Au congrès de Lorient, le Sgen-CFDT Bretagne s'est opposé à la création de Centres Médico-Psycho-Sociaux. Pourquoi ?
Le texte de la résolution propose de créer des centres (CMPS) pour regrouper 4 métiers spécifiques : personnels médicaux, infirmier·es, assistant·es de service social et psychologues de l’Éducation nationale. Si toute la communauté éducative doit mettre en œuvre des actions de promotion de la santé scolaire, c’est une mission prioritaire pour ces 4 métiers.
Au Sgen-CFDT Bretagne, nous pensons que l’école, l’établissement sont les lieux privilégiés pour ce travail d’équipe pluridisciplinaire. Imposer une nouvelle structure nous semble inutile.
Les Groupes de Prévention du Décrochage Scolaire ou cellule de veille du 2nd degré travaillent déjà en concertation avec les équipes pédagogiques, assistants sociaux, infirmiers et PsyEN. À l’heure actuelle, les médecins ne participent qu’exceptionnellement à ces réunions d’équipe.
Le travail des PsyEN est différent dans le 1er et dans le 2nd degré. Ces personnels n’occupent pas les mêmes locaux – RASED (occasionnel pour les PsyEN EDA) et CIO (systématique pour les PsyEN EDCO) – et s’organisent différemment.
L’harmonisation du corps unique des PsyEN nous questionne donc.
Est-elle réellement atteignable alors que dans notre système le 1er et le 2nd degré fonctionnent de manière parallèle ? Les chaînes hiérarchiques sont clairement identifiées sur le 2d degré mais demeurent floues dans le 1er degré.
Un·e conseiller·e technique pourrait représenter les PsyEN EDA auprès du DASEN. Cela permettrait une proximité avec les IEN Information-Orientation, CT médecin, CT infirmier, CT assistant social.
Aussi, un corps unique ne signifie pas qu’il faut méconnaître les publics auxquels les personnels s’adressent ni les contextes professionnels dans lesquels ils évoluent.
L’accompagnement du jeune de 11 à 20 ans comprend les problématiques de bien-être liées au développement identitaire et vocationnel (orientation) qui restent centrales à cette période de développement.
À ce titre, les PsyEN-EDCO ont pleinement leur rôle et expertise dans l’accompagnement de l’élève eu égard au projet scolaire et professionnel. Le réseau des CIO, déjà implanté, reste un lieu identifié par les familles et mérite d’être maintenu voire renforcé afin de correspondre aux exigences et besoins de l’école et des familles. De même l’expertise des PsyEN-EDA a toute sa place dans les RASED. Peut-être avons-nous à imaginer une évolution de ces lieux sans pour autant proposer « à la place » ?
Il faut également prendre en compte la tentation des pouvoirs publics à para médicaliser les psychologues, y compris de l’Éducation nationale. Cette annonce nous paraît contre-productive.
À la CFDT, nous défendons un service public de qualité pour tous et toutes.
Nous défendons un accès à un.e psychologue au sein des hôpitaux comme des Centres Médico-Psycho-Pédagogiques (CMPP). Il ne nous paraît pas nécessaire que l’école se dote d’un tel service qui se placerait en parallèle du lieu scolaire, qui regrouperait les professionnels du médico-psycho-social et les placerait en dehors de la sphère éducative des enseignant·es, alors même que les CIO et RASED remplissent leur rôle et leur partenariat.
Il ne s’agit pas là de créer de nouvelles structures mais de reconnaître les compétences et expertises de tous les acteurs et toutes les actrices de l’éducation, de reconnaître et d’accompagner les besoins en formation de chacun et chacune et de rémunérer plus justement tout le travail autour de l’enfant.
Les expertises de chacun et chacune sont indispensables et doivent être reconnues et respectées à l’intérieur de notre système.
Ce texte a suscité des votes du congrès très partagés.
Le conseil fédéral a donc décidé de retravailler la question de la santé scolaire de façon inter-catégorielle. Le Sgen-CFDT Bretagne entend y prendre toute sa part.
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