Carte des spécialités dans l’académie de Rennes à la rentrée 2021 : de vrais choix ?

Pour la troisième année les établissements, en fonction des choix des élèves et des projets des équipes, proposent des spécialités que le rectorat ratifie ou non. Quelles sont les nouveautés pour la prochaine rentrée ? Peut-on s'en satisfaire ? Le point pour 2021.

Carte des spécialités ou navigation à vue en Bretagne ?

Soulignons tout d’abord la difficulté d’avoir une politique qui s’inscrit dans la durée. La spé breton est arrivée en retard la première année de la réforme malgré les observations des organisations syndicales. Puis nous avons connu l’an dernier les modifications sur l’anglais, là encore nous avions pointé du doigt les difficultés d’un programme très littéraire.

Nous voilà avec une nouvelle spé qui peut encore modifier la donne.

Nous avons souligné la difficulté de ressources humaines que cela implique mais aussi la complexité des choix qui s’offrent aux familles. Le grand oublié de la réforme, c’est l’accompagnement personnalisé. Et les marges sont bien insuffisantes pour faire un accompagnement à l’orientation qui ne renforce pas les inégalités sociales. En l’absence d’une politique volontariste en la matière, les inégalités ne peuvent que se reproduire.

Des moyens insuffisants pour l’orientation

En effet, l’an prochain le rectorat dispose seulement de 157 postes de Psy-EN EDCO. La mesure proposée consiste à retirer un demi-poste sur le DCIO de Rennes afin de l’attribuer au remplacement. Il y a 18 postes de DCIO et 139 de Psy-EN, malgré les besoins…

Vote sur l’orientation : 5 votes contre, 4 abstentions

Nouvelle spécialité EPS à la rentrée 2021 : où ?

10 établissements ont posé une candidature pour la nouvelle spécialité EPS, 8 dans le pubic, 2 dans le privé. Afin de maintenir un équilibre sur le territoire, le rectorat en a retenu deux  : celle du Lycée Joliot Curie et celle du lycée Lesneven à Brest.

Rappelons tout d’abord que ce sont les IPR qui ratifient ou non les demandes, comme cela s’est fait pour la spé NSI au démarrage.

Nous étions déjà intervenus pour la situation particulière de Joliot qui subit une double peine : la concurrence du nouveau lycée de Liffré, la perte de vitesse des séries technologiques. Or Joliot Curie ne bénéficie pas des dispositifs de soutien réservés aux petits établissements. En effet, il faut 6 divisions au maximum en 1ère pour en bénéficier.

Tout ce qui pourrait renforcer l’attractivité de cet établissement est donc bienvenu. Nous avons par ailleurs demandé un retour pour les établissements qui ont essuyé un refus d’ouverture de leur spé. M. CANEROT, secrétaire général, a précisé que la lettre de réponse aux demandes de toutes les spé allait être enrichie afin que les établissements n’aient pas juste un oui ou un non.

Retard pour l’anglais monde contemporain

En février, il n’y avait pas de nouveaux établissements demandant la spé LLCER anglais monde contemporain  sur les documents de travail. Nous en avons appris la cause : un bug dans les remontées informatisées. Le process sera donc revu.

 

ouverturespé2021

Inquiétude pour la diversité linguistique

Nous avons redit notre inquiétude pour la diversité linguistique. Les LV3 qui ont perdu les heures d’option, tout particulièrement l’italien, paient un lourd tribu. Cela créé des situations incohérentes et très préoccupantes pour nos collègues. L’exemple du bassin de Guingamp est symptomatique : voilà un secteur  qui fonctionnait bien. On mesure à présent les effets de la suppression – contre laquelle nous nous étions élevés, en vain ! – de l’option au lycée Pavie sur les deux collèges du secteur. Nous sommes confrontés à une politique versatile qui va à l’encontre des besoins s’inscrivant dans la durée. Les bilangues de continuité n’ont de continuité désormais que leur nom. D’ailleurs, on n’évoque plus guère que le mot de bilangue.

 

 

Le paradoxe des maths

Notre académie est celles de qui comptabilisent le plus de choix d’élèves pour la spé maths. Pourtant depuis deux ans, un nombre important de postes est supprimé (solde négatif de 33 postes sur deux ans). Que les mathématiques soient réservés à celles et ceux qui veulent vraiment embrasser une carrière scientifique peut sembler légitime. En revanche, diminuer encore le nombre de postes risque d’aggraver la crise de recrutement que cette discipline connait déjà.

VOTE : 9 abstentions (dont celle du Sgen-CFDT Bretagne)

Explications : s’opposer aux choix des équipes ne serait pas légitime. Mais peut-on soutenir un processus qui ne garantit pas des choix véritables pour les familles ?

Spé NSI : effet de mode ?

Après avoir ouvert au compte-goutte au démarrage, le rectorat a ouvert les vannes. Il s’agissait d’avoir la ressource humaine validée par les corps d’inspection. Désormais, on compte 45 LGT sur 59 à la proposer aux élèves, soit 76% des établissements. Il est trop tôt pour savoir si cette spé fera le plein, il faudra le vérifier lors du comité de suivi en décembre prochain.

Nouveauté à venir pour les métiers du sport en LP : le BPJEPS

Le Brevet professionnel de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport ou BPJEPS est un diplôme de niveau IV qui a été créé en France en 2001 par le Ministère français chargé de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport, et enregistré au Répertoire National des Certifications Professionnelles (RNCP).

La formation en alternance permettant l’obtention de ce brevet était jusqu’à présent payante. (l’essentiel sur ce cursus de métiers du sport sur le site de l’Onisep)

Ce brevet serait donc désormais accessible gratuitement en lycée professionnel et ouvert à l’ensemble des 1ères de bac pro sous la forme d’une unité facultative, une mention complémentaire des métiers du sport. Le déploiement se ferait progressivement dans 2 à 4 établissements dans le public comme le privé.

Les critères retenus pour la sélection des LP le proposant pourraient tenir compte de l’engagement des équipes, des équipements sportifs, du dynamisme des partenariats avec les association locales.

Toutes ces informations sont en attente d’une confirmation au B.O.