Contrôle Continu en janvier ou saut d’obstacles ?

Les Epreuves Communes du Contrôle Continu, appelées E3C, vont bientôt commencer. Le rectorat, questionné en décembre, a apporté quelques réponses techniques....mais laissé bien des questions en suspens. Faut-il boycotter ces épreuves ? Les annuler ?

Pour un vrai contrôle continu et pas un saut d’obstacles….

Lors du dernier comité de suivi, nous avons rappelé notre revendication.

Nous sommes pour un vrai contrôle continu permettant aux enseignants de faire leur travail : évaluer pour permettre aux élèves de savoir où ils en sont et progresser.

Le problème est que le ministère n’a pas fait de choix clair entre examen final et contrôle continu. Les E3C s’apparentent donc plus à des mini examens comparables pour les élèves comme les enseignants à des sauts d’obstacles.

Les boycotter, comme le suggèrent certain·es, serait dommageable aux élèves. C’est une posture que nous ne pouvons soutenir. Notre fédération a d’ailleurs rappelé les conséquences d’un boycott et vient de lancer, au 10 janvier, de façon intersyndicale un appel à annuler la première série d’épreuves.

Force en effet est de constater que la première série pourrait poser bien des problèmes ! Il serait temps que le ministère écoute enfin pour laisser le terrain libre de s’organiser….

 …. qui nécessite du temps de concertation

Comme pour de nombreux points dans la mise en place de cette réforme, l’absence d’anticipation crée d’importants problèmes d’organisation.

Cela dénature totalement la prise en charge pédagogique. Comment faire de la remédiation et de l’accompagnement de formation des élèves dans un tel contexte ?

Certes les enseignants ne veulent pas stresser leurs élèves, mais il est impossible de ne pas banaliser des plages horaires d’au moins trois heures, étant donné qu’il faut respecter les élèves dont la préconisation liée à un handicap prévoit d’accorder une durée d’épreuve plus longue (1/3 temps), étant donné que les sujets ne sont pas modifiables.  Ceci au moins par tranche de trois heures, sinon on ne pourra pas prendre en compte les 1/3 temps puisqu’on ne peut pas modifier les sujets.

Par ailleurs vu que les grilles sont parues tard, et parfois ont entraîné des surprises comme en LV, cela nécessite un temps d’appropriation pour les correcteurs, donc un temps banalisé de concertation comme un temps pour l’harmonisation. Si le logiciel de correction numérique intègre une fonction tchat pour permettre des échanges entre correcteurs, les premières corrections nécessiteront de véritables échanges en présence.

Nous avons donc réitéré notre demande de temps de concertation banalisé pour les correctrices et correcteurs.

Nous avons aussi rappelé notre revendication d’un secrétariat d’examen disposant d’une enveloppe de rémunérations à se répartir.

Réponses  du rectorat

M. Canerot, Secrétaire Général, a rappelé que les élèves auraient accès à la copie corrigée qui devraient intégrer des  commentaires, ce qui leur permettrait de bien s’inscrire dans un processus de formation.

Par ailleurs la banque nationale de sujet, certes un peu pauvre pour le moment, va s’enrichir ce qui permettra un plus grand choix de sujet commun.

Certaines épreuves ne durent qu’une heure trente. Pour celles qui durent deux heures, cela implique en effet de banaliser trois heures, mais l’augmentation du nombre de sujets permettra aussi d’intégrer plus facilement les épreuves dans les séquences des cours.

Le SG a nié la nécessité de banaliser du temps pour ces corrections, ces épreuves s’apparantant à des bacs blancs, or les bacs blancs ne nécessitaient  pas de banalisation. Quant à l’appropriation des grilles de correction, l’accompagnement par les équipes d’IPR devrait le permettre. 

Sur l’enveloppe d’un secrétariat de correction, le rectorat a indiqué que cela était du ressort du ministère et que la question était « sur la table ». (Nous avons appris depuis qu’une indemnité de 500 euros serait accordé aux personnels de direction). Par ailleurs, le scanner passant 80 copies à la minute, le système étant automatisé et détectant les problèmes sur une copie sans annuler tout le travail fait, une fois l’application maîtrisée, le travail serait, selon lui, moins important que dans le passé.

Notre point de vue

Nous sommes évidemment en désaccord. Nier la nécessité de temps de concertation s’apparente à un déni de réalité inquiétant face aux problèmes qui ne cessent de croître.

Précisions du rectorat sur la correction numérique des copies

  • Contestation de notes : quand est-elle communiquée ? Seule la note définitive arrêtée fin de terminale sera contestable, la note sera communiquée après harmonisation académique.
  • Quel est le calendrier ? 3 mars : remontée des notes via l’application Santorin, puis harmonisation entre le 9 et 13 mars
  • Correction numérique et problèmes médicaux (ophtalmiques, de posture…) : ce sont des questions personnelles, individuelles, à faire remonter à la division des examens.
  • Rappel : le correcteur ne peut pas être l’enseignant de l’élève, mais un autre enseignant de l’établissement. S’il est seul de sa discipline dans son établissement, la division des examens devra fournir d’autres noms. Le nombre de copies à corriger doit en principe correspondre au nombre d’élèves qu’a l’enseignant, mais si la charge de travail est trop lourde, il est possible de recourir à l’aide d’autres enseignants, le logiciel permettant un brassage des copies entre correcteurs.