Notre déclaration au CTSD bilan de rentrée d’Ille-et-Vilaine

L'ordre du jour de ce CTSD est le bilan de la rentrée 2016.

Comité technique Spécial Départemental - Bilan de rentrée 2016 en Ille et VilaineNous tenons tout d’abord à remercier les services pour la qualité et l’ampleur des informations fournies même si nous regrettons l’envoi tardif des documents préparatoires. Les textes parlent d’un délai de 8 jours précédant la séance. Nous aimerions que ce délai soit respecté.

Concernant le bilan 1er degré, notre écart à la moyenne du taux d’encadrement académique s’accroît significativement depuis 2013. De 0,1, en 2013 et 2014, il passe à 0,15 puis cette année à 0,17. Et encore, nous avons eu la chance d’avoir moins d’élèves que prévu cette année, ce qui nous a permis de monter (le mot est fort) à 5,09. L’écart s’est creusé de l’équivalent de 50 postes sur trois ans.

Cela amène de notre part plusieurs réflexions :

– Tout d’abord, cette constatation ne doit pas masquer le retour depuis 4 ans de l’effort budgétaire qui a conduit à l’augmentation régulière du P/E national, académique et départemental.

– Ensuite, un écart à la moyenne académique est logique compte-tenu de la plus ou moins grande ruralité des territoires bretons et par conséquent du maillage scolaire.

Le poids des villes grandes ou moyennes de notre département doit être pris en compte. C’est pourquoi nous faisons d’ailleurs partie du groupe à territoire contrasté (urbaine et rurale) et à indicateur social faible comme l’académie de Besançon.

– Mais, il n’est pas admissible que l’écart se creuse, qui plus est pour un département qui a déjà l’un des taux d’encadrement les plus faibles de France.

Notre département a connu, au cours des années 90, une mécanique similaire d’accumulation de reculs par rapport à l’évolution générale en raison d’une anachronique stabilité démographique.

Parce qu’il connaît à nouveau aujourd’hui une dynamique démographique contrastée par rapport aux autres départements bretons, notre vigilance sur ce point doit être entière.

Le Sgen-CFDT, qui avait impulsé avec la FCPE la mobilisation pour rattraper le retard en postes des années 90, ne cesse de vous alerter à chaque CTSD. Il continuera à se mobiliser pour une répartition des dotations qui enraye cette mécanique de creusement de l’écart et vous appelle à la vigilance sur ce point.

La dotation en postes est une donnée administrative. Combien de postes sont-ils réellement pourvus ? Avons-nous commencé l’année avec un surnombre dans le premier degré ?

A propos de l’enseignement des langues, désormais l’anglais est enseigné à 100% des élèves en élémentaire. De plus, 20% des élèves du cycle 3 apprennent 2 langues. Ce n’est pas un choix puisque cela ne se fait que dans des écoles désignées et que tous les élèves de CM1/CM2 de ces écoles participent à cet enseignement. Dans les écoles non retenues pour ce dispositif, certains élèves souhaiteraient en profiter mais ne le peuvent pas car ce n’est pas proposé. Pourrions-nous, les années prochaines, suivre les demandes de dérogation sur ce point. D’autant que le cycle 3 comprend aussi l’année de 6ème. Ces écoles bilangues alimentent donc des collèges restés bilangues et cela est tout sauf égalitaire. Est-ce que les familles demanderont davantage les écoles primaires bilangues ?

 

En ce qui concerne les enseignants référents scolaires nous continuons à demander une augmentation de leur nombre en prenant sur les moyens second degré, ce qui nous semble juste puisqu’une partie des élèves qu’ils accompagnent, nombre chaque année de plus en plus important, suivent leur scolarité dans le second degré. Nous continuons de penser qu’une augmentation de leur nombre améliorerait à la fois leurs conditions de travail très tendues et le service public en réduisant les délais de traitement des dossiers pour leurs familles.

Concernant le second degré et sans reprendre point par par point ce qui a déjà été énoncé lors du précédent CTSD dédié au bilan provisoire de la rentrée, nous aimerions mettre l’accent sur certaines questions .

Depuis 2012, les HSA et IMP en collège (6,79% en 2012 et 7,35% aujourd’hui) et lycée professionnel (6,83% en 2012 et 8,28% en 2016) ne font qu’augmenter, nous notons donc que malgré des créations de postes, cela ne permet pas de pourvoir toutes les heures autrement que par ces dispositifs d’heures supplémentaires. En LGT par contre, là où les créations de postes ont été les plus nombreuses à cette rentrée, le pourcentage d’HSA et d’IMP est stable.

Les violences constatées sont en baisse mais toujours supérieures à l’année n-2. Dans les indicateurs de mal-être, on continue de constater une immense différence entre les garçons et les filles sur les tentatives de suicide. Comment l’expliquer ? Alors qu’elles réussissent plutôt mieux à l’école ?

Il est enfin des constats valables à chaque rentrée et qu’on aimerait pourtant ne plus faire : le nombre de postes de documentation qui stagne ou presque (un poste de plus seulement), alors que les effectifs.grimpent depuis de nombreuses années. Dans l’attente de la réécriture de leur circulaire de mission, la question de la comptabilité de temps de service, en application du décret d’août 2014, n’est toujours pas réglée. La pénurie en moyens médicaux et sociaux fait elle aussi partie des constats habituels de rentrée…

Nous regrettons une nouvelle fois qu’il ne soit pas fait état du nombre de personnels administratifs affectés dans les EPLE. Moins visibles mais essentiels au bon fonctionnement des établissements, les évolutions de leurs effectifs sont des informations qui doivent être portées à la connaissance des membres du CTSD.

Pour finir, même si cela ne fait pas partie de l’ordre du jour de ce CT, nous voudrions évoquer les formations qui ont eu lieu avant les vacances de la Toussaint. Les enseignants du premier et du second degré du même secteur ont eu l’occasion de se rencontrer à l’occasion de ces formations, ce qui est un élément positif. De même que la demi-journée banalisée. En revanche, nous déplorons les lacunes des formations proposées aux collègues des cycles 1 et 2 : pas de formateurs, car tous mobilisés sur le cycle 3, pas toujours d’outils spécifiques… Si les échanges entre collègues sont souhaitables et profitables à tous, il n’en demeure pas moins que les personnels du premier et second degré ont tous besoin d’une véritable formation continue.