Bretagne : suppressions de postes 2nd degré à la rentrée 2020 : où et qui ?

Au comité technique académique du 24 mars ont été présentées les mesures de carte scolaire de notre académie dans le second degré. Décryptage.

Désormais les suppressions de poste sont votées lors des comités techniques départementaux. Le rectorat ne nous les présente que pour information. En outre, ce comité technique réalisé en audioconférence ne nous a laissé qu’un temps très bref pour nous exprimer. Nous avons demandé que soit joint au procès-verbal de la séance les interventions complètes que nous aurions exprimées si la réunion avait eu lieu en présentiel. En voici quelques extraits.

Protestation sur les heures sup, expression d’inquiétude

Nous dénonçons tout d’abord l’impact de la 2ème HSA obligatoire. Nous sommes très inquiets aussi pour les collègues en mesure de carte sur poste occupé.

Même avec peu d’entrants et moins de stagiaires que les années précédentes (258 d’après vos documents), vu le nombre de suppressions, les postes vacants à proximité de certains établissements objet de mesures de carte risquent d’être compliqués à trouver. Nous sommes aussi inquiets sur l’augmentation du nombre de postes partagés et particulièrement sur l’augmentation du nb de BMP pour un tout petit volume.  Ce sont là deux facteurs de dégradation des conditions de travail et pour lequel nous demandons pour le CTA de juin un bilan bien avant le bilan social qui, étant produit à N+1, ne permet pas  de prévenir des risques psycho-sociaux. Nous souhaitons donc avoir le nombre de BMP, surtout ceux qui sont en faible volume, et le nombre de personnels affectés à la limite de leur département et/ou loin de leur domicile.  (cf.  QUESTIONS DIVERSES CTA DU 1er avril 2020)

En collège

Malgré une augmentation de 264 élèves, le solde est négatif d’un poste certes le flux démographique à venir va aller en diminuant, mais c’est quand même un niveau sensible où on accueille TOUS les élèves…..

Disparités départementales

dans le Morbihan pour 191 élèves supplémentaires attendus, la plus forte hausse de l’académie, le solde est positif seulement de 4 postes. En Ille et Vilaine avec 137 élèves supplémentaires, le solde est positif de 15 postes. Il y a sans doute un rattrapage à opérer dans le 35 et des lieux sensibles sur lesquels il faut mettre l’accent. Sans doute aussi la prévision démographique en primaire incite-t-elle à la prudence sur les créations. Mais n’y a-t-il pas, malgré tout, une pression à craindre dans le 56 ?

dans le Finistère pour une diminution de 22 élèves, le solde est négatif de 3 postes mais dans les Côtes d’Armor pour une perte de 42 élèves, le solde est négatif de 17 postes. La prévision démographique dans ce département pour l’actuel niveau CM1 est certes à la baisse. Mais c’est aussi un département à forte connotation rurale et avec des zones dont l’IPS est plutôt bas, concentrant des difficultés sociales.

– cas particulier  en collège J.Prévert à Guingamp, c’est un contexte particulier avec un IPS moyen bas, 43.6% et 33% de boursiers, un contexte de travaux,  ce collège pourrait largement être en éducation prioritaire, il en a les difficultés sans en avoir les moyens.  3 suppressions de postes pèsent lourd dans ce contexte.

En lycée général et technologique


Les suppressions sont massives, le solde est de -63 postes dont près de la moitié (31) sur postes occupés, or le niveau collège qui reste à l’étal ne pourra pas les absorber. Que vont devenir ces collègues ?

Nous l’avons déjà dit et tenons à le redire : mettre en œuvre une réforme systémique de cette ampleur dans un contexte de suppressions massives est le meilleur moyen pour la compromettre.

La marge horaire est réduite à sa portion congrue avec la mise en place de la terminale et l’apparition de maths expertes et maths complémentaires.

