Préparation de rentrée dans les Côtes d’Armor : plan social et restructuration

Le 22 février 2024 s'est tenu le Conseil Départemental de l'Education Nationale. Nous y étions et avons dénoncé les baisses de moyen pour préparer la rentrée. Voici la déclaration que nous avons lue. Dans un autre article nous rendons compte des échanges.

Déclaration liminaire du Sgen-CFDT Bretagne

Monsieur le Préfet, mesdames et messieurs les représentants du CDEN

La Déclaration commune au CDEN du 22 février 2024 fait état de notre unanimité pour nous opposer aux fermetures dans le 1er degré. Nous ne reviendrons pas sur les points évoqués dans ce texte.(mettre le texte en lien). Il y a eu des ajustements lors du CSA SD. Mais la marge de négociation et les ajustements de rentrée sont bien trop limités.

Nous voudrions pour le 1er degré faire un focus sur les RPI. Nous aborderons ensuite  les questions de moyens et d’organisation du 2nd degré.

Ruralité, fermetures de postes et RPI

Mon collègue a cité lors du CSA SD le RPI de Kermaria Sulard, parmi les plus anciens du département. Ce RPI est le fruit d’un équilibre trouvé sur 3 communes et d’un investissement de 700 000 euros sur 10 ans. Il faut pouvoir anticiper les conséquences des réalités démographiques. Les communes rurales ont besoin de temps pour se préparer. Les équipes sur place aussi. En effet, les fermetures génèrent une fragilisation des équipes voire une complète restructuration  des équipes. Ainsi dans un autre très vieux RPI, à Tressigneaux-Pléguien, la perte d’une classe entraîne aussi la perte d’un quart de décharge de direction, une dégradation des conditions de travail et une perte d’attractivité du poste.

Les RPI sont apparues à beaucoup comme le moyen de préserver un maillage territorial de qualité avec l’espoir d’une certaine pérennité. M. Le Recteur a évoqué l’accompagnement sur deux ans des écoles avec des effectifs en baisse menacées par des mesures de carte. Lors de ses rencontres avec les maires de communes rurales de notre département ou des parents à Pontrieux, il évoque également le travail commun sur l’école rurale du futur. Pour la CFDT, l’école du futur  tient évidemment compte de l’IPS, des politiques prioritaires de la ville, des effectifs d’ULIS, de l’accueil de TPS dans l’année mais aussi du nombre et type d’élèves à besoin éducatif particulier accueillis. L’école du futur améliore les conditions de travail des personnels pour ne pas perdre en attractivité. Elle permet un dialogue transparent sur l’attribution des moyens 1er degré aux quatre départements. Dans cette école, on n’abandonne pas une priorité affichée au premier degré si elle n’a pas vraiment porté ses fruits . Cette école permet également une utilisation souple des moyens et concertée avec les personnels. Plutôt que des dédoublements mécaniques, elle offre plus de maîtres que de classes.

2nd degré : non aux groupes de niveau

En ce qui concerne le second degré, nous retrouvons la problématique de l’absence de marge de manœuvre due à l’insuffisance des moyens et à la perte de décision des équipes.

Bon nombre de conseils d’administration dans les collèges du département comme de l’académie crient leur opposition au groupe de niveau. Ces collègues ont boycotté leur conseil d’administration. Personnel enseignant comme personnels de direction refusent le tri social et l’extrême désorganisation générée par la mesure.

A quoi bon siéger s’il ne reste rien de la marge horaire ? Comment, avec quelles heures poursuivre des projets innovants, des CHAM, des suivis d’option ou de langue ? Notre académie est la seule avec la Corse à n’avoir reçu aucune dotation complémentaire pour mettre en place ces groupes. Or, ils coûtent cher, très cher, en heures et en ressources humaines. Certes, nous payons notre tribut à la solidarité nationale. Mais toutes les autres académies ne doivent pas affronter une concurrence aussi importante du réseau privé !

Avec la baisse démographique, le public à accueillir se restreint et la concurrence est de plus en plus vive. Or, nous ne nous battons pas à armes égales. Le privé sous contrat reçoit l’argent de l’Etat pour les salaires de nos collègues. Ne serait-il pas légitime qu’il se plie aux mêmes exigences de mixité sociale et scolaire ?

Baisse des moyens …

Dans les lycées, on continue à rogner sur les options, les dédoublements, le doublement des heures d’EMC n’est pas financé et on tente toujours de respecter l’esprit de la réforme du lycée sans moyens suffisants. On ne connaît pas les moyens alloués aux classes passerelle, quel personnel y interviendront, leurs programmes. On redoute aussi le mois de juin.
En effet, il suffira de refuser moins de 5 dérogations dans certains établissements pour supprimer une division. Les compléments de service à donner, au collège sans doute au vu des besoins, seront vraisemblablement nombreux. Nous espérons avoir tort sur ce point et serons particulièrement vigilants.

… mais hausse des heures sup

        Bref, le compte n’y est pas. Dans notre département, la proportion d’heures supplémentaires n’a pas cessé d’augmenter et alourdit la charge de chacun. 6,94 % en 2024 au collège, c’était 5,63 % en 2015 . 11,9 % en 2024 au lycée, c’était 9,01 % en 2015. 9.56% en LP, c’était 7.22% en 2015.
Il est dommage que nos salaires n’aient pas connu la même évolution. En lieu et place, on nous a imposé le pacte en faisant croire qu’on nous augmentait et qu’on allait ainsi venir à bout du problème des remplacements. 

  Certes notre ministère ne sait pas  prendre le temps de la réflexion, du dialogue et de la mise en action raisonnée, mais il sait compter et couper au plus serré dans les moyens. Or, à l’heure d’une école de la mixité sociale, de l’inclusion, du réarmement civique et de l’ambition des savoirs si on reprend les axes gouvernementaux, des moyens humains et budgétaires doivent être mobilisés. Formules bien tournées et invectives ne peuvent suffire.

 

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