CAPA agrégé.e.s classe exceptionnelle 12 février 2018

Lors de la CAPA des agrégé.es de pour l'accès à la classe exceptionnelles, les élues du Sgen-CFDT se sont exprimés en préambule. Vous trouverez ici cette déclaration ainsi que le compte-rendu de cette réunion. Quel intérêt? Quelles limites de la classe exceptionnelle?

Que dire de la classe exceptionnelle?

Une reconnaissance pour les agents

L’Etat doit mieux reconnaître les qualifications, les compétences et l’engagement des agents publics. C’est pourquoi la CFDT a participé activement aux négociations sur le PPCR et a paraphé le protocole.

Pour le Sgen-CFDT, la création d’un 3ème grade est un progrès pour tous les personnels de la filière enseignante. En effet, ce grade, à accès fonctionnel pour 80 % des promus, va permettre de reconnaître l’engagement dans des fonctions particulières et, pour 20 % des autres promus, l’engagement des enseignants au cours de leur carrière.

Des améliorations à apporter

Pour les candidats au vivier 1, le Sgen-CFDT déplore que la durée effective des services effectués dans la fonction éligible, tout particulièrement en éducation prioritaire, ne soit pas indiquée.

De même, il n’apparaît pas dans les documents préparatoires, dans le cas d’une affectation en lycée, s’il s’agit d’un poste en BTS ou dans le secondaire. Ainsi, il est plus difficile de distinguer l’équilibre souhaitable entre le supérieur et le secondaire. Il semblerait qu’il n’y ait presque pas de collègue du secondaire dans le vivier 1.

Par ailleurs, il nous semble deux fois injuste que les années de formation à l’ESPE des professeur.e.s qui sont en service partagé avec le Secondaire ne puissent être comptées. D’une part, ils sont affectés dans le Secondaire mais payés sur des moyens universitaires. D’autre part, leur enseignement auprès des futur.e.s enseignant.e.s a une valeur pédagogique qui apparaît d’autant plus précieuse qu’ils transmettent leur expérience au quotidien de l’enseignement. L’obtention du CAFA (qui n’existe que depuis 3 ans) comme condition d’éligibilité lèse tous les collègues qui s’investissent depuis des années comme formatrices et formateurs.

Nous déplorons également, qu’au niveau de la parité, pourtant souhaitée par tous, il n’y ait, sur les 25 premiers éligibles du vivier 1, que 9 femmes contre 16 hommes. Ce serait pourtant le moment de contredire un peu le plafond de verre noté par les sociologues entre secondaire et supérieur. On remarque d’ailleurs que dans le vivier 2, l’inégalité se réduit : sur les 20 premiers éligibles, on trouve 8 femmes et 12 hommes.

Enfin pour les deux viviers, nous sommes attentifs à l’ancienneté : que la classe exceptionnelle couronne une carrière et que des candidats promus ne soient pas trop jeunes, ce qui bloquerait le système puisque l’accès sera limité à 10 % du corps.

Compte-rendu de cette CAPA des agrégé.es à la classe exceptionnelle

Le recteur a ouvert la séance en rappelant les enjeux de la commission. Il a ensuite donné la parole aux représentants du Snes-FSU (un représentant et un expert) pour une déclaration liminaire, puis à la représentante du Sgen-CFDT.

Combien d’éligibles du Vivier 1?

60 noms sur 590.

Les 60 noms proposés pour la commission nationale sont les 15% qui ont l’avis « Très exceptionnel » et les 25% l’avis « Très satisfaisant » (ces pourcentages suivent les directives nationales) : le dernier a 108 points.

La répartition a suivi celle des disciplines dans l’Académie.

L’équilibre entre supérieur et secondaire est en faveur du supérieur : 52% contre 48%, et bien plus si on considère, contrairement au recteur, que les professeurs en classe prépa sont plus du supérieur que du secondaire.

Quelle reconnaissance de l’exercice en Education prioritaire?

L’objectif initial de créer une classe qui récompense d’abord les professeur.e.s engagé.e.s dans les collèges d’éducation prioritaire, est complètement dévoyé. Le vingtième et dernier avec l’avis « excellent » (158 points) est un professeur de collège qui a obtenu l’agrégation par liste d’aptitudes : il représente l’exception et comme « l’excuse » d’un système d’appréciations extrêmement élitaire.

Maintien du déséquilibre homme/femme

L’équilibre entre femmes et hommes est respecté à la lettre, de façon très conservatrice : 20 femmes contre 40 hommes. C’est à peu près le déséquilibre que l’on relève dans le Supérieur. Le recteur a donc entériné ce déséquilibre et n’a pas du tout essayé de faire progresser les lignes.

Le souhait des deux syndicats que la classe exceptionnelle, qui sera limitée dans quelque six ans à 10% du corps, soit en priorité attribuée à ceux qui partent en retraire, a été peu été écouté. 26 sur les 60 noms proposés sont nés après 1960. Ils partiront à la retraite dans quatre ans à douze ans.

L’unique chose obtenue par les syndicats est l’échange, dans une même discipline, entre une appréciation « exceptionnelle » d’un professeur né en 1964 et une appréciation « satisfaisante » d’un professeur né en 1953 !

Toutes les autres demandes ont été refusées même quand l’expert du Snes-FSU soulignait qu’un changement de classe pour certains professeurs qui venaient de changer d’échelon, n’amènerait aucun gain au niveau du salaire dans l’année à venir.

Combien d’éligibles du Vivier 2?

Afin que 20% du vivier 2, (contre 80% pour le vivier 1) puissent accéder effectivement à la CE, il a été entendu que les noms qui se trouvaient dans les 2 viviers, étaient retirés des calculs du pourcentage.

23 noms ont été retenus dont 6 avec l’appréciation « Excellent » et les autres « Très satisfaisant ». Le dernier a 135 points et est de 1957. Seuls 4 sont nés après 1960 et on compte 12 femmes.