Bilan académique de rentrée 2016

Le Sgen-CFDT Bretagne est intervenu au CTA (Comité technique académique) de rentrée 2016 pour alerter sur les effectifs des écoles en Ille et Vilaine, la réforme de l'évaluation des PE, la réforme du collège et la communication numérique.

Bilan académique de rentrée 2016Alerte sur le nombre d’élèves par classe dans les écoles d’Ille et Vilaine

Nous tenons lors de cette intervention à souligner, pour ce qui relève de l’ordre du jour, une situation qui nous inquiète, celle des conditions de travail des professeurs des écoles d’Ille et Vilaine. En effet, les évolutions démographiques contrastées des différents départements bretons, et la situation singulière de l’Ille et Vilaine accentuent la divergence des P/E.

Une attention particulière doit être demandée au Ministère à ce sujet. Nous réitérons notre demande exprimée lors du CTA de janvier, d’un groupe de travail sur la répartition des moyens 1er degré au sein de l’Académie.

 

Lettre ouverte aux IEN sur les inspections

Par ailleurs Monsieur le Recteur nous vous avons adressé le 9 novembre une demande relative à l’évaluation des enseignants des écoles, cette demande est restée sans réponse.

Nous adressons donc ce jour une lettre ouverte aux IEN de Bretagne, dont nous vous donnons copie.

Notre demande est simple : nous souhaitons que les inspections soient faites uniquement en direction des collègues qui sont concernés par les rendez-vous de carrière des nouvelles modalités d’évaluation des personnels.

 

La mise en oeuvre de la réforme des collèges c’est aussi l’actualité de cette rentrée

Nous sommes surpris de ne pas voir dans cet ordre du jour, de point sur la réforme des collèges. M. le Recteur nous a certes dit que puisque c’était la loi elle serait appliquée, pourtant sa mise en place complète demandera du temps et un suivi de l’institution.

Nous sommes toujours demandeur d’un bilan sur ce qui fonctionne ou pas, sur les besoins de formation, sur les implantations d’enseignement de l’allemand dans les écoles. Nous souhaitons également rappeler notre demande de voir les seuils d’ouverture de 6ème être ramenés à 28 élèves au lieu de 30 (23 au lieu de 25 en REP). Sans oublier un retour à une dotation hors DGH pour les options breton/gallo devenues enseignement de complément.

Pas de point sur la réforme du collège alors qu’elle a concerné la majorité des collègues de l’Académie directement ou indirectement par le biais des journées autour du numérique. Le Sgen-CFDT a été partiellement entendu et vous remercie M.le Recteur d’avoir banalisé une demi-journée. Il a été entendu également quand il a demandé que soit renforcé le dispositif d’accompagnement des formations pour les personnels des écoles et des collèges des cycles 3 et 4. Par contre vous n’avez pas pris en compte l’impératif d’anticipation, pourtant également souligné par la majorité des organisations syndicales en juin. C’est sans doute le principal défaut du dispositif puisqu’il a mis en tension toutes les catégories de personnels.

Cette tension a généré de l’insatisfaction si l’on en croit les retours de nos adhérents.

Une volonté d’uniformisation associée à l’usage des moyens de communication numériques nous semble être la source de ces tensions.

Le choix du rectorat a été (faute de moyens nous en convenons) de ne pas respecter la parole ministérielle qui voulait que tous les enseignants et CPE de collège reçoivent trois journées de formation aux outils numériques. Ces 3 jours de formations se sont transformées en animation pour 2 d’entre elles. Pourquoi ne pas avoir laissé chaque collège et ses écoles de rattachement définir si le thème proposé était le plus judicieux ? Cela aurait évité bien des réunions vides de sens et donné le sentiment aux collègues qu’on tenait compte de leur surcharge de travail. Cela aurait aussi donné plus de marge de manœuvre pour les animations des réunions des professeurs des écoles des cycles 1 et 2.

 

Une réflexion à mener sur la communication numérique du rectorat

Au delà de cet aspect, les modalités de communication (très tardive) de la date de ces journées autour du numérique témoignent de l’absence de prise en compte des conséquences de la communication numérique sur l’organisation des services, et par conséquent sur les conditions de travail des personnels. Sans les outils numériques qui permettent de savoir que ce qui est posté arrive la seconde d’après, le rectorat n’aurait-il pas davantage anticipé l’annonce de la date de la première journée ? En prévoyant l’aléatoire des délais postaux de livraison de la mallette préparée pour la réunion, en anticipant sur les délais d’impression des documents de cette mallette au rectorat, sur la mise sous pli, en prévoyant des appels téléphoniques pour rappeler les différents acteurs de cette journée…

Le CTA compétent sur la question des évolutions technologiques (article 34 du décret 2011-184 paru au JO du 17 février 2011) ne s’est jamais penché sur le sujet des conséquences du numérique sur l’organisation des services.

Pourtant elle nous semble être centrale dans les conditions de travail des personnels aujourd’hui, qu’il s’agisse des personnels concernés par les trois journées sur le numérique mais aussi au quotidien par les personnels de direction (qui se sont fortement mobilisés en raison de leurs conditions de travail en cette rentrée), par les directeurs d’écoles, les administratifs et au fond toutes les catégories de personnels.

Nous sommes tous, personnels de l’Education nationale, submergés par les messages professionnels avec des informations non triées, sans hiérarchisation. Et nous sommes nous-mêmes émetteurs d’une partie de ces messages.

M. le Recteur, mesdames et messieurs les représentants des organisations syndicales, le Sgen-CFDT Bretagne souhaite la mise en place d’un groupe de travail sur la communication numérique.

Il pourrait réfléchir à la façon d’assurer une coordination des émetteurs d’informations ( rectorat et ses services, DSDEN, IEN, etc), aux modalités de hiérarchisation des demandes émanant des divers services, etc. Une formation pour les émetteurs à l’écriture numérique comme les titres de messages, mais pas seulement, nous semble à étudier.

Il devrait se pencher sur la poursuite de l’amélioration des ENT (pourquoi pas un onglet « dernières publications » pour les directeurs d’écoles par exemple), sur la prise en compte du récepteur des demandes et pas seulement de l’émetteur lors d’un envoi. Il pourrait étudier l’opportunité de faire un retour sur les résultats des enquêtes envoyées à celui qui l’a renseignée.

Il nous semble aussi nécessaire de tenir compte de la transformation rapide des outils numériques et des moments de formation et d’information que cela suppose.

Quels que soient les choix qui pourraient in fine être retenus, le droit à la déconnexion, revendiqué par la CFDT à son Congrès de Marseille, et maintenant inscrit au code du travail par la loi travail doit s’appliquer aussi pour les personnels de l’Education nationale selon des modalités à définir. L’UBO l’a déjà mis en place, il n’y a donc pas de raison que cela ne puisse pas se faire hors de cette université.

L’outil informatique peut permettre la collaboration, l’échange mais conçu de façon verticale et descendante il tend à déshumaniser les relations. Il vous faut, M.le recteur, en tenir compte.