CDEN du Finistère 13 mars 2023

Le Conseil Départemental de l'Éducation Nationale, boycotté une première fois, s'est finalement tenu ce lundi 13 mars 2023, sans besoin de quorum. Le Sgen-CFDT y est resté pour porter notamment des demandes concernant l'école inclusive, susceptible de concerner tous les personnels.

En l’absence des autres organisations syndicales qui ont quitté la salle après avoir lu la leur, le Sgen-CFDT fait lecture de sa déclaration préalable, tournée vers l’inclusion et ses effets parfois (très !) négatifs pour les personnels. Nous avons également une pensée pour Agnès Lasalle, enseignante mortellement agressée par l’un de ses élèves.

En réponse à notre déclaration, le Préfet informe le CDEN qu’une cérémonie d’hommage à Agnès Lasalle s’est tenue en préfecture (en l’absence des organisations syndicales). À cette occasion, il a été fait état de l’engagement des enseignant·es, malgré des conditions parfois difficiles.

Un représentant des maires atteste que l’inclusion a ses limites. Certains élèves très difficiles ne sont pas accueillis dans les bonnes conditions.

La DASEN atteste que des enfants en crise c’est compliqué, vraiment. Elle précise qu’il lui arrive en dernier recours de prononcer une déscolarisation temporaire, dans l’intérêt de tous. 

Rentrée 1er degré

Les prévisions pour le Finistère affichent 723 élèves en moins. En conséquence, le Recteur impose de rendre 35 postes.

Pour point de comparaison, on compte 19 000 élèves de moins en Bretagne depuis 2010 dont 9 000 pour le Finistère.

Il y aura 383 écoles à la rentrée 2023. 40 % d’entre elles compteront 4 classes ou moins.

9 filières bilingues ouvriront, si les effectifs annoncés sont concrétisés.

Il faut remonter à 2012 pour « dépasser » le record de fermetures du département. 40 postes furent supprimés cette année-là.

Enseignement bilingue

Longtemps, un « traitement de faveur » en bilingue a prévalu par rapport au monolingue. La DASEN s’est vite aperçue que préserver une filière par rapport à une autre en ne fermant pas dans l’une la même année qu’on ouvre dans l’autre, c’est intenable. Elle souhaite l’équité. Elle souhaite ne pas avoir d’élèves différents selon qu’ils soient en monolingue ou bilingue. Par ailleurs la DASEN affirme qu’elle n’acceptera pas que le breton soit un sujet clivant.

De son côté, une fois de plus, le Sgen-CFDT souhaite qu’une attention particulière soit apportée à toute ouverture de filière bilingue. En effet, l’expérience montre que le choix de l’implantation est important. Une filière bilingue à classe unique qui végète au milieu d’une école monolingue n’est pas forcément judicieux pour l’enseignant qui la mène comme pour les élèves. Le Sgen-CFDT recense au moins deux filières qui restent dans cette situation malgré plusieurs années d’existence.

Moyens de remplacement et fermetures annulées

251 remplaçants officient cette année. Ils seront seulement 1 de plus l’an prochain. Même si 4 créations de postes devaient augmenter la brigade, l’annulation de plusieurs fermetures empêche finalement la DASEN d’augmenter davantage les moyens de remplacement. Par ailleurs, 15 postes – un par circonscription – alimenteront une brigade départementale destinée à assurer les remplacements de formation (notamment CAPPEI et direction).

Les 3 fermetures annulées concernent les écoles de Rédéné, Clohars-Carnoët (maternelle) et Santec.

« Classes dehors » et projets innovants

Certaines écoles mettent en avant leurs « classes dehors » pour tenter d’éviter une fermeture. La DASEN précise qu’elle regarde surtout la taille de l’école, la zone, les effectifs par classe. Les projets ne doivent pas constituer un « bon point ». Dans un autre registre, les projets  » Notre école faisons-la ensemble » peuvent recevoir de 1 000 à 53 000 euros ! La procédure est la suivante : d’abord, examen des projets par la direction académique. Ensuite, accompagnement en circo ou CPD selon projet. Enfin, le CARDIE prend le relai si le projet est particulièrement innovant.

