Sens du tempo et dialogue social

Après les annonces du mercredi 31 mars, toutes les équipes dans l'E.N. sont en surchauffe avec de forts risques psycho-sociaux à la clé. Après des semaines à réclamer des adaptations, reports ou suppressions d'épreuves, deux annonces tombent. Pourquoi si tard ?

Pix, Evalang : pourquoi si tard ?

Pix devient optionnel, Evalang est reporté à l’année prochaine. L’annonce est tombée vendredi 2 avril dans l’après-midi.

A la mi-mars nous avons envoyé un courrier au rectorat sur ces deux passations (courrier evalangues pix mars21).

Nous avions déjà auparavant interpellé à ce sujet dans des instances nos différent·es interloctrices et interlocuteurs  en ce sens que ce soit au niveau national (dès les premiers échanges sur la circulaire) ou au niveau académique.

Certain·es ne manqueront pas de proclamer que leurs demandes ont été entendues. Ces mêmes personnes ne manqueront pas de le présenter comme une avancée à mettre à leur actif. Nous les laissons s’attribuer le fruit de pseudo-victoires.

Pour notre part, nous nous demandons plutôt pourquoi avoir tant attendu alors que l’évidence était là. Faut-il systématiquement attendre d’être au pied du mur avant de décider de renoncer ou de reporter ?

Et surtout, ne faudrait-il pas avoir un vrai dialogue social qui permette de tenir compte de la parole des actrices et acteurs de terrain ?

Précipitation, organisations à « l’arrache » et RPS en cascade

La liste des publics prioritaires à accueillir dès mardi est arrivée au fil de l’eau, rendant quasi impossible une communication éclairée aux familles dans les temps. Dans le même temps, un flottement sur les ASA rend périlleux l’organisation de cet accueil.

ici le point au 2 avril

Cela oblige à se tenir informé·e quasiment heure par heure alors qu’il y a nécessité en parallèle à vérifier les conditions du distanciel auprès des équipes et des élèves.

Et, au milieu de ce flux continu d’informations, des questions sans réponse et une perte de sens.

Ne serait-il pas nécessaire, par exemple, d’organiser l’accueil d’élèves en situation de handicap ? Si, à la demande de certain·es DASEN, ces enfants seront accueilli·es ici et là -ce dont nous nous félicitons – ces consignes mériteraient d’être clairement relayées au plus haut niveau de l’Etat. Cela permettrait en effet d’éviter des différences de traitement entre territoires.

Ne serait-il pas nécessaire également d’organiser un accueil même minimal d’élèves à fort risque de décrochage ou avec des situations sociales compliquées ?

Saluons au passage le travail des collectivités territoriales. Il faut en effet assurer le transport de ces publics en un temps record.

Et si les questions affluent – à juste titre – sur l’organisation des épreuves d’EAF et les EDS, quid  du bac pro dont les épreuves pratiques et écrites commencent dès le 25 mai ?

Pour recenser toutes les questions et porter la voix des personnels, nous avons ouvert ce formulaire :

 FIN D’ANNEE SCOLAIRE 2021 : VOUS AVEZ LA PAROLE

Et  nous continuons d’alerter sans relâche sur les énormes risques psycho-sociaux que notre administration fait courir à ses personnels. L’an dernier, nous avons protesté contre la parution d’une circulaire le vendredi soir à faire appliquer dès le lundi matin. Bis repetita. Certes, nous sommes en gestion de crise. Mais la crise ne justifie ni l’impéritie ni la perte de sens.