Déclaration au CTA du 14 novembre 2018

A l'ordre du jour de ce CTA le nouveau cadre d'emploi pour les personnels AESH, le bilan de la rentrée, la carte des formations. Le Sgen-CFDT y portera aussi la formation continue et la réorganisation de l'Académie et forcément l'actualité nationale (suppressions de poste, réforme du lycée...).

Une réorganisation de l’Académie qui ne peut se faire à marche forcée et sans concertation

Il est temps madame la Rectrice d’ouvrir les yeux sur les conséquences de la mise en œuvre du projet de réforme de l’organisation de l’Académie que vous portez. Vous nous avez longuement exposé votre vision systémique d’une nouvelle organisation de l’Académie début septembre à défaut de pouvoir le faire début juillet. Vous n’avez pas convaincu les représentants des personnels que nous sommes et qui se sont adressés à vous, Sgen-CFDT, Sud Education, FSU, Unsa Education et Ferc CGT, auxquels se joint FO, pour vous demander la réunion d’un CTA extraordinaire. Nous voulons toujours en connaître la date. La réponse que vous nous avez formulée le 9 novembre ne nous satisfait pas. Et puisque ce CTA extraordinaire est demandé par 5 membres élus du CTA il est donc de votre devoir de le convoquer. Ce sujet n’est pas mineur puisque touchant aux conditions de travail de nombreux personnels directement ou indirectement.

Il est un principe physique qui s’impose aussi aux organisations humaines, tout passage d’un système à un autre est coûteux en énergie. Vous semblez l’ignorez ou feignez de croire qu’il n’en est rien. Vous invoquez une volonté d’horizontalité mais les modalités de mise en oeuvre de vos décisions se traduisent bien souvent par des pratiques verticales. Vous voulez emmener avec vous les personnels pour améliorer les apprentissages des élèves mais vous ne les associez que fort peu à vos prises de décision ni à leurs mises en oeuvre.

C’est à se demander si vous vous rendez compte de ce qui se passe dans votre Académie. Mais il n’est pas certains que l’on ose vous dire tout. Savez-vous que les groupes de secteurs enseignants, CPE et Psy EN, que vous avez décidé d’appeler cercles apprenants, ne fonctionnent toujours pas et que la nouvelle date de proposition de ces cercles a dû être décalée d’une semaine ? Est-ce la le renforcement de la formation que vous souhaitez ? C’est une demi année de perdue pour les personnels alors que le dispositif fonctionne pour l’essentiel sur la bonne volonté des collègues ?

Réorganisation de l’Académie, l’intersyndicale interpelle la rectrice

Réponse de la rectrice à la demande de CTA EXTRAORDINAIRE

 

Insupportable: des collègues AESH qui ne peuvent percevoir les indemnités auxquelles ils ont droit

Est-ce un autre effet de la désorganisation que vous avez initié dans l’Académie ? Nous avons des retours de collègues AESH qui ne peuvent plus percevoir ni la prime pour l’emploi ni leur complément de revenus de l’Unedic parce que, contrairement à l’an passé, ils ne peuvent plus recevoir en fin de mois leur bulletin de salaire numérisé. Nous vous demandons de remédier en urgence à cette situation indigne d’une administration qui, non contente d’employer des travailleurs pauvres, ne leur permet pas de toucher les indemnités auxquelles ils ont droit.

Et pourtant il y a effectivement, Madame la Rectrice, des choses à revoir dans l’organisation de l’Académie mais vous ne pourrez pas le faire de façon précipitée ni sans y associer les représentants des personnels. Nous y associer c’est exposer vos projets dans des temps et sous une forme qui nous permette de les étudier avec les personnels que nous représentons, cela passe par des écrits. Mais c’est aussi écouter ce que nous avons à vous dire sur ces projets et en tenir compte.

Une formation continue à renforcer et réorganiser

Et le Sgen-CFDT Bretagne a des choses à dire concernant l’organisation de l’Académie. Sur la formation continue, nous demandons à ce que ses moyens soient largement renforcés et qu’on fasse le tri sur ce que le bilan social inclut dans la formation. Un certain nombre de réunions y sont incluses et ne sont pas des formations. Mais plus prosaïquement nous demandons à ce que les dates et lieux des formations soient connues à l’avance, et que dans ces lieux l’Ouest de l’Académie ne soit pas oublié pour certains types de formation, cela faciliterait l’accès aux formations. Nous demandons aussi qu’à l’issue de chaque formation, les participants puissent faire un retour écrit aux formateurs, pratique qui est la norme dans de nombreuses formations d’adultes dont les formations syndicales de la CFDT.

