Jeudi 7 décembre à l'occasion du Conseil Académique de la Formation continue, Madame DAPOIGNY, directrice de l'EAFC et Madame RAULT Secrétaire Générale Adjointe DRH nous ont présenté les résultats de l'enquête sur la formation proposée aux enseignant·es de l'Académie
Une démarche positive
Dans son rapport sur la formation continue des enseignants de septembre 2023 la cours des comptes pointe la déconnexion entre l’offre de formation et les besoins des enseignants. Cependant elle fait remarquer que notre académie se distingue par la réalisation d’enquêtes pour recenser ces besoins. Aussi, bien qu’améliorables, ces enquêtes offrent une idée des attentes des collègues.
La démarche de l’Académie de Rennes a permis d’interroger tous les personnels au cours du premier cycle d’enquêtes.
Cette année la réforme de la formation dans le 2nd degré conduit l’académie à réaliser une nouvelle enquête auprès des personnels enseignants.
Un rejet massif de l’offre de formation dans le premier degré
Le Sgen-CFDT avait demandé qu’apparaisse dans le questionnaire la possibilité du choix de la formation. Les réponses sont sans appel, tant sur la possibilité du choix que sur l’offre actuelle.
- 93, 4% des professeurs des écoles souhaiteraient pouvoir se former sur des thématiques de leur choix.
- Seulement 6,6% des PE considèrent que les offres de formation répondent à leurs besoins.
Une offre en totale contradiction avec les besoins exprimés :
Alors que l’offre de formation des professeurs des écoles concerne essentiellement le disciplinaire : mathématiques et français dans le cadre des constellations. La demande de formation concerne essentiellement l’aide à la prise en charge de la difficulté scolaire et des élèves à besoins éducatifs particuliers.
Il ne faut pas s’étonner dès lors du peu d’efficacité de la formation. Selon le rapport de l’inspection générale sur la formation dans le premier degré, 73% des PE considéraient en 2017, n’avoir rien acquis au cours de ces formations.
L’enquête menée par le Sgen-CFDT Bretagne à la rentrée 2022, montrait une appréciation encore plus sévère. 1% des 400 répondant·es déclaraient que les formations avaient fait évoluer leur pratique de classe.
Une offre de formation qui ne répond qu’à la commande ministérielle
Les représentants des DSDEN des 4 départements nous disent ne pas avoir le choix. Ils répondent à une commande ministérielle. Ils ont le sentiment d’une tâche effectuée. Mais comme le disait le rapport de 2017 à l’autre bout, les personnels ont un sentiment d’inabouti voire d’inutile.
« Au fond, tout se passe comme si la formation continue, ritualisée à partir de pratiques d’élaboration et de diffusion relevant d’automatismes annualisés, tournait pour elle-même en tant que composante du système éducatif, d’autant plus que son incidence sur les progrès des élèves n’est pas évaluée. » Rapport IGEN 2017
On peut par ailleurs établir un lien entre cette forte demande de formation à la prise en charge de la difficulté et des comportements des élèves et les constats maintes fois répétés en formation spécialisée de souffrance au travail, en particulier dans le 1D. A aucun moment ce lien n’a été fait au cours des échanges !
Se former sur quels temps ?
Les professeurs ont 18h de formation obligatoire dans le cadre des 108h, ces temps se déroulent essentiellement hors temps scolaire. Placés soit le mercredi matin et/ou après midi, soit le soir après la classe en tranches de 2H.
« Les heures en présentiel sont regroupées en séances d’une heure et demie voire de deux heures, quelques fois le mercredi après-midi, mais le plus souvent le soir après la classe ce qui n’est pas propice à la meilleure attention, y compris pour des adultes » (Rapport IGEN 2017)
Dans l’enquête, les enseignant·es du premier degré demandent à 83,5% des temps de formation plus longs, sur plusieurs jours consécutifs.
Se former le mercredi ?
La formation le mercredi est assez largement rejetée (à près de 65%). Au regard de l’intensification du travail, un temps hors l’école pour préparer la classe est devenue indispensable et précieux. Plus encore lorsque le mercredi matin est travaillé.
Hors périodes Scolaires ?
L’enquête académique souhaitait explorer la possibilité de former les professeurs des écoles sur les périodes de congés scolaire.
si près de 12% des enseignant·es se disent intéressé·es, le rejet de cette proposition reste massif (88%).
Pour les personnels intéressés, les congés d’automne sont perçus comme les plus adaptés par 78% des répondant·es devant le début juillet (61%) et la fin aout (58%)
Quelles modalités de formation ?
La formule Webinaires courts est plutôt bien perçue (66% d’avis favorable) tout comme les formations hybrides (63,6%), étonnement les formations uniquement en présentiel sont assez massivement rejetées (59%) mais cela est sans doute à mettre en lien avec l’organisation actuelle (Hors temps de classe, le soir après la journée de classe ou le mercredi matin ou après-midi sur les temps de préparation de classe).
Pour aller plus loin : Ou est passé le paf du premier degré (épisode 1, épisode 2)