Une opposition à la carte scolaire de rentrée (compte rendu CDEN 2023)

Jeudi 16 février s'est tenu le Conseil Départemental de l'Education nationale. Face à l'ampleur des 44 suppressions, les représentantes des parents, les élu·es et les syndicats ont émis un avis unanime contre la carte scolaire.

Déclaration liminaire du Sgen-CFDT Bretagne 

Priorité au premier degré, où es-tu passée ? Voici le sujet sur lequel nous avons axé notre déclaration.

Un abandon de suppression sur le RPI de Plufur.

Le directeur académique a présenté à nouveau les mêmes suppressions à deux exceptions près. L’absence d’ouverture du bilingue à Pommeret – la mairie y renonçant au vu des effectifs – entraîne la possibilité de récupérer un poste. Le RPI Trémel Lanvellec Plufur échappe donc à la suppression au vu d’effectifs plus élevés que ceux attendus.

Un avertissement : attention à des fermetures en juillet

Au vu de l’enveloppe très contrainte, le directeur académique indique que si les effectifs prévus ne sont pas au rendez-vous, il devra fermer des classes, contrairement à la ligne de conduite que s’est fixée la direction académique depuis 4 ans.

Les moyens 1er degré

Il faut donc corriger le tableau ci-dessus. Il y a bien 44 suppressions, une ouverture de moins en bilingue breton prévue. Une des deux fermetures en bilingue sur le tableau n’en est pas une car il n’y avait pas eu ouverture effective en réalité.

La Direction académique provisionne  3 postes de Conseiller Pédagogique de Circonscription (CPC) avec une dimension usage du numérique. Le lieu d’implantation dépendra de la réussite des collègues au Certificat d’Aptitude aux Fonctions  de Professeur des Écoles Maître Formateur (CAFIPEMF).  1.5 postes d’Enseignant Référent aux Usages numériques est transformé et la direction académique en provisionne 1.5 supplémentaire pour permettre d’avoir trois postes complets de CPC généralistes avec un axe numérique.

Voici en PJ le tableau récapitulatif des ouvertures fermetures (il faut corriger le document avec les précisions ci-dessus).

Interventions syndicales

Les représentant·es des syndicats ont redit successivement quelques éléments comme l’absence de prise en compte des 2 ans ou des ULIS. 9 écoles primaires  dépassent l’effectif de 23 élèves par classe ou approchent les 24 après fermeture.

L’abondement de postes dans la filière bilingue sans parfois les élèves ou les profs à mettre en face a aussi été soulevé. Pour le RPI de Plusquellec-Carnoët-Plourac’h et Pommeret, les élus n’étaient même pas informés.

La question de la ruralité a été à nouveau abordée. Il y a 10 ans l’Etat a sous-doté l’Ille et Vilaine et depuis le rectorat ponctionne sur les 3 autres départements mais l’impact sur un territoire rural avec beaucoup de petites écoles n’est pas le même.

Des élu·es dans l’inquiétude et l’opposition au projet

Sur le canton de Plénée Jugon, que le précédent Comité Social Département avait mis en lumière, l’élue a mis en avant les besoins. Au Mené Est, l’école ne compte qu’un  poste et demi pour élèves allophones alors qu’elle est en réseau d’éducation prioritaire. Le nombre d’allophones a grimpé de 16 à plus de 80élèves , attribuer un 1/2 poste reste insuffisant, il faudrait un deuxième poste complet. Le dispositif de dédoublement GS CP CE1 pose des difficultés car il surcharge  les autres niveaux.  Après deux années en classe dédoublée, les élèves se retrouvent à 26 et à 29. Ce n’est pas cohérent.

A Collinée , 4 classes sur 8 comportent plus de  la moitié de population allophone et un fort taux d’élèves suivi par le RASED.

Elle a donc demandé 2 ouvertures, une sur  le Mené est et une pour Gouray. Sans cette classe supplémentaires, les TPS ne pourront être accueillis. Cela fait 5 ans que les TPS ne sont pas accueillis.

Elle a fait apparaître qu’à l’école des Tilleuls de Plénée Jugon la moyenne du nombre d’élèves montait à 26.6 et 28.3 par classe hors TPS.

Le Président de l’association des maires a dit son incompréhension. Il a également évoqué les conséquences sur les RPI présenté comme un outil pour maintenir un service de proximité.

Le vice-président du conseil départemental délégué à l’Education élu du canton de Pléneuf-Val-André a dénoncé logique purement budgétaire et s’est prononcé contre les deux fermetures sur son secteur. Il a souligné les risques de perte d’attractivité des communes et les conséquences sur les agents communaux.

Parents d’élèves FCPE : donner de vrais moyens au primaire plutôt que bricoler en 6ème

La représentante FCPE a cité une projection INSEE sur l’augmentation de la population bretonne en 2040. Dans 3 des scénarii, l’INSEE envisage une augmentation de la population jeune.

Elle a aussi rappelé les résultats aux  évaluations de 6ème. Seulement un peu plus de la moitié des élèves présente les résultats attendus. Si on donne de vrais moyens au  primaire, le bricolage en 6ème ne sera pas nécessaire.

Tout cela risque d’amener un retour du populisme. La FCPE attend un plan d’investissement pluriannuel et s’oppose à ces fermetures de classe.