Signer notre pétition formation continue

Une communication numérique dans l’Académie à repenser

Concernant l’organisation de l’Académie nous voulons que la communication soit repensée, nous l’avons dit à plusieurs reprises, y compris en intersyndicale à votre prédécesseur, en demandant un groupe de travail issu du CTA.
Une enquête renseignée par plus de 200 collègues de toutes catégories de l’Académie début 2018 fait ressortir que les sources numériques d’informations professionnelles sont multiples, avec une lecture au fil de l’eau tout au long de la journée pour 80 % des collègues. Parmi ces informations une partie est réalisée sous forme de courriers électroniques dont beaucoup ne concernent pas les destinataires. Destinataires qui sont par ailleurs 70 % à en avoir déjà reçu en dehors de leur temps de travail. In fine cette communication désorganisée génère « souvent » ou « tout le temps » du stress pour 46 % des collègues ayant répondu.
Nous avons proposé aux collègues de choisir entre plusieurs pistes d’amélioration possibles, et pour près de la moitié d’entre eux une newsletters hebdomadaire regroupant les informations émanant des différents services du rectorat, de la DSDEN, des circonscriptions, le cas échéant, est à envisager. La moitié d’entre eux demande aussi une amélioration des titres de messages pour faciliter le tri. Enfin diverses formes de déconnexion étaient proposées et, si elles ne s’excluent pas, celle retenue par la moitié des répondants était l’interdiction des courriels entre 18h00 et 8h00 ainsi que le week end.

Voici là, Madame la rectrice, deux sujets que nous soumettons à votre réflexion et qui sont de nature à améliorer à la fois les conditions de travail et le système éducatif dans notre académie. Mais en tout état de cause rien ne justifie des changements précipités comme ceux que vous menez.

Lire notre dossier communication numérique

Des outils numériques pour les enseignants qui doivent fonctionner!

Nous tenons aussi à vous rappeler, comme nous l’avons exposé à vos prédécesseurs, que la disponibilité des outils numériques dans les écoles, les collèges, les lycées est à améliorer. Cela passe par une amélioration des débits mais aussi par une réelle prise en charge de la maintenance par les collectivités. Si la Région a commencé à prendre en charge celle des lycées et l’Ille et Vilaine celle des collèges on est encore loin du compte, et notre employeur, le Rectorat, devrait faire en sorte que cela fonctionne au plus vite.

Lire un bilan de nos actions

Des moyens prévus par la loi qui doivent arriver dans les collèges

Concernant les deux points à l’ordre du jour que sont le projet de cadre d’emploi des AESH et le bilan de rentrée nous tenons d’abord à rappeler que nous souhaitons que la loi s’applique enfin dans cette Académie concernant les dotations des collèges. A ce jour rares sont les collèges recevant ce à quoi ils ont droit, à savoir 26h + 3h de marges horaires par division sans que les IMP y soient confondues, en toute illégalité. Nous espérons Madame la Rectrice que vous saurez y mettre bon ordre pour la rentrée prochaine.

Lire notre intervention sur les dotations des collèges en février dernier

Un cadre d’emploi pour les AESH que nous refusons en l’état

Concernant les AESH, le complément au cadre d’emploi que vous nous proposez ne nous convient pas. En l’état nous le rejetterions. Nous vous demandons de bien vouloir y adjoindre trois précisions concernant le temps de travail comme nous vous l’avons demandé par écrit :
La quotité horaire des AESH titulaires d’un contrat de droit public doit être calculée sur la base annuelle de 1593 heures.
Les personnels à temps incomplet doivent avoir un emploi du temps leur permettant un cumul d’emploi.
Les temps de récréation inférieurs ou égaux à 20 minutes font partie obligatoirement du temps de travail effectif hebdomadaire des AESH.

Lire l’argumentaire AESH envoyée à la Rectrice

Compte Epargne Temps, visite médicale et télétravail qui doivent être effectifs

Le Sgen-CFDT attend, comme il le rappelle régulièrement, que plusieurs dispositions réglementaires ne trouvant actuellement pas de traduction concrète dans notre académie prennent effet : notamment la visite médicale obligatoire pour les personnels, le CET, le télétravail.

Lire notre intervention administratifs de mars 2018

Des suppressions de postes, notamment administratifs, inacceptables

Pour l’heure, les personnels de l’Education Nationale, comme l’a montré la grève intersyndicale du lundi 12 novembre, sont inquiets. Les suppressions de poste annoncées chez les enseignants sont un signal très négatif à l’heure de CAP22. En ce qui concerne les postes administratifs c’est une cruelle saignée quand la numérisation transforme le travail sans le supprimer et alors que la réforme du lycée va demander des moyens administratifs renforcés. Plus que jamais il est temps de construire avec les personnels un véritable dialogue social et cela passe, comme nous l’avons dit en début de déclaration, par un mode de gouvernance associant les Personnels.

Une mauvaise réforme du lycée et du bac

Concernant la réforme du lycée et du baccalauréat, que nous rejetons, leur mise en œuvre va dégrader les conditions de travail des personnels. Nous vous demandons, Madame la Rectrice, de faire en sorte que nos collègues les vivent le moins mal possible. Cela passe par l’autorisation pour les établissements de banaliser une journée de cours afin que les collègues puissent se préparer à cette réforme. Cela passe aussi par la réinjection dans les établissements des indemnités de correction de copies, sous une forme à définir, afin de compenser le remplacement d’une partie des épreuves terminales par une répétition d’épreuves communes. Cela passe par des moyens de formation pour les enseignants de lycée, en particulier celles et ceux qui seront amenés à enseigner des spécialités qu’ils ne connaissent pas.

Lire la déclaration sur la réforme du lycée de notre fédération au Ministère

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