Un bilan peu reluisant (Déclaration CTA de Rennes)

Le comité technique académique s'est réuni le 9 juin pour examiner le bilan social annuel, le rapport de situation comparée femmes-hommes, le plan de formation et la revalorisation des personnels de catégorie de la filière administrative. Entre dégradations et progrès trop limités

5 ans de détérioration

L’année scolaire se termine et avec elle le mandat du ministre Blanquer,

Le bilan de ces 5 années n’est pas reluisant, l’état de l’école est alarmant.

M. le Recteur vous nous avez dit que vous souhaitiez  valoriser les belles réussites plutôt que de pointer les défaillances.
Vous ne le voyez ou ne l’entendez peut-être pas de là ou vous êtes, mais les personnels vont mal.
Les 5 années écoulées ont abimé l’école.

Une perte d’attractivité et de confiance dans l’institution

Certes le COVID a une part de responsabilité dans la fatigue physique et psychologique des personnels et des élèves.

Mais il ne faudrait pas que cela masque les effets des choix politiques erratiques et délétères pour notre institution.

Le manque d’attractivité de nos métiers est aujourd’hui de notoriété publique, les concours ne font pas le plein, loin s’en faut…mais en plus les départs volontaires sont de plus en plus nombreux. Le Bilan Social ministériel fait état d’une multiplication par 6 en 12 ans de ces départs. Si dans notre académie, en masse ils ne représentent que très peu (111 pour cette année) il faut malgré tout s’inquiéter de la multiplication par 10 de ces chiffres en seulement 6 années. A cet indicateur s’ajoute l’augmentation massive des fiches Registre Santé Sécurité au Travail.

Tous ces éléments convergent vers un tableau de dégradation de nos conditions de travail. Il serait donc urgent d’en regarder les causes. Cela permettrait, comme vous l’écrivez dans votre préambule au Bilan social, Monsieur le Recteur, d’ « améliorer les conditions de travail de tous les personnels et d’optimiser les conditions de fonctionnement de l’académie ».

Les causes de la dégradation

Avec une médecine du travail réduite à la portion congrue, la santé mentale et psychologique des personnels ne semble pas être une priorité pour notre institution. Une seule psychologue du travail pour notre académie, c’est fort peu pour plus de 50 000 agents.

Déléguer la prise en charge psychologique sur le réseau PAS n’est-ce pas se défausser d’une  part de sa responsabilité d’employeur, surtout à un moment où l’on ne sait pas quel sera le panier de soins payé pour moitié dans l’avenir ?

Améliorer la qualité de vie au travail c’est possible

Seules les situations extrêmes donnent lieu à une prise en charge psychologique. Or ces métiers de l’humain nécessite une prise en compte de l’état moral des actrices et acteurs au quotidien.

Il faudrait  accorder l’accès au temps partiel de façon plus équitable pour toutes les catégories de personnels et aménager les fins de carrière.

Il serait bon également d’installer les analyses de pratique, les espaces de dialogue et les temps de « respiration »  de façon ordinaire un peu comme dans le milieu hospitalier.

Formation et QVT

Pour faire le lien avec le sujet de la formation continue, mieux se former permet de se sentir mieux dans ses fonctions. Offrir à tous les agents la possibilité d’être acteur et actrice de leur parcours de formation, c’est aussi reconnaître leur professionnalité.

Or, il y a un déséquilibre très important à la fois en volume et en type de parcours dans les formations proposées selon la catégorie de personnels.

Les formations inter-catégorielles, que nous appelons de nos vœux depuis fort longtemps,  permettraient une meilleure coopération pour reprendre vos termes M. Le Recteur. Elles  sont encore pourtant trop peu nombreuses.

Enfin, les formations à la qualité de vie au travail prenant en compte la dimension des Risques Psycho-Sociaux sont ultra minoritaires et dévolues essentiellement aux personnels de direction et d’encadrement.

Mais quelle que soit la qualité de l’offre formation, si les moyens en remplacement ne sont pas à la hauteur des besoins, tous ces efforts seront vains.

Les tensions sur le remplacement liées à la crise covid ne sont pas forcément derrière nous.

Covid : absence d’anticipation à répétition

Comme nous le répétons depuis deux ans, rien n’indique que la rentrée prochaine sera normale. L’absence d’anticipation dans la gestion de cette pandémie contribue grandement à la fatigue des personnels et à leur manque de confiance dans l’institution.