Réactions du Directeur Académique

Prise en compte des 2 ans  et des ULIS : groupe de Travail

Le code de l’Education prévoit l’accueil des moins de 3 ans. Mais il prévoit aussi que cet accueil n’a pas d’action sur la structure. Autrement dit, si on les accueille, on le fait dans la limite des places disponibles. La comptabilisation diffère dans les autres départements bretons mais l’accueil est le même. Il n’y a pas d’ajustement des capacités d’accueil.

Le Directeur Académique  a toutefois proposé un groupe de travail pour se pencher sur ces chiffres, idem sur l’ULIS. Bien entendu, l’enveloppe est fermée. Il est prêt à regarder les effets. Mais cela peut entraîner des fermetures ailleurs. Il faut rappeler qu’il y a bien un enseignant en ULIS qui est présent et qui lui n’est pas compté. L’académie a évolué sur le sujet dans le 2nd degré puisque les élèves d’ULIS sont comptés dans l’enveloppe globale.

Allophones et enfants du voyage

Sur les allophones et enfants du voyage, le dasen a provisionné des moyens qui semblent insuffisants notamment sur le Méné Est. La préparation de rentrée se poursuit jusqu’en septembre. Dans la mesure  où nous rendons 22 ETP – ce que nous n’avons pas connu depuis des années – il lui faut être sûr que là où on met des moyens les élèves sont bien présents. Sur les 350 écoles que compte le département, sans doute sur 4 ou 5 écoles, il y aura des écarts. L’implantation se fera quand l’augmentation sera avérée. Dans une enveloppe aussi contrainte, il n’y a guère de choix.

Sur les RPI

Sur 10 ans, 4-5 élèves perdus chaque année. Au bout d’un moment on peut se demander s’il faut maintenir. Tous sont en dessous de 20 à l’exception de 2 RPI. Le Dasen dit avoir maintenu des effectifs très faibles dans certains secteurs. Il a conscience des conséquences de toucher au RPI dans un territoire fortement rural. Il indique que sur tous les RPI il reste au moins une classe sur chaque site.

Sur la comptabilité mathématique

Il y a des écoles où il y a seulement 16 élèves par classe. On a fait le choix de maintenir ces classes au vu des difficultés. « Nous ne travaillons pas que dans un cadre comptable même si l’enveloppe a une limite » . Le nombre moyen des élèves par classe va diminuer.

Inclusion

Il sait que les élèves d’aujourd’hui ne sont pas ceux d’il y a 10 ans. Cela rejoint la question des places en IME.

150 de nos élèves  attendent d’intégrer un enseignement spécialisé.

Sur le breton

Le Directeur Académique rappelle que le Comité Académique des Langues Régionales (CALR) vote une carte des Pôles. Elle prévoyait 5 ouvertures bilingues. Les mairies l’ont demandé – même si ce ne sont plus forcément les mêmes. Si les maires ont changé d’avis ou qu’il n’y a pas d’élève, on n’ouvrira pas. On peut citer le cas de Plusquélec qui n’en veut pas. Ces moyens permettront d’ouvrir des postes en monolingue.

Sur les 4 départements, les collègues demandent le moins les Côtes d’Armor. Mais nous n’avons pas les difficultés des autres départements pour recruter en breton et nous avons une brigade de remplacement.

Un représentant des élus a indiqué sa position en tant qu’ancien promoteur de la carte actuelle du breton. Il ne faut pas aller à l’encontre de l’avis des maires.

Les moyens 2nd degré : heures sup et navigation à vue

Le Sgen-CFDT Bretagne a pointé l’augmentation du pourcentage d’HSA. Pour la rentrée 2015 on prévoyait 5.63% d’heures sup en collège. On en prévoit 6.85% l’an prochain. En LGT on en prévoyait 9.01% en 2015, on en prévoit 11.53% l’an prochain. En LP on en prévoyait en 7.22%, on en prévoit 9.53%.

Nous avons aussi demandé si on en savait plus sur la 27ème heure de devoir fait. Nous avons également soulevé la problématique des IMP prévues et de savoir ce qui serait inclus ou non dans le pacte. En particulier que se passera-t-il pour les collègues déjà engagés qui refuseraient le principe du pacte ?

A l’heure actuelle il n’y a pas de réponse.

Protestation contre la suppression de la technologie en 6ème

Nous avons encore une fois relayé le désarroi de nos collègues de technologie ainsi que l’aspect très anxiogène de la préparation de rentrée dans ce cadre.

Français-maths en 6ème : du bricolage

Tous les syndicats ont pointé l’aspect paradoxal de bricoler en 6ème en supprimant des moyens dans le 1er degré.

Il y a des collègues du 1er degré intéressés, on sera sur des budgets autres, ce ne sera pas pris sur le budget de la DGH.

Effets de seuil : Merdrignac

Le Directeur académique a souligné que dans le 2nd degré deux élèves en plus amenaient à supprimer ou à l’inverse à créer une division. Nous en avons profité pour contester la prévision à 58 élèves en 4ème à Merdrignac qui ferait passer le collège à 11 classes au lieu de 12 avec un Indice de Positionnement Social à 90 bien faible.

Présentation de la démographie et des effectifs prévus

Le rebond des naissances est là mais il est timide par rapport à la baisse de 14% sur 10 ans.

Les BTS souffrent d’un développement de l’apprentissage.

Sur les LP, on attend une hausse du nombre d’élèves attendus.

On a par ailleurs peu d’évolution sur le long terme de la partition entre les deux réseaux public et privé.