Formation continue : Une année de transition vers… sa disparition ?

Un groupe de travail s'est tenu suite aux annonces ministérielles en présence de la directrice de l'EAFC Mme DAPPOIGNY et la secrétaire générale adjointe DRH Mme RAULT

La nouvelle plateforme SOFIA-FMO

Madame DAPPOIGNY nous présente la nouvelle application de SOFIA-FMO
C’est une interface double usage, qui permet de s’abonner, de suivre, et de consulter l’offre. Elle est accessible depuis le site de l’académie, d’ARENA*, de l’EAFC (Ecole Académique de la Formation Continue).
En raison de problèmes techniques au démarrage, liés pour l’essentiel à des soucis d’adresses mail, la campagne d’abonnement s’est prolongée jusqu’au 15 octobre.
Au 11 octobre, on enregistre 22 000 abonnements.
Si certaines académies ont prévu plusieurs campagnes dans l’année, pour le moment une seule est envisagée en Bretagne.
*attention, l’accès se fait par l’onglet « gestion des personnels » cf image ci-dessous

Une année de transition… vers la disparition de la formation continue ?

Suite aux annonces du ministre sur la formation continue, il faut repenser totalement l’organisation de la formation continue.

Les objectifs et le calendrier fixés par le ministère semblent difficilement compatibles avec une formation continue de qualité.

  • 30% des formations hors temps de classe dès le premier semestre
  • 50% au second semestre
  • 100% à la rentrée 2024

Ce sont des informations  tardives. Le rectorat les a reçues fin août. Il faut donc travailler sur les évolutions d’un PAF déjà mis en œuvre. Il y a des régulations nécessaires.

Quelle organisation dans l’Académie de Rennes ?

Même si Mesdames RAULT et DAPPOIGNY font preuve d’optimisme et de volontarisme, il ne sera pas simple de trouver la meilleure organisation possible. C’est un peu la quadrature du cercle.
L’objectif n’est pas de faire la formation hors temps scolaire, mais les temps de formation ne doivent pas impacter les apprentissages des élèves.
(Le temps scolaire c’est tout le temps hors congés des élèves, le mercredi après midi est un hors temps scolaire.)
Le départ en formation est soumis à l’avis du chef d’établissement. Pour le rectorat, il est important de pouvoir anticiper au maximum pour permettre de s’organiser dans les établissements.
C’est pourquoi Madame RAULT fait l’hypothèse que le fonctionnement par abonnement sur la plateforme SOPFIA-FMO permettra cette anticipation. Cela permettrait de prévoir le remplacement, le décalage de cours, de mettre à disposition des TZR.
Avec les abonnements, le rectorat pense être en mesure de communiquer les calendriers 7 semaines en avance.

Un autre piste de travail est la formation en établissement, au plus près des personnels. On peut même penser des formations associant les élèves.

Y aura-t-il des formations pendant les vacances ?

Des formations seront proposées pendant les vacances, mais pour attirer les candidats il faudra que ces formations soient très attractives. On sait que certains personnels se forment à leur frais sur les périodes de vacances.

Une nouvelle enquête sur les besoins en formation.

L’académie de Rennes est l’une des rares académies à avoir mis en place une enquête sur les besoins en formation remarque la cour des comptes dans son rapport paru en septembre.
Mesdames RAULT et DAPPOIGNY souhaitent améliorer cette enquête. Cette année le questionnaire sera à destination des enseignants des deux degrés.
Une proposition est soumise aux organisations syndicales qui sont invitées à faire un retour pour le 6 novembre au plus tard.

L’avis du Sgen-CFDT Bretagne

Gâchis de travail et de compétences en vue

Les collègues en charge de formation que ce soit sur des temps très courts ou que ce soit des personnels qui ont des décharges complètes ressentent un découragement profond.

Ces collègues ont l’impression à juste titre qu’on est parti sur des bases en fin d’année qui sont anéanties d’un seul coup.

La formation continue est un droit comme un devoir, beaucoup de personnels en sont déjà largement privés. La rendre encore plus difficile d’accès pour les collègues de collège et de lycée, c’est se priver d’un levier indispensable de progression du système éducatif.

L’Etat nous enjoint à mieux gérer l’inclusion, l’hétérogénéité, le harcèlement etc. de façon légitime. Mais il alourdit la charge de travail et reporte sur un temps personnel les conditions des changements de pratiques professionnelles.

Nous craignons également une transformation profonde de la formation continue qui ne deviendrait qu’une succession de méthodes et de recettes à suivre préformatées dans de courtes visio, sans aucune liberté de choix de la part des stagiaires.

Autrement dit, tous les défauts que nous dénonçons dans la formation continue du 1er degré et des AESH vont se retrouver dans le 2nd degré. Avec l’amertume et le sentiment d’absence de reconnaissance qui en découlent.