Élèves à comportement perturbateur : protocoles et « gestes professionnels » ne suffisent pas

Notre déclaration préalable à la Formation Spécialisée Santé et Sécurité au Travail du Morbihan le 13 mars 2025

Nous allons lors de cette réunion faire un bilan toujours aussi attristant des fiches RSST du département. Les organisations syndicales ont déjà présenté 2 avis concernant les violences sur les personnels par des élèves au comportement perturbateur.

En réponse, l’administration a mis en place pour les enseignants du 1er degré 6 heures d’une formation obligatoire, prises sur la journée de solidarité. Si toute formation est bienvenue, cela nous semble bien insuffisant pour répondre à l’enjeu de la sécurité physique et mentale des personnels sur le lieu de travail.

Cette formation nous rappelle amèrement l’époque où la problématique des Troubles Musculo-Squelettiques est apparue dans l’industrie, la grande distribution, les administrations… On a vu alors fleurir les formations aux « bons gestes » pour les caissières, les ATSEM, les ouvriers des chaînes de production…

Ces formations, à l’utilité assez limitée, avaient surtout l’inconvénient de ramener chaque salarié·es à une responsabilité individuelle vis à vis de sa douleur, et de dédouaner l’employeur de sa responsabilité sur les conditions de travail génératrices de ces troubles. Puis on a tout même imaginé de mettre sur les charges lourdes des codes barres à décoller lors du passage en caisse, dans certaines cantines municipales on trouve des tables et chaises hautes pour les enfants de maternelle, ménageant ainsi le dos du personnel communal… Les TMS n’ont pas disparu, mais ces exemples sont le signe d’une prise de conscience qu’il faut avant tout agir sur le travail générateur de la souffrance.

À la CFDT nous affirmons que la mise en place de la formation « élèves à comportement perturbateur » ne doit pas dédouaner l’administration de sa responsabilité dans les conditions de travail génératrices d’incidents qui font souffrir les élèves et les personnels.