Ce sont les conseils départementaux qui gèrent les équipements des collèges et la région ceux des lycées. Nous avons donc décidé de continuer à les interpeller pour améliorer la qualité de l'air dans les établissements scolaires bretons. Article encart Profession Education
Covid, aérosols et protections insuffisantes : notre enquête
Selon ces déclarations, 37% des collègues ne peuvent pas du tout ouvrir les fenêtres pour renouveler l’air ou seulement en partie.15% ne peuvent pas faire de courant d’air, 54% ne le peuvent qu’au prix d’une baisse rapide des températures.54% ne bénéficient pas de dispositif de ventilation.73% n’ont pas de capteurs de CO2, 88% pas de purificateurs.
Une urgence mais aussi un enjeu de santé publique à long terme
Selon Laurent Jeannin, chercheur à l’université de Cergy Pontoise, limiter la concentration de CO2 dans l’air permet de diminuer la perte d’attention et la somnolence des élèves. Il convient aussi selon de ne pas dépasser 1800 ppm pour éviter une diminution des capacités cognitives.
De l’utilité des capteurs …. Et des thermomètres !
Certes, le capteur ne permet pas d’améliorer la qualité de l’air. Mais il permet de pouvoir objectiver la situation et d’avoir un point d’appui de revendication. Vues les circonstances actuelles, s’il faut aérer très souvent et qu’il fait trop froid dans les salles de classe, objectiver à l’aide d’un thermomètre la baisse des températures peut s’avérer également utile.
Il n’existe malheureusement pas de réponse exacte de la loi pour la température minimale pour travailler. Le code du travail mentionne seulement « une température convenable » et l’obligation de chauffer les locaux en hiver.
Selon l’INRS (Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles), « un environnement est considéré comme froid pour une température de l’air inférieure à 18°C, température à laquelle se déclenchent des déperditions de chaleur »
Rappelons qu’il faut des normes en deçà de 800 ppm (mesure de volume : partie par million) pour un air sain, qu’il est médiocre entre 800 et 1000 ppm et carrément dans le rouge au delà de 1000.
Si les températures comme les mesures de CO2 deviennent trop mauvaises, il convient d’en tirer les conséquences !
Des actions syndicales pour mettre en lumière les enjeux de qualité de l’air
Un premier pas dans les Côtes d’Armor et le Finistère, ainsi qu’à la Région
Les départements des Côtes d’Armor et du Finistère ont équipé les collèges de deux capteurs par établissement, un pour le self, un pour les salles de classes. La façon de remonter les mesures des capteurs diffèrent dans ces deux départements.
Nous n’avons pas connaissance d’actions dans le Morbihan et l’Ille et Vilaine.
Le dialogue avec les mairies pour les écoles est particulièrement variable selon les maires. Nous avons interpellé la mairie de Quimper qui s’est illustré dans le presse régionale par son dédain de ces questions.
La Région d’après nos remontées d’établissement a initié une action ciblée en direction de certains lycées en recourant aux services d’une société privée, la Société Innax Energie Environnement. Il s’agit d’ accompagner des lycées dans la démarche suivante :
- sensibilisation des occupants à la problématique de la qualité de l’air intérieur
- élaboration de fiches d’auto -diagnostic
- rédaction d’un plan d’action pour améliorer la qualité de l’air intérieur
Nous avons aussi appris que le bureau, Innax avait établi un 1er rapport d’évaluation en juin 2021 dans un des lycées concernés.
Nous avons sollicité les quatre départements ainsi que la Région pour faire un point d’étape. Une audience avec la région le 28 septembre a permis de mieux clarifier la démarche entreprise. Les principes en sont d’associer les établissements au diagnostic, d’entreprendre des travaux à court et long terme. Précisions : la démarche tient compte des problématiques d’amiante et a commencé avant la pandémie. La région n’a donc pas ciblé un diagnostic des salles de restauration. C’est un angle mort qu’il s’agira à notre sens de combler.
Des actions à engager sur le long terme, des investissements à faire
- d
DE L’UTILITÉ DU REGISTRE SANTÉ SÉCURITÉ AU TRAVAIL
En attendant, on peut toujours agir.
Quand, comme l’a montré notre enquête, il n’est pas possible de faire un véritable courant d’air, voire qu’il n’est même pas possible d’ouvrir une fenêtre, ou qu’on le peut mais au prix d’une baisse trop importante des températures, alors il faut aller plus loin.
Faire une fiche RSST devient une nécessité (rappel de la procédure ici). Le CHSCT-D en aura connaissance, et les organisations syndicales auront un point d’appui pour
- repérer les endroits plus critiques que d’autres
- formuler des demandes de travaux auprès des collectivités.
- demander l’achat de purificateurs d’air.
DES ÉCOLES QUI N’AURAIENT PAS BESOIN DE PURIFICATEURS À L’AVENIR ?
La région et les départements ont réalisé de gros progrès en matière de consommation énergétique et de qualité de chauffage dans les établissements. Il est temps de faire de même en ce qui concerne la qualité de l’air intérieur.
Pour aller plus loin |
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