Oui à des évolutions du service public, mais pas sans conditions

Lors du CTA de préparation de rentrée 2018 dans l'Académie de Rennes, le Sgen-CFDT s'est exprimé sur plusieurs sujets dont la suite de la réforme du collège, le dispositif Parcoursup et les projets de modifications du lycée et du bac. Vous trouverez ici un extrait de notre déclaration.

Oui à des évolutions du service public, mais pas sans conditions

De la réforme du collège…

Si nous demandons à ce que les moyens dévolus à l’action publique permettent d’assurer un service public de qualité dans de bonnes conditions pour les agents, nous ne sommes pas pour autant fermés à des évolutions du service public.

Mais les évolutions voulues doivent s’accompagner des moyens pour les mettre en œuvre et se faire dans un dialogue avec les représentants des personnels. Elles ne doivent pas non plus être prétexte à récupérer des moyens quand des besoins ne sont pas satisfaits par ailleurs.

La réforme du collège est une évolution importante de notre système éducatif, nous constatons à nouveau, M. le Recteur, que les dotations reçues par les collèges confondent les IMP (qui ne sont pas des heures d’enseignement) avec les heures attribuées aux collèges pour les enseignements, les décharges statutaires et les moyens prévus dans la marge horaire, à savoir 3 heures par divisions. Ce n’est pas plus acceptable cette année que l’an passé. Cette réforme nécessite par ailleurs la création de postes de professeurs documentalistes, en particulier dans des gros collèges qui n’en possèdent qu’un seul.

…à Parcoursup…

Pour assurer un service public de qualité, il faut aussi pouvoir travailler dans la sérénité, ce que permet un bon dialogue social. De ce point de vue, le chemin est encore long ! La précipitation dans les annonces et dans la mise en place de mesures n’est vraiment pas de nature à apaiser les esprits des collègues : après les mesures de juin pour détricoter la réforme du collège alors que toutes les opérations de gestion des postes avaient été déjà enclenchées, après la création du deuxième professeur principal en lycée et le remplacement d’APB en Parcoursup en cours d’année, voilà les collègues confrontés à toutes les rumeurs et toutes les frayeurs face à la réforme du bac.

Un mot rapide donc sur Parcoursup : le dispositif vient de s’ouvrir et les formations des enseignants commencent à peine. Nous espérons qu’elles ne permettront pas seulement aux enseignants de connaître les modalités d’inscription mais qu’elles leur permettront aussi de mieux aider les élèves à s’orienter. Ce travail de conseil ne peut se faire qu’en articulation avec le travail des PSY-EN EDCO, dont le nombre doit augmenter, et que nous refusons de voir transférer aux régions avec les services d’orientation comme le souhaite le Président de l’Association des Régions de France !

…et au bac

Sur la réforme du bac : malheureusement elle risque de coïncider dans notre académie avec une baisse de la démographie. Autant dire que nous serons vigilants pour ne pas confondre ce qui peut relever d’une diminution due à cette baisse et qui s’inscrit dans un souci d’équité sur tout le territoire national, de ce qui peut relever d’une volonté de faire des économies au détriment des enseignants et de leurs élèves.

Le Sgen-CFDT attend de cette réforme plus de justice sociale pour les lycéens, sans mise à l’écart des lycées professionnels, plus de souplesse et d’adaptation aux besoins de chaque élève mais aussi plus d’écoute de ceux qui doivent les guider, à savoir leurs enseignants.

Il y a, bien sûr, la question des horaires qui affectent les postes et suscitent l’inquiétude de certaines disciplines, qu’elles deviennent matière majeure ou mineure (et qui aurait envie d’ailleurs d’être taxée de matière mineure ?). Pour le Sgen-CFDT, la diminution du volume horaire global des enseignements suivis par les élèves n’est acceptable que si elle est au service du renforcement de l’accompagnement de chaque élève. Autrement dit, la diminution de l’horaire élève doit permettre une transformation de l’horaire professeur. Les professeurs doivent avoir du temps dans leur service, notamment pour assurer l’accompagnement des élèves, le travail en groupe ou la préparation des élèves au nouveau baccalauréat. Les enseignants qui choisiraient ces fonctions doivent les voir intégrées dans le bloc 1 de leur service tel que défini dans le décret 2014-940 du 20 août 2014. Ce n’est qu’à cette condition que le bac pourra vraiment devenir un passeport vers le supérieur pour 80% d’une classe d’âge.

Déclaration au Comité technique académique (CTA, janvier 2018)

Réforme du baccalauréat : Désintox

Parcoursup : se mobiliser pour les moyens humains et financiers !