Une Photo du visage de notre académie l’an passé

Chaque année le rectorat nous présente le Bilan Social, riche en statistiques sur l'année précédente, permettant de comprendre qui sont les agents de notre académie et dans quelles conditions ils travaillent. Cette année, le document s'est enrichi d'un rapport de situation comparée femmes-hommes.

De moins en moins de titulaires, plus de contractuel·le·s

On constate une baisse des effectifs sur l’ensemble des catégories alors même qu’il y a eu plus de création et d’embauches d’aesh.

En revanche, on note une augmentation du nombre de contractuel·le·s en proportion comme en valeur.

La baisse du nombre de personnels médico-sociaux se poursuit (moins trois points), ces postes étant là aussi remplacés par des contractuel·le·s.

Une population vieillissante

Notre académie présente une moyenne d’âge plus élevée d’un an et demi au dessus de la moyenne nationale, sur tous les corps, enseignants compris.

Vu la précarité des aesh, découvrir que leur moyenne d’âge est de 46 ans est d’ailleurs préoccupant.

Réussite aux concours : pas facile !

En 2018-2019, il y a eu 110 postes de moins chez les PE reçus au concours.

Le CRPE rennais est de plus en plus difficile à obtenir. Cette difficulté est due au nombre de places. Ce devrait être moins le cas dans le bilan de l’an prochain car le nombre de places a été doublé cette année. L’administration explique aussi que le nombre de places réservé au bilingue breton diminue mécaniquement le nombre de places pour les mono-lingues.

Par ailleurs, ce petit nombre de places au CRPE n’a pas entraîné une baisse du nombre de places au master MEEF car les candidats bretons, s’ils ne sont pas reçus en Bretagne, sont souvent reçus dans les académies voisines.

Dans le second degré on a constaté une progression de la réussite au concours.

Sorties de carrière

Le nombre de départ en retraite est resté stable. Il sera intéressant de voir si le chiffre évolue avec l’apparition de la rupture conventionnelle.

Cependant, même s’il s’agit d’une petite cohorte, il y a eu plus de démissions dans le 1er degré l’an passé. L’administration explique qu’il s’agit souvent de démissions liées à une affectation dans un autre département.

Des indicateurs préoccupants

On note une augmentation du nombre de congés longs ainsi qu’une augmentation du nombre de congés ordinaires chez les remplaçants. Ces deux données montrent une dégradation des conditions d’exercice.

Salaires : peut mieux faire !

Malgré une moyenne d’âge plus élevée qu’au national, le salaire moyen académique est légèrement en deçà de la moyenne nationale. En cause vraisemblablement le nombre important de temps partiels.

Des profs sur les routes

Entre 2017-2018 et 2018-2019 il y a eu plus de profs affectés sur plusieurs établissements (9.1% contre 8.6%) et sur plusieurs villes (4.2% contre 3.9%).

C’est là encore une mauvaise nouvelle qui traduit une dégradation des conditions d’exercice. Deux facteurs d’explication selon nous :

  1. la diminution du volume globale horaire de certaines disciplines liée à une diminution démographique : l’horaire hebdomadaire étant faible, quand un collège perd une ou plusieurs classes, le collègue se voit souvent contraint de partir faire un complément de service ailleurs.
  2. Nous formulons l’hypothèse d’un impact de la réforme du lycée qui a affaibli certaines disciplines. Nous craignons une accentuation de ce phénomène l’an prochain avec la montée en charge de la réforme en terminale. Cette hypothèse ne pourra se confirmer statistiquement  que dans deux ans. En effet, le bilan social de l’an prochain montrera la tendance de cette année avec la montée en charge sur le niveau première. Le rectorat lui fait l’hypothèse que ces évolutions sur les lycées vont se stabiliser… Rendez-vous dans un an puis deux pour faire le bilan !

Quoi qu’il en soit, nous avons demandé un moratoire sur les suppressions de poste.

En collège, une bivalence, à condition bien sûr qu’elle soit assortie du volontariat de l’enseignant et d’une solide formation, pourrait résoudre la difficulté. L’enseignant·e devrait pouvoir avoir le choix s’il n’y a pas assez d’heures dans sa matière entre exercer sur deux, voire trois établissements, ou se former dans une valence supplémentaire. Chacun·e d’entre nous devrait pouvoir y réfléchir sereinement aussi, sans subir la pression de l’urgence et d’une gestion des ressources humaines de dernière minute.

Egalité femmes-hommes : peut mieux faire !

Les années se suivent et se ressemblent : le plafond de verre reste bien accroché !

Plus on monte dans l’échelle de salaires, moins les femmes en sont bénéficiaires. Il reste encore bien des progrès à faire par exemple du côté de la classe exceptionnelle.

Ainsi, chez les personnels de direction, les femmes sont sous-représentées dans les catégories à plus forte responsabilité (classes 4 et 5). L’administration explique que ce ne sont pas les promotions qui sont en cause, mais le trop faible nombre de candidates à ces postes.

Les femmes sont en revanche beaucoup plus représentées chez les contractuel·le·s.

Un article plus complet est en cours de préparation dans les dossiers de notre site.

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