du bout des lèvres au cours du premier trimestre de cette année scolaire l’utilité de capteurs de CO2.

Blanquer, tu captes ? De l’utilité des capteurs …. et des thermomètres !

Certes, le capteur ne permet pas d’améliorer la qualité de l’air. Mais il permet de pouvoir objectiver la situation et d’avoir un point d’appui de revendication. Vues les circonstances actuelles, s’il faut aérer très souvent et qu’il fait trop froid dans les salles de classe, objectiver  à l’aide d’un thermomètre la baisse des températures peut s’avérer également utile.

Il n’existe malheureusement pas de réponse exacte de la loi pour la température minimale pour travailler. Le code du travail mentionne seulement « une température convenable » et l’obligation de chauffer les locaux en hiver.

Selon l’INRS (Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles), « un environnement est considéré comme froid pour une température de l’air inférieure à 18°C, température à laquelle se déclenchent des déperditions de chaleur »

Rappelons qu’il faut des normes en deçà de 800 ppm (mesure de volume : partie par million) pour un air sain, qu’il est médiocre entre 800 et 1000 ppm et carrément dans le rouge au delà de 1000.

Si les températures comme les mesures de CO2 deviennent trop mauvaises, il convient d’en tirer les conséquences !

L’action du Sgen-CFDT Bretagne sur les mesures sanitaires

Notre fédération n’a pas cessé depuis 2 ans d’interpeller le ministère de l’Éducation Nationale et de la fonction publique sur nos conditions d’exercice durant la pandémie, mettant en lumière l’importance de la qualité de l’air et de l’aération. Elle a même initié une alerte sociale, rejointe par les autres syndicats, juste avant les vacances de noël.

Nous réclamons, à l’instar de la fédération, au niveau de notre académie :

  • au rectorat l’achat ou le défraiement des masques plus protecteurs, masques chirurgicaux et FFP2 et de masques inclusifs
  • aux collectivités et désormais au préfet l’achat de capteurs de CO2 ainsi qu’un échéancier de travaux pour améliorer la qualité de l’air dans les bâtiments scolaires. Le conseil départemental des Côtes d’Armor a attribué à chaque collège deux capteurs, un dévolu à la restauration, l’autre, mobile pour les salles de classe. Nous demandons que ce premier achat soit renforcé, que les autres départements fassent la même démarche, ainsi que la région pour les lycées, et les mairies pour les écoles. De même, le rectorat doit équiper les services déconcentrés.

  • là où l’aération ne peut se faire dans l’immédiat de façon correcte, l’achat de purificateurs d’air

Depuis le début de la pandémie,  nous portons ces demandes dans toutes les instances : Comité d’Hygiène et de Sécurité Académique comme départementaux, Comités Techniques Académique et départementaux.

Nous nous réservons le droit d’expertiser le droit de retrait.

Nos alertes sur les risques psycho-sociaux

Nous n’avons de cesse d’alerter depuis le début de la pandémie sur les risques psycho-sociaux. Il faut impérativement que nos autorités de tutelle prennent conscience des conséquences psychologiques de la situation. Epuisement de beaucoup de nos collègues, surmenage, stress intense pour faire face aux changements incessants de dernière minute !

Certes, il convient d’adapter les mesures à l’évolution épidémique. Mais  il n’est plus possible de demander à des personnels – la veille pour le lendemain, un dimanche qui plus est – de s’adapter à des énièmes nouvelles règles !

Ce que chacun·e peut faire dans son établissement

  • faire acheter par son établissement, son école, les masques, les capteurs de CO2, des purificateurs. Présenter les factures aux collectivités locales et au préfet. Solliciter une dotation budgétaire supplémentaire pour compenser ces dépenses. Ne pas minorer les dépenses pédagogiques et au bénéfice des élèves,

  • mesurer la qualité de l’air dans les salles de classes et restaurants scolaires et renseigner les registres Santé Sécurité au Travail, en faire la publicité dans les instances de l’école ou de l’EPLE, alerter les autorités académiques, les collectivités locales ;

  • nous informer des résultats là où ils sont préoccupants pour conforter votre action
  • pratiquer le droit de retrait (nous contacter au préalable).