Lycée de Lannion mobilisé !

Le Lycée Le Dantec de Lannion perdrait à la prochaine rentrée un nombre important d'heures ....et d'enseignants. Les personnels ont décidé de se mobiliser pour protester contre ces suppressions de postes. Décryptage.

Des postes supprimés

Seraient supprimés  :

  • un poste d’HG ( alors qu’il y a 28 heures supplémentaires à faire),
  • un poste de SVT (alors qu’il faudra installer un bloc de moyens provisoires de 12h et que l’un des enseignants dispose d’une décharge),
  • deux postes en maths,
  • un en physique
  • un en SII SIN,
  • un en génie mécanique productique ….
  • un poste de Lettres classiques et, bien qu’une autre enseignante de lettres classiques soit présente dans l’établissement et puisse parfaitement assurer les heures, l’enseignement du grec, à cause d’effectifs jugés trop faible supprimé avec. Notons au passage que nous avons déjà indiqué en comité technique départementale qu’un enseignant à Plestin les Grèves a ouvert un groupe en grec et qu’il fallait un peu de temps pour que le recrutement produise des effets. Notons aussi que dans notre département l’option et la spécialité grecque ne seront plus enseignées qu’à St Brieuc. Mme La rectrice, à laquelle nous avons fait remarquer lundi que notre académie présentait des chiffres inférieurs aux moyennes  nationales (12% d’élèves pour la future spé LCA contre 20% en France), nous a pourtant dit que la filière LCA était très importante. Que serait-ce si Mme La Rectrice ne la trouvait pas importante ?
  •  Un poste d’allemand, à hauteur de 8 heures  sachant que des élèves de BTS ne pourraient plus continuer leur cursus et qu’on leur proposerait, à la place, des cours du CNED….

En outre, la section européenne serait supprimée en seconde et en première.

Et dans le LP un poste en français et un poste en maths disparaîtraient.

Des actions prévues

Les enseignants, syndiqués et non syndiqués, ont décidé de se mobiliser,  et d’alerter les parents de cette dégradation à venir. Réunis le jeudi 31 janvier en heure d’info syndicale, ils ont décidé, soutenus par les syndicats dont le Sgen-CFDT Bretagne , de faire un communiqué de presse juste avant le conseil d’administration du LP qui s’est tenu lundi  à 17h30 et juste avant le conseil d’administration du LGT qui devait se tenir mardi 5 février à 17h30 et qui a été reporté, les enseignants, très nombreux se trouvant devant le lycée à manifester au même moment, comme l’a relaté l’article de Ouest france sur la contestation le 5.

Une distribution de tracts est aussi prévue sur le marché de Lannion jeudi 7 février, jour du comité technique départemental.

D’autres actions sont envisagées pour la suite.

Elles rejoignent celles déjà entamées, par exemple, au lycée Pavie de Guingamp qui avait fait une opération lycée mort jeudi 24 janvier.

Une centaine d’heures en moins difficile à expliquer par la démographie

Le rectorat a annoncé une baisse très conséquente du nombre d’heures allouées au lycée pour fonctionner. Cette baisse s’explique en partie, mais en partie seulement par une diminution des effectifs. En effet, actuellement le lycée accueille 1381 élèves et 1643 si on compte les élèves du supérieur. D’après les prévisions, il en accueillerait 1625 à la rentrée prochaine, soit seulement 18 de moins. Sur une masse aussi importante d’élèves, la diminution de 18 d’entre eux ne peut pas expliquer un tel retrait des moyens.

Arnaque aux heures : Heures sup confondues avec des heures postes 

Il faut dire qu’entre temps Jean-Michel Blanquer a annoncé une mesure – dont le décret n’est pas encore paru. Actuellement les profs des collèges et des lycées ne peuvent pas refuser, s’ils ne sont pas à temps partiel, une heure sup. Désormais, comme c’était le cas sous d’autres ministères, il leur faudrait en accepter une deuxième. Cette proposition de deuxième heure sup obligatoire a été unanimement rejeté au comité technique ministériel du mois de janvier. En attendant, à tous les étages c’est comme si la mesure était déjà entérinée. Ce n’est donc plus 29 postes qui sont supprimés dans l’académie mais 108…..dont une dizaine sur le lycée le Dantec qui doit payer un lourd tribut.

Un monologue social 

Par ailleurs, le dialogue avec les autorités de tutelle s’avèrent, du fait de la mise en place de la réforme et des nouvelles modalités de gouvernance voulues par notre rectrice, très compliqué.

Notre rectrice souhaite re-centraliser les moyens horaires pour pouvoir les distribuer plus équitablement entre tous les établissements des 4 départements, en suivant quelques principes annoncés dans les documents de travail du dernier comité technique académique : soutien aux établissements en grosse perte démographique, soutien aux établissements dans des zones défavorisées mais non classées éducation prioritaire, soutien aux très petits collèges et très petits lycées. Il y aurait quelques 500 heures ainsi non attribuées : or aucune information n’est donnée précisément aux représentants syndicaux sur leur ventilation.

En outre,  le secrétaire général de l’académie, M.Canerot, a indiqué, lors d’un groupe de travail en décembre sur la carte des spécialités qu’il n’y avait pas de seuil pour ouvrir un enseignement, que ce soit en spécialité ou en option. Or, dans l’établissement, ce qui aurait été dit c’est qu’il fallait 12 élèves au minimum pour ouvrir une option, et 24 pour ouvrir un groupe de spécialité. Faut-il comprendre qu’il y a là un seuil proposé localement ? soufflé par l’autorité départementale ?

Des marges insuffisantes et des classes trop pleines

Chaque établissement doit de toute façon se débrouiller avec l’enveloppe allouée avec un nombre d’heures par classe, sachant qu’une classe doit se composer de 35 élèves….et qu’en plus des heures minimales pour faire fonctionner les enseignements obligatoires, il faut piocher dans une marge horaire pour financer tout le reste, options, dédoublements (dont certains ont été vivement recommandés dans une circulaire rectorale parue en novembre, particulièrement pour certains enseignements expérimentaux ou d’autres touchant à l’informatique par exemple),  etc….marge par classe de 12 heures en 2nde et seulement de 8 en 1ère, dotation très nettement insuffisante en 1ère pour pouvoir répondre aux besoins.