Une délégation intersyndicale a été reçue le 1er mars par la DASEN au sujet de la disparition de l'enseignement de la technologie en 6ème. Les personnels titulaires seront (relativement) préservés mais beaucoup d'incertitudes demeurent...
Une audience intersyndicale
Le Ministre a annoncé la fin de la technologie en 6ème courant janvier. Cette annonce inattendue a plongé nos collègues de Technologie dans le désarroi et l’inquiétude. Au nom de l’intersyndicale du Finistère, le Sgen-CFDT a sollicité une audience avec la DASEN suite à la demande portée par un collectif d’enseignant·es de Technologie réclamant des réponses à leurs multiples questions.
Participaient à cette audience : le Sgen-CFDT, la CGT Educ’action, la FNEC-FP-FO, l’UNSA Education et Sud Education ainsi qu’une enseignante de technologie à l’origine de cette demande. La FSU était excusée.
Nous avons été reçu·es par Mme Esnault (Directrice académique), Mme Baggio (Secrétaire générale de la DSDEN) et Mme Kerouredan (cheffe de la DIV 2).
Le Sgen-CFDT a dénoncé la forme de l’annonce ministérielle, une nouvelle fois par média interposés. Et surtout sans que le projet ne soit suffisamment réfléchi pour donner lieu à des réponses immédiates aux multiples questions qu’il engendre. Le Sgen-CFDT a également alerté sur les lourdes conséquences psychologiques qui se manifestent déjà chez certains de nos collègues. La DASEN se montre préoccupée par nos remontées et s’engage à en faire part au Recteur.
Pour lancer l’échange, la délégation lit une motion présentée au dernier CA d’un établissement. La DASEN nous remercie pour cette synthèse qui pose le problème dans son ensemble. Elle entend et comprend bien nos craintes, mais n’a malheureusement pas plus d’informations que nous. Elle relaiera nos questions au Rectorat.
Préparation de la rentrée prochaine
Il y aura, sur le seul Finistère, 280h en moins en besoin (soit environ 15 ETP) en raison de la réforme et de la baisse des effectifs… L’administration était très inquiète à l’idée de ne pas trouver suffisamment de BMP pour protéger au moins les titulaires…
10 postes étant vacants (dont 7 dans le nord Finistère), 4 ont été supprimés pour en faire des BMP, limitant ainsi l’effet RH sur les titulaires.
25 d’entre eux seront en sous-service à la rentrée prochaine (contre 16 cette année). La DIV2 a réussi à trouver un complément de service pour tout le monde. Chaque chef d’établissement en a connaissance. Ce complément est à signer pour le 7 mars. S’il est refusé, cela entraînera une mesure de carte scolaire.
La délégation a souligné le fait qu’il était très difficile de signer aujourd’hui dans l’urgence un complément de service alors que les DGH n’ont pour l’instant pas été votées et qu’elles ont été établies sans aucun texte officiel. Des ajustements seront possibles à la marge en juin. La cheffe de la DIV2 indique la possibilité, lorsque les personnels signent leur complément de service, de préciser sur la feuille un intérêt éventuel sur un autre BMP (sans aucune garantie bien sûr). Il y a un groupe de travail le 15 mars et il est donc important qu’elle ait les retours sur les compléments pour le 7 mars au plus tard.
En cas de problème pour les BMP, il faut passer par le chef d’établissement pour faire remonter (sans tarder !!!) la difficulté à la DIV 2 qui essaiera de trouver une solution.
Des tensions en perspectives…
Comment gérer ces changements et leurs répercussions dans la vie des établissements ?
L’instauration d’heure de « soutien » en maths et français n’est pas sans poser problème. Qui pour assurer ces heures dont les PE, initialement pressentis, ne voudront probablement pas ? Certains établissement ont déjà proposé des heures aux enseignant·es de techno. Les collègues de maths et français ne sont pas forcément d’accord…
De plus si on assiste à un renforcement de la techno au cycle 4 sous quelle forme aura-t-il lieu ? Faudra-t-il enlever à nouveau des heures dans une ou plusieurs disciplines pour « faire de la place » à la techno ?
Autre conséquence potentielle, qui va prendre en charge les missions de RUPN ? Ce sont souvent les enseignants de techno. Avec des services partagés et des heures supplémentaires parfois, difficile de continuer. D’autant que la motivation en prend un coup quand du jour au lendemain le ministre change les conditions d’exercice !
Nous avons aussi bien sûr évoqué la situation des personnels contractuels, mais malheureusement nous n’avons obtenu aucune réponse… Les postes seront proposés comme habituellement… Mais on sait déjà qu’il y aura moins de besoins. Rien de bien rassurant…
Pour information, une dizaine de collèges ont tenté de faire figurer malgré tout un temps d’enseignement de techno en 6e dans la DGH et ont été retoqués.
L’entretien a été très cordial et a duré 2h. L’administration a été à l’écoute. Elle s’engage à revenir vers nous dès que des informations plus précises descendront du ministère. Une rumeur parle de mi-mars. La fin de l’incertitude ou le début d’une nouvelle période de questionnements ? L’avenir proche nous le dira.