Nous sommes aussi inquiets des effets de bascule du public vers le privé. Nous sommes très soucieux de la préservation des équilibres actuels entre les deux réseaux et ne voulons pas d’un changement du ratio des flux d’élèves. Comment le rectorat prévoit-il de le maintenir ?

Des choix entre départements

  • Le Finistère ne perd que 59 élèves mais le solde est négatif de 18 postes, alors que dans le département des Côtes d’Armor qui perd 283 élèves, le solde est négatif de 22 postes.
  • Mais dans le 22 elles se cumulent avec les suppressions en collège, ce qui nous amène à nous demander où pourront être affectés les collègues en mesure de carte ! Nous sommes donc très inquiets pour les Côtes d’Armor.
  • Dans le Morbihan qui perd 312 élèves, le solde est négatif de 13 postes mais vu la poussée démographique en collège, il semble souhaitable de préserver au maximum les postes afin de pouvoir accueillir les futurs collégiens dans de bonnes conditions.
  • En Ille et Vilaine qui gagne 167 élèves, le solde est négatif de 10 postes alors que le niveau collège, en hausse, continuera d’alimenter le lycée à l’avenir. Comment comprendre ce choix ?

    En Lycée Professionnel


    Avec une perte sur l’académie de 34 élèves, le solde est négatif de 7 postes mais de nombreux postes supprimés le sont sur postes vacants. Les Côtes d’Armor subissent une très forte baisse du solde des postes puisque ce sont 7 postes qui sont supprimés pour 12 élèves de moins. Cependant, nous reconnaissons, là encore, que la très grande majorité des postes supprimés est sur poste vacant, et qu’il y a des spécialités mises sous perfusion depuis longtemps que la pénurie de moyens met en première ligne.
    Le Finistère perd 96 élèves et a un solde négatif de 2 postes, le Morbihan gagne 1 élève et a un solde négatif d’un poste, l’Ille et Vilaine gagne 73 élèves et a un solde positif de 3 postes.
    Là encore, continuer la mise en œuvre d’une réforme avec un budget d’emplois très serré ne sera pas simple.

    Les suppressions par disciplines

  • grand nombre de suppressions en EPS, 21 suppressions contre 15 créations, soit un solde de 6 suppressions, dont  9 sur postes occupés. Ce n’est pas la réforme du lycée qui est en cause puisque peu de postes fermés sont en lycée….
  •   suppression en maths 38 au total pour 23 créations soit un solde de 15 suppressions. Il faut dire que ces suppressions sont particulièrement incompréhensibles voire absurdes puisqu’il  y aura des dotations d’un tiers pour les options maths de terminale mais qu’étant en heures sup, elles ne permettent de sauver aucun poste. Il faudra donc faire le ratio des heures sup en maths……
  • suppressions nombreuses en lettres modernes aussi, solde négatif de 14 postes, 32 suppressions dont 12 sur postes occupés majoritairement en collège
  • la voie technologique paie un lourd tribut :  6 suppressions contre 1 création en SII (sciences industrielles de l’ingénieur) option informatique et numérique, alors que des places sont réservées aux élèves dans le sup et qu’on peut estimer qu’il y a là des voies porteuses d’emploiIl y a énormément de suppressions 14 suppressions contre 2 créations en SII option ingénierie mécanique (certes 1 seule sur poste occupé), mais dont seulement 1 suppression sur poste occupé. L’option architecture et construction n’a pas trouvé son public, 3 suppressions sur poste vacant, idem pour l’option énergie, 3  suppressions sur postes vacants.
  •  Les SES sont perdants aussi, 7 suppressions pour une création
  •  pour les langues,  forte inquiétude en allemand avec 4 suppressions, 2 en collège, 2 en lycée,  une sur poste occupée 
  • Les LC sont préservées avec un solde nul mais nous aimerions avoir un retour statistique sur les certifications en LCA (combien d’établissements garantissent un enseignement grâce à ces collègues et où)