Le Sgen-CFDT a été reçu en audience à la DSDEN du Finistère le 20 janvier 2023. Ont été abordés les points suivants : retraites, évaluations d'écoles, carte scolaire, direction d'école, formation des directeurs, relations écoles/municipalités,
Marie-Edith Rafflegeau, Isabelle Le Du et Hervé Floc’h représentaient le Sgen-CFDT. La DASEN, empêchée, avait chargé M. Innocenti (A-DASEN) et M. Cloarec (Chef de la Division du 1er degré) de nous recevoir.
Le Sgen-CFDT souhaitait rencontrer l’administration afin de lui faire part des difficultés rencontrées par certain·es directeurs et directrices d’école notamment celles et ceux nommé·es à titre provisoire sur leur poste. Nous souhaitions également proposer des pistes de remédiation à ces difficultés.
Formation à la direction d’école
Les personnels concernés nous rapportent leurs difficultés à s’absenter pour semaine entière de leur école à l’occasion des formations. A leur retour de stage, le travail en retard s’est accumulé et il est difficile de tout gérer. La période de rentrée est toujours très dense pour la direction, nous préconisons de placer la formation à un autre moment dans l’année.
Par ailleurs, le Sgen-CFDT propose de scinder les semaines de formation en deux fois 2 jours étalés sur deux semaines plutôt que 4 jours sur une seule semaine. L’A-DASEN répond qu’il entend les difficultés et que la faisabilité de cette organisation va être étudiée. Il ajoute que la Loi Rilhac va modifier désormais les modalités d’inscription sur la liste d’aptitude à la direction d’école. En effet, il faudra valider 3 semaines de formation au préalable. Les deux semaines restantes se tiendront après la prise de fonction.
Nous évoquons également l’absence de formation continue, par exemple pour les directeurs et directrices qui n’ont pas exercé la fonction depuis plusieurs années. Le fait d’avoir suivi une formation il y a 10 ou 15 ans ne leur permet pas d’être à jour sur tous les outils à maîtriser en 2023 !
M. Innocenti nous indique que les collègues dans cette situation peuvent candidater pour bénéficier de la formation. En revanche, celle-ci ne peut leur être imposée.
L’isolement des faisant fonction
Nous déplorons ensuite que les faisant fonction n’aient pas de tuteur officiel. L’A-DASEN précise alors que les directrices référentes peuvent jouer ce rôle. Il ajoute que le sujet de la direction d’école mobilise spécifiquement 2 IEN, 3 formateurs de la Mission Formation, les 3 directrices référentes mais aussi les membres du Groupe Départemental des Directeurs.
Le Sgen-CFDT alerte sur la possibilité d’isolement liée à la fonction, notamment pour les faisant fonction. Par définition, ces personnels n’ont pas encore validé leur inscription sur Liste d’Aptitude. En cas de difficulté, la crainte de jugement de la part de la hiérarchie peut être un frein. L’A-DASEN rappelle que la capacité à rendre compte est une qualité. Il n’imagine pas que l’IEN de circonscription puisse être « squeezé » en cas de difficultés.
Priorité de nomination sur direction
Voilà 15 ans que le Sgen-CFDT demande un assouplissement des règles concernant les faisant fonction souhaitant rester sur leur poste. Il est, pour nous, humainement inacceptable que les personnels qui ont assuré la direction puissent se faire évincer de leur poste l’année suivante, sous prétexte que leur barème est insuffisant. Nous considérons que le poste de direction est un poste particulièrement exposé. Cela doit être reconnu par l’institution.
Dès lors que leur inscription sur liste d’aptitude est validée, une priorité absolue doit s’appliquer. Tous les partenaires de l’école (élus, parents, personnel municipal, etc…) sont à chaque fois stupéfaits de voir partir une directrice ou un directeur qui a parfaitement rempli sa mission durant une année (voire plusieurs, parfois !). De plus, du point de vue de l’intérêt du service, avoir une épée de Damoclès au dessus de la tête ne favorise pas la sérénité dans le travail. Au-delà des collègues, c’est bien le service public qui y perd. Les personnels à qui nous expliquons notre point de vue le comprennent parfaitement.
L’A-DASEN reconnaît que c’est du bon sens. Une réflexion va être menée sur le sujet.
Barème des PE et Ancienneté Générale de Service
Le Sgen-CFDT a bien entendu réaffirmé sa revendication d’une prise en compte de l’AGS dans le barème. Cela se faisait jusqu’en 2019, aucune raison de ne pas y revenir ! L’abandon de l’AGS pénalise les personnels qui changent de fonction publique ou de ministère. Il n’est pas possible de vanter les mérites de la mobilité sans permettre aux personnels concernés de conserver leur ancienneté.
La règle dans le Finistère s’applique en cohérence avec les Lignes Directrices de Gestion académiques. L’Administration nous rappelle donc prendre en compte uniquement l’ancienneté dans l’Education Nationale. C’est évidemment insuffisant pour nous et cela lèse de nombreuses personnes.
Evaluation d’écoles
Face à de nombreuses réactions et interrogations légitimes de collègues, le Sgen-CFDT souhaite faire le point sur la mise en oeuvre des évaluations d’école dans le Finistère. L’Administration nous précise tout d’abord que l’évaluation d’école est obligatoire et ne peut donc pas être refusée par l’équipe. Les directeurs concernés bénéficieront d’une formation spécifique.
Un calendrier des évaluations d’école pour 5 ans a été établi par les IEN de circonscription. L’Administration accorde 6 heures sur les 18 heures d’animations pédagogiques. Le Sgen-CFDT estime le temps nécessaire au triple ! L’A-DASEN indique que les écoles qui passeront dans les années à venir devraient bénéficier de plus de temps que cette année pour préparer leur évaluation.
Les IEN chargés de ces évaluations ont reçu une formation spécifique également. La consigne donnée par la DASEN est la bienveillance. L’A-DASEN précise que ce n’est ni un regard critique, ni un classement d’écoles.
Seul l’auto-positionnement est obligatoire. Les parents et la municipalité peuvent être sollicités mais ce n’est pas une obligation. C’est l’IEN en charge de l’évaluation qui prendra contact avec eux, la cas échéant. Les évaluateurs ne vont pas dans les classes et ne demanderont aucun autre outil que l’auto-positionnement.
Relations Ecoles/Mairies
Le Sgen-CFDT analyse les relations conflictuelles entre certaines mairies et les équipes d’écoles comme devenant préoccupantes. Nous notons surtout une méconnaissance des élus du fonctionnement de l’école. De ce fait, certaines municipalités sont très intrusives et cela est évidemment mal vécu par les personnels Education Nationale. L’A-DASEN précise qu’il ne faut surtout pas rester isolé dans un conflit et que la hiérarchie est là pour aider. Du reste, la Directrice Académique tient à ce que les situations lui soient remontées. Le Sgen-CFDT pose la question de l’octroi de la protection fonctionnelle qui met parfois beaucoup de temps à être effective. Les personnels ont besoin de se sentir soutenus ! L’Administration nous répond qu’une accélération est à l’étude.
Grève et retraites
Le Sgen-CFDT s’interroge sur la légalité de devoir indiquer le NUMEN sur le formulaire de déclaration d’intention de grève. Pour nous, c’est un identifiant à usage personnel qui n’a pas vocation à être communiqué. L’Administration va vérifier.
Le report de l’âge légal à 64 ans nous mène droit dans le mur. On va avoir de plus en plus de collègues n’ayant été que PE et ne pouvant prétendre à la prise en compte de services actifs. Plus de choix possible donc pour la plupart des collègues chez qui la fatigue s’installe : il faudra aller bien au-delà de l’âge de départ moyen actuel qui comprend encore un certain nombre d’ex-instituteurs.
De plus, l’efficacité de l’enseignement peut s’en trouver affecté. Moins d’énergie, moins de patience et les élèves en pâtissent. Quel est le taux de service effectif pour les PE actuellement âgés de 61, 62, 63, 64 ans et encore officiellement en poste ? Combien sont en arrêt de travail long ?
L’administration va chercher des éléments de réponse à notre questionnement.
Intervention des PE en 6ème
M. Innocenti ayant un impératif avant la fin de notre audience, il n’aura pas pu nous répondre sur le dernier point que nous souhaitions lui soumettre. Celui du soutien en maths et français au collège (au détriment de la technologie).
Nous aurions pourtant aimé savoir si le ministre a conscience des difficultés qu’il va rencontrer dans la mise en œuvre de sa géniale idée ? Nous souhaitions des précisions concernant les modalités ? Quelle tranche horaire pour l’intervention des PE ? Le volontariat prévaut-il ? Qui sera concerné : chaque Prof des écoles ou seulement les PE de C3 ? Quelle rémunération : heures supplémentaires effectives, heure supplémentaire annuelle, indemnité pour mission particulière (IMP)? Beaucoup de questions en suspens…