Compléments de services et suppressions de postes

Lors du CTA d'avril 2019, le Sgen-CFDT Bretagne s'est élevé contre les suppressions de postes et la multiplication des compléments de services pour les enseignants des collèges, lycées, LP. Mais que fait notre employeur?

Quelle action du rectorat pour les collègues qui perdent leur postes et les enseignants contraints d’exercer sur plusieurs collèges ou lycées?

Suppressions de postes, TZR et compléments de services

Le Sgen-CFDT, deuxième organisation syndicale de l’Académie, tient aujourd’hui à demander à notre employeur ce qu’il compte faire pour pallier aux conséquences du plan social que l’Etat commence à mettre en œuvre dans l’Education nationale.
Concernant les enseignants du second degré, les conséquences conjuguées des suppressions de poste et du recours accru aux heures supplémentaires sont lourdes. Avec 80 suppressions de poste dans les établissements, à quelle distance de leur domicile, de leurs familles les collègues concernés vont-ils se trouver à la rentrée prochaine ? Et pour combien de temps ? Quelle attention leur réservera leur employeur les années qui suivront s’ils n’ont pas trouvé un poste géographiquement proche ? Combien de collègues TZR devront encore attendre avant de trouver un poste stable ?

L’Affaire du siècle dans l’Education nationale

A côté de ces situations, si l’on en croit le bilan social présenté en juin dernier, voir cette année encore sans doute plus de 1200 collègues contraints d’exercer dans plusieurs établissements n’est pas acceptable. Et ce d’autant plus quand certains doivent le faire alors que des heures supplémentaires sont à effectuer dans leur matière et dans leur établissement de rattachement. On marche sur la tête, et « l’Affaire du siècle » pourra y trouver des arguments contre l’État français.

Compléments de services du point du vue comptable

Au quotidien, les conséquences de ces services partagés se font sentir pour tous les personnels mais aussi pour les élèves.
Si l’on se contente d’une logique comptable, ce sont 20 à 30 ETP (Equivalent Temps Plein) qui étaient consommés pour financer les décharges liées aux compléments de services en 2015. Combien aujourd’hui ? Combien également de frais kilométriques déduits des impôts ? Combien de collègues choisissent pour supporter, ou éviter ces compléments de service, de se mettre à temps partiel ? Le Rectorat a-t-il pensé à en mesurer le coût ? Peut-il nous fournir quelques éléments chiffrés ?

Compléments de services du point du vue des élèves

Si l’on se place du point de vu des élèves ce sont des collègues qui matériellement, se trouvent dans l’impossibilité de s’investir pleinement dans le travail d ‘équipe aujourd’hui nécessaire. Qui ne s’investissent pas autant qu’ils le souhaiteraient dans les projets disciplinaires ou interdisciplinaires, dans les échanges avec les AESH en charge des élèves auxquels ils assurent l’enseignement.

Compléments de services du point du vue des collègues directement concernés

Si l’on se place du côté des personnels ce sont les collègues en service partagé qui souffrent de devoir faire de la route, de rater telle ou telle information, de se trouver dans l’incapacité de s’investir dans leur travail comme ils le souhaiteraient. Des collègues qui se voient contraints de se mettre à temps partiel pour supporter la surcharge de travail liée à la route, à la nécessité d’adapter leurs cours aux manuels et outils en usage dans d’autres établissements, au temps passé à comprendre le fonctionnement de l’établissement où ils assurent leur complément de service. Le Rectorat pourra-t-il nous communiquer avant le CTA de juin le nombre d’accidents de travail (sur la route, en mission ou sur son lieu de travail) avec le détail dans ce total entre les collègues en service partagé et de ceux qui ne le sont pas ? Un regard sur les TZR serait aussi utile.

Compléments de services du point des différents catégories de personnels

Mais ce ne sont pas seulement les enseignants qui subissent les conséquences de ces services partagés. Comment les CPE , Assistants d’Education, AESH, assistants sociaux, infirmiers peuvent-ils correctement travailler avec des collègues présents par intermittence ? Comment les personnels administratifs et de direction ne verraient-ils pas leur charge de travail accrue par l’augmentation du nombre de collègues exerçant dans leur établissement ? Complexification des emplois du temps, de l’établissement des planning de réunions diverses, de la mise en œuvre du projet d’établissement…
Il y 15 ans les compléments de service étaient l’exception, ils sont devenus la norme et touchent près de 9 % des enseignants du second degré de notre académie. Que fait ou qu’envisage de faire le rectorat, pour y remédier dans un contexte budgétaire où ils sont amenés à se multiplier encore ?

Lire toute notre déclaration au CTA du 4 avril 2019

Retrouver toutes nos interventions en CTA

Après échanges avec le rectorat en séance il s’avère que ce ne sont ni les 500 annoncés lors du CTA du 26 mars ni les 1200 relevés dans le bilan social mais près de 670 enseignants du second degré qui exercent en servioce partagés dans l’Académie soit près de 5% des enseignants du second degré.