Autres précisions sur les mesures envisagées

Le Sgen-CFDT souhaite savoir où en est la situation de l’école de Penzé dont le redéploiement des postes apparaît dans le projet. 

La DASEN précise n’avoir pris aucune décision de fermeture d’école contrairement à ce qui circule parfois. Elle rappelle par ailleurs que ce sont exclusivement les communes qui peuvent décider une fermeture d’école. Concernant Penzé, les expertises sont encore en cours. Le transfert des postes envisagé dans les mesures de carte scolaire est uniquement fait pour permettre aux enseignantes de bénéficier d’une bonification.

Les effectifs des différentes écoles concernées se situent après fermeture autour de 24 par classe en moyenne. Ce chiffre guide les décisions car les classes de cycle 2 doivent plafonner à 24. Le Recteur est attentif au 24 en GS, CP et CE1, y compris dans le privé.

Deux questions du Sgen-CFDT auxquelles la DASEN ne sait pas répondre !  😉

Le Sgen-CFDT demande ensuite à la DASEN pourquoi les 2 postes d’enseignants référents sont financés sur le budget 1er degré. En effet, les référents s’occupent de tous les élèves jusqu’à l’enseignement supérieur… La DASEN avoue ne pas savoir répondre mais elle s’engage à se renseigner auprès du rectorat.

D’autre part, l’Adjoint 1er degré à la DASEN affirme que les 2 ans pourront fréquenter massivement nos écoles malgré les fermetures.

Le Sgen-CFDT demande à connaître le taux de scolarisation des 2/3 ans cette année scolaire. Il rappelle que jusqu’à 72 % de cette classe d’âge fréquentait l’école il y a 20 ans. Ce taux est en diminution depuis… De fait, ça a été la variable d’ajustement. L’absence de structure d’accueil partout oblige pourtant les familles à se tourner vers l’école publique (ou privée en fonction des capacités d’accueil !). Le Sgen-CFDT souhaite que l’école publique conserve des marges de manœuvre permettant l’accueil des tout petits !

La DASEN reconnaît ne pas avoir la réponse à notre question cette fois encore ! Ses services renseignent toutefois partiellement le CDEN puisqu’en octobre 34% d’enfants de moins de 3 ans fréquentaient l’école.

La carte scolaire est soumise au vote (à bulletins secrets à la demande de certains membres du CDEN sans qu’on sache qui…) Le résultat fait apparaître 7 voix contre, 8 pour et 2 abstentions. Pour sa part, le Sgen-CFDT a porté ses 2 voix en contre.

Mesures arrêtées carte scolaire 2023-2024

Rentrée 2nd degré

Le niveau collège comptera 117 élèves en moins au global.

Il accueillera 23 382 élèves, ulis compris (en baisse de 129)

782 élèves fréquenteront une classe de SEGPA (soient 12 élèves de plus que cette année)

Le lycée verra 11 304 élèves à la rentrée.

Les LP concerneront 4 335 élèves dont ulis, soient 57 de plus.

2 dispositifs ULIS sont créés (Anna Marly Brest ainsi que Huelgoat), portant à 46 % les collèges bénéficiant d’un dispositif ULIS.

Enfin, une UPE2A ouvrira au collège de l’Iroise à Brest (5ème sur Brest)

Élection DDEN et action du Conseil Départemental

4 Délégués Départementaux de l’Education Nationale présentent leur candidature. Leur nomination est validée par le vote du CDEN : 6 abstentions, 10 votes favorables. Le Sgen-CFDT a apporté ses 2 voix aux DDEN.

Avant la fin du CDEN, le Sgen-CFDT relance la Vice-Présidente du Conseil Départemental qui n’a pas fait entendre sa réponse à la question posée en filigrane dans notre déclaration préalable : que peut faire le conseil départemental pour mieux épauler les familles des élèves qui dysfonctionnent ?

Mme la Vice-Présidente note que le Conseil Départemental accompagne déjà ces familles via la protection de l’enfance. Elle reconnaît par ailleurs que les écoles sont parfois fortement perturbées. La Vice-Présidente confirme également que l’ouverture de places en Maison d’Accueil Spécialisée pour jeunes adultes handicapés libéreront des places en IME pour les plus jeunes… Enfin, le Conseil Départemental va également travailler sur la revalorisation des travailleurs sociaux.