Déclaration CDEN des Côtes d’Armor novembre 2018

Bilan de rentrée, fusions d'écoles, réforme du lycées et entretien des collèges ont fait partie de l'intervention liminaire du Sgen-CFDT au Conseil départemental de l'Education nationale des Côtes d'Armor.

Monsieur le Préfet, Madame la Vice-Présidente du Conseil Départemental, Madame la Directrice académique, Mesdames et Messieurs les membres du CDEN

Bilan de rentrée dans les écoles des Côtes d’Armor

L’an passé lors du bilan de la rentrée 2017, nous disions l’intérêt pour les classes concernées du dispositif CP à 12, mais nous annoncions nos craintes à propos de la réduction probable du dispositif « Plus de maître que de classe ». Il touchait plus d’élèves et surtout donnait aux équipes l’autonomie d’organiser le dispositif en fonction des spécificités de leur école. La réalité de cette rentrée 2018 a confirmé ces craintes, le Sgen-CFDT dénonce la disparition progressive de ce dispositif.

Quel bilan des fusions et regroupements d’écoles des Côtes d’Armor?

Nous demandions aussi la mise en place d’un groupe de travail pour une évaluation qualitative des fusions ou regroupements d’écoles, dynamique qui s’est poursuivie en cette rentrée. Un groupe de travail a bien eu lieu au printemps dernier dans le « format » du Comité Technique, les échanges y ont été de qualité, mais le travail n’a pas abouti, rien n’a avancé. Les conditions de ces réorganisations nous interrogent toujours et aucune évaluation approfondie n’est menée, c’est regrettable à l’heure où les projets ministériels sur la réorganisation du premier degré mérite toute notre attention.

Il conviendrait également de ne pas épuiser ou désespérer les équipes en leur imposant des tâches dont la visée et l’efficience sont pour le moins sujettes à caution, telles les évaluations au CP, CE1, en sixième et en seconde. Les profits que l’on a pu tirer de manière pratique pour les élèves de ces évaluations sont faibles au regard de l’énergie déployée. Et que peuvent-elles apporter de plus en sixième et en seconde quand à ces niveaux de scolarité le livret scolaire unique précise plus finement le degré de compétence atteint dans chacun des domaines.

Cette verticalité dans l’organisation scolaire, dans l’imposition d’outils ou de pratiques pédagogiques ne peut être source de progrès pour notre système scolaire. Le ministère semble vouloir dépasser les corps intermédiaires, à savoir les organisations syndicales. C’est pourtant dans une confrontation constructive que peut jaillir un nouvel élan de la refondation de l’école républicaine, et nullement par le prisme d’une gouvernance descendante.

Verticalité de la réforme du lycée

La réforme du lycée et du baccalauréat illustrent parfaitement les limites de la verticalité. Le rapport de Pierre Mathiot, remis le 24 janvier 2018, ouvraient des pistes intéressantes qui aujourd’hui ont été totalement dénaturées. Ainsi le baccalauréat, loin d’être simplifié devient une véritable usine à gaz d’évaluations perpétuelles. A cela s’ajoute la baisse annoncée des moyens qui rendra difficile la constitution des groupes allégés et un vrai choix des enseignements de spécialité pour les élèves (il faudra remplir les groupes !)…. Tout cela a conduit le Sgen-CFDT à s’opposer à ce projet au Conseil Supérieur de l’Education, alors que notre organisation était à l’origine plutôt favorable aux propositions du rapport Mathiot.

Les personnels de l’Education grondent face à la verticalité

Cette verticalité imprègne la gouvernance académique. Celle-ci déploie strictement la politique nationale. Si elle comporte des aspects très intéressants (impulsion d’une dynamique du changement, académie apprenante), elle se traduit aussi par une GRH aussi brutale que dangereuse pour les personnels et le fonctionnement des services, par un centralisme source d’inefficacité plus que d’un véritable dynamisme.  En résumé une gouvernance d’en haut qui ne se préoccupe ni de l’histoire, ni des personnes.

Le système gronde mais le ministère ne veut pas l’entendre. Il en est de même au plan académique. Jamais un Recteur n’avait été autant contesté dans une instance de concertation par les personnels de direction, lesquels pourtant fort policés et modérés iront manifester devant le rectorat le 5 décembre.

Sourd aux inquiétudes des personnels, le ministère persiste et entend encore supprimer des postes à la rentrée prochaine. Belle manière de récompenser l’engagement des équipes, qui oeuvrent pour le service public mais qui demain en retour verront croître les effectifs par classe. Au-delà des conditions de travail des collègues, ce sont tout autant les conditions d’apprentissage des élèves qui sont en jeu.

Il est à craindre que cette politique ne corrige pas le système éducatif français mais accentue encore les inégalités entre les élèves.

Maintenir la qualité de l’entretien des collèges des Côtes d’Armor

Nous terminerons en interrogeant le Conseil Départemental sur son projet de réorganisation des services d’entretien des collèges.

Les questions sont de deux natures :

– voir que les professeurs sont inscrits dans ces projets d’organisation du service d’entretien fait réagir nos collègues sur le principe, même s’ils effectuent fréquemment la tâche demandée ;

– ce projet est un projet de redéploiement qui inquiète l’ensemble des personnels sur la qualité du service. Le risque est grand de voir diminuer la qualité d’entretien des locaux, ce qui est problématique. Nous nous inquiétons sur les conséquences humaines de vos choix.