Une intersyndicale, dont ne fait pas partie le Sgen-CFDT, appelle à la grève ce jeudi 23 septembre 2021. Allons-nous y participer ? Réponse en quelques mots.
Une grève ou un marronnier ?
Chaque année, à peu près à la même époque, à savoir trois à quatre semaines après la rentrée, une intersyndicale appelle à la grève. Elle dénonce systématiquement les conditions de travail et le manque de moyens.
Evidemment, au vu de la dégradation actuelle, il y a de fortes chances qu’on ne puisse guère nier les raisons de la colère.
Une mobilisation le 23 septembre pour quoi faire ?
L’intersyndicale appelle à la fois à la fois à un plan d’urgence pour les postes, les salaires, et les conditions de travail. Avec une telle plateforme, on ne saurait être en désaccord.
Mais ces organisations syndicales (FO, FSU, CGT, Sud) « refusent la généralisation du contrôle continu et demandent le rétablissement du baccalauréat national pour la session 2022, avec des épreuves nationales, terminales et anonymes ».
En outre elles « dénoncent l’ensemble de ces mesures qui tournent le dos à la priorité à l’éducation et cherchent à transformer en profondeur les métiers dans le sens de contraintes supplémentaires sur les personnels : projet de création d’un emploi fonctionnel de directeur d’école et de hiérarchies intermédiaires, pilotage par l’évaluation. »
Sur ces deux derniers points, le Sgen-CFDT est en profond désaccord.
En effet, si nous désapprouvons le bac Blanquer, nous ne pensons pas pour autant qu’il faut renoncer au contrôle continu ni à viser une réforme des Bacs. Car il y a bien plusieurs bacs dont le bac pro et les plus graves inégalités proviennent de la gare de triage post-3ème.
Quant à la direction d’école, qui peut accepter aujourd’hui que des personnels assument toutes les responsabilités sans les moyens pour le faire ? Qui peut penser un seul instant que le statut quo est possible ? Le Sgen-CFDT estime qu’il faut repenser le statut de l’établissement du 1er degré. Il ne faut pas focaliser seulement le débat uniquement sur la direction.
Les revendications du Sgen-CFDT
La question des moyens accentuée par le covid est bien centrale. Cela inclut tous les personnels. Dès le printemps dernier le Sgen-CFDT a demandé un collectif budgétaire pour créer des postes. Il est urgent également de sortir de la sous-administration qui empêche de gérer correctement l’E.N.
La gestion sanitaire de la crise impose bien d’autres changements, y compris en terme de recrutement de personnels de santé.
Quant aux salaires, là encore, les personnels ont besoin à la fois d’un rattrapage d’urgence pour celles et ceux qui touchent le moins, catégorie C chez les personnels administratifs, aesh, aed mais aussi d’un plan sur le long terme pour les enseignant·es. Il n’est pas normal que la hausse du Smic soit compensée par des bricolages comme des indemnités différentielles plutôt que des augmentations de point d’indice !
Enfin, viser les débuts de carrière se justifient pour augmenter l’attractivité. Mais il convient aussi d’envisager un rattrapage sur le long terme pour le restant de la carrière afin de ne pas accroître le décrochage actuel.
Quels moyens d’action ?
Face à la surdité du ministère de l’Education nationale, une grève peut-elle avoir un effet ? Pouvons-nous encore une fois demander à des personnels dont certains ne gagnent même pas le Smic de sacrifier une journée de salaire en vain ? Ne devons-nous pas rechercher d’autres moyens d’action plus efficaces ?
Au Sgen-CFDT Bretagne, nous avons décidé, en partenariat avec la FEP-CFDT d’interpeller nos parlementaires locaux puisque ce sont elles et eux qui débattront à l’assemblée nationale du budget de l’Education.
Nous vous appelons à vous mobiliser le samedi 9 octobre à 10h devant les permanences de deux députés bretons, tous deux membres de la commission des affaires culturelles et de l’éducation à l’assemblée nationale et appartenant à la majorité gouvernementale.
Il s’agit de Yannick Kerlogot député de la 4ème circonscription des Côtes d’Armor et de Gaël le Bohec député de la 4ème circonscription d’Illle et Vilaine. L’année scolaire dernière, nous avons déjà échangé avec ces deux députés en visio. Il s’agit de poursuivre ce travail de fond avec les parlementaires pour faire remonter les difficultés de terrain auprès de la majorité